En tant que parent ou proche d’une personne porteuse de Troubles du Spectre de l’Autisme, nous souhaitons offrir le meilleur soutien possible. De ce fait, il se peut que nous nous tournions vers une méthode telle que la méthode TEACCH. Mais la méthode TEACCH, c’est quoi exactement ?

Un peu d’histoire et d’explications…

La méthode TEACCH est une méthode cognitive développée en 1966 aux États-Unis par Éric Schopler. Élève du pédagogue et psychologue Bruno Bettelheim, Éric Schopler est reconnu en tant que psychologue et pionnier de la recherche sur les Troubles du Spectre de l’Autisme. De part la création de cette méthode, Éric Schopler a fait parti des révolutionnaires des traitements de Troubles du Spectre de l’Autisme.

Le sigle « TEACCH » signifie « Treatment and Education of Autistic and related Communication handicapped CHildren » [« Traitement et éducation des enfants autistes ou atteints de troubles de la communication associés », en français]. La méthode s’applique spécifiquement aux personnes porteuses de Troubles du Spectre de l’Autisme.

La méthode TEACCH a pour but de proposer aux personnes porteuses de TSA un environnement cadré, structuré et parfaitement adaptés. Avec des repères temporels et visuels, l’espace est fait en sorte d’aider les personnes porteuses de TSA dans leur quotidien, mais aussi de leur permettre d’acquérir confiance et autonomie. L’objectif est donc de leur offrir tous les moyens possibles d’apprendre, de comprendre et de communiquer.

Proche de l’analyse fonctionnelle et de l’analyse comportementale appliquée, la méthode TEACCH permet de développer un projet individuel centré sur le patient et sa famille et de structurer un environnement parfaitement adapté.

Adaptabilité et individualité

Dans le cadre de la méthode TEACCH, le PEP-R (Psychoeducational Profile-Revised) a été mis en place. Cela permet de révéler le profil des compétences acquises et en émergence dans plusieurs domaines pour l’enfant et permet la conception d’un programme de travail individualisé. Voici les thèmes principaux abordés :

L’imitation

Il s’agit d’un des éléments fondamentaux de l’apprentissage. En effet, les enfants apprennent généralement par imitation vocal, sonore ou motrice.

La perception

Le déficit de traitement des sensations est intensément travaillé, surtout en ce qui concerne la vue et l’ouïe.

La motricité générale

Il existe souvent des atteintes au niveau de la motricité générale due à l’absence de théorie de l’esprit.

La motricité fine

Elle est essentielle pour pouvoir effectuer des actions complexes comme écrire ou manipuler des objets.

La coordination œil-main

Cette coordination consiste à regarder ce que l’on fait tout en contrôlant son mouvement.

Les performances cognitives

On parle ici de compétences cognitives (sériation, tri, classement,…) et de langage réceptif (compréhension de la communication, des consignes simples,…). Ces compétences cognitives sont très importantes pour la relation de la personne porteuse de TSA avec son environnement.

Compétences verbales

Englobe tout ce qui se rapporte au langage expressif. Chez les personnes non-verbales, on utilise des pictogrammes ou de la langue des signes simplifiée.

L’autonomie

L’autonomie est la compétence principale, car vitale dans le cadre de temps de vie en autonomie. Les facteurs d’alimentation, de propreté, d’hygiène, d’habillement et de déplacements sont très importants.

Les habiletés sociales

Ces compétences sont nécessaires pour parvenir à s’intégrer à un groupe et avoir des comportements socialement acceptables.

La gestion du comportement

Nous évoquons ici des comportements d’automutilation, agressifs, destructeurs, persévérants (stéréotypies) et déficitaires (inhibition, impulsivité,…). Si le comportement ne nuit pas à l’apprentissage, sa gestion ne sera qu’un objectif secondaire. S’il nuit à l’apprentissage, sa gestion deviendra un objectif prioritaire.

Structurer l’espace et le temps

Aider l’enfant à structurer son espace spacio-temporel est d’une importance capitale. En effet, un environnement calme est rassurant est ce dont il a besoin.

Horloge d’apprentissage : Cette horloge d’apprentissage est l’outil indispensable pour apprendre l’heure à la maison ou en rééducation ! L’aiguille des minutes fait bouger celle des heures : on comprend visuellement et tactilement comment le temps s’écoule.

Time Timer : Un outil très simple d’utilisation qui permet de matérialiser le temps par une représentation visuelle. Il faut tourner le disque rouge jusqu’à l’intervalle de temps désiré. La partie visible du disque diminue au fur et à mesure que le temps s’écoule jusqu’à disparaître. Un bip sonore prévient que le temps imparti est écoulé.

Les aides visuelles

Partant du constat que les personnes autistes comprennent mieux ce qu’elles voient que ce qu’elles entendent, la méthode TEACCH se base essentiellement sur l’information visuelle (objets concrets, pictogrammes, écriture).

Les aides visuelles permettent de compenser les difficultés et d’adapter l’environnement aux difficultés de la personne autiste. Ces aides doivent être adaptées à l’âge et au degré d’autonomie de la personne.

Les aides visuelles contribuent aussi à réduire certains troubles du comportement car elles leur permettent aux personnes autistes de mieux appréhender l’environnement et d’anticiper.

Éventail émotions : Un éventail pour avoir à portée de main 9 états émotionnels illustrés par des expressions faciales simples et compréhensibles. Cet outil d’intervention visuel permet un travail autour des émotions en aidant les enfants/adultes à identifier leurs états émotionnels.

Animate visage : En orthophonie ou en psychomotricité, ces accessoires permettront de travailler efficacement sur les éléments constitutifs du visage. Ils permettront notamment de faciliter leur localisation, leur organisation mais aussi de travailler sur les éléments de symétrie du visage.

Et vous, que pensez-vous de la méthode TEACCH ? Avez-vous déjà testé cette méthode – ou toute autre ?