Le Floor Time ou DIR-Model (developmental, indivual difference relation ship) est une intervention focalisée sur les interactions sociales. Elle est également connue sous le nom Greenspan.  La base de cette intervention est de stimuler l’enfant par le jeu en favorisant et développant l’échange social et la régulation émotionnelle. Cette approche a été développée par le psychiatre américain pour enfants Stanley Greenspan.

Crédit photo: Dr. Greenspan demonstrating Floortime in 1989. (Copyright 2012 by DC photographer Marty Katz)

Un fonctionnement par séances

floor-timeLes séances de Floor-Time visent les retards de développement dans la modulation sensorielle, la planification, l’organisation, l’enchaînement moteur et le processus de perception. Elle s’applique habituellement sous forme de segments de 20 minutes suivis de 20 minutes de pause. Chaque segment vise alors l’un des retards du développement mental mentionnés précédemment. L’intervenant/parent se laisse guider par l’enfant dans un environnement calme durant 2 à 5 heures par jour, découpées en 6 à 10 séances de 20 à 30 minutes. Le parent essaye d’amener l’enfant à enchaîner, dans un flux continu d’interaction, le plus possible de boucles de communication verbale et non-verbale. Il met ensuite l’enfant dans des situations de résolution de problèmes.  Pour cela, l’adulte peut utiliser entre autres des techniques de « playful obstruction » : il place des obstacles qui forceront l’enfant à communiquer pour passer outre.

L’intervention se compose de 3 parties:

  • Le Floor-Time : on se laisse guider par l’enfant tout en proposant des interactions continues.
  • La différence s’axe sur le principe que chaque enfant a des particularités sensorielles.
  • Le jeu semi-structuré s’appuie sur le bien-être et le plaisir pour apprendre des compétences de bases comme l’interaction, le contact oculaire et le contrôle des émotions. Ensuite, cette partie aide à l’acquisition d’autres compétences.

Les 5 étapes clés d’une séance

Le Floor-Time se compose de 5 étapes clefs à chaque séance de jeu:

1/ Observation de l’enfant : regarder ce que l’enfant est en train de faire et l’état émotionnel dans lequel il se trouve. Il faut se mettre dans l’ambiance et rejoindre l’enfant dans son univers.

2/ Approche : aller vers lui et tout en lui demandant avant l’autorisation soit par le langage, soit par des gestes, soit par des images. Etre enthousiaste et joyeux à l’idée de partager un moment avec l’enfant.

3/ Suivi de ses initiatives : C’est à l’enfant de jouer et l’intervenant devient un accessoire de jeu. Le but des premières séances est d’apprendre à contrôler ses émotions et à développer une interaction amusante avec l’intervenant adulte.

4/ Enrichissement de l’activité : A partir de ce qu’il fait, de ce qu’il aime, faire en sorte de le faire participer pour que cette activité se développe, change de structures, devienne autre chose.

5/ Ouverture et fermeture des boucles de communication : C’est un des buts principaux de cette méthode: faire entrer l’enfant dans un monde de communication et d’interaction voulues!

Un exemple en Vidéo

Cette vidéo est en anglais. Cependant, voici une traduction rapide des commentaires afin que vous compreniez l’essentiel des commentaires.  L’important est ici d’observer l’attitude de la maman qui devient un « accessoire » de jeu.  Cette vidéo nous montre Lauren et son fils Ethan, jouant par terre avec une voiture.  La vidéo montre comme Lauren utilise le jouet pour, dans un premier temps, faire appréhender à Ethan des notions de repérage spatial.  Elle nomme ensuite les différents personnages dans la voiture, sollicitant Ethan de manière continue afin d’avoir le plus d’interactions possibles avec lui.  Lorsque celui-ci ne s’intéresse plus à ce que fait sa maman, elle met alors la sirène de la petite voiture en marche pour attirer à nouveau son attention.

L’échelle de développement fonctionnelle

Avant de démarrer ce type de programme, il vous faut savoir où se situe l’enfant sur l’Echelle de Développement Fonctionnelle et Emotionnelle et pour cela, des professionnels doivent vous aider.

Voici les stades de cette échelle :

  • Régulation des émotions et attention conjointe ;
  • Capacité à entrer en relation, à nouer des liens et à s’investir ;
  • Communication réciproque voulue ;
  • Résolution de problèmes, interaction continue et soutenue ;
  • Construction de liens logiques entre idées et émotions.

Des questionnements…

Cette méthode s’appuie avant tout sur le développement émotionnel de l’enfant ce qui change totalement des autres interventions qui vont surtout mettre l’accent sur une stimulation cognitive. Elle ne s’adresse à aucun domaine bien particulier.  De plus, elle ne se base sur aucune recherche scientifique de résultats mais plutôt sur des hypothèses. Il n’y a en effet pas de recherche qui démontre son efficacité chez les enfants autistes. Aujourd’hui, cette intervention est très peu développée en France. Vous pouvez malgré tout utiliser cette méthode en complément des méthodes comportementalistes ou développementales plus répandues. N’essayez toutefois pas de mettre en place cette approche sans formation ou supervision professionnelle.

Si certains ou certaines d’entre vous pratiquent déjà cette intervention, n’hésitez pas à poster un témoignage ou des précisions !  Si vous avez essayé cette méthode et n’avez obtenu aucun résultat vous satisfaisant, merci également de partager votre expérience !

L’objectif de ce billet est d’informer les parents et professionnels des méthodes de prise en charge existantes.  Il ne cautionne en rien, ni condamne une méthode particulière.

En savoir plus :

FLOOR TIME : Guide pour un programme à domicile

Le dossier d’Autisme Montréal sur Floor-Time 

 

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