Le vrai langage de notre corps
Il fut un temps où décoder le non verbal se réduisait à examiner les expressions de l’autre et en interpréter les significations en affirmant par exemple, que « s’il croise les bras, ça veut dire qu’il est fermé à mon discours… ». Aujourd’hui, diverses études démontrent que le langage non verbal ne se réduit pas à un reflet ou une trahison d’un langage verbal ou d’une intention camouflée. En fait, le langage corporel exprimerait un contenu tout à fait différent de celui du langage verbal.
Les neurones miroirs
De manière générale, les expressions faciales et l’ensemble des expressions corporelles extériorisent nos émotions. Ce langage est précis, souple, fidèle, nuancé et universel. Au cours des dix dernières années, l’imagerie cérébrale a permis de mettre à jour et de documenter un phénomène qui confirme et renforce l’idée « d’échanges d’états internes et émotifs ». Ce sont les « neurones-miroir ». Ainsi, une personne qui observe attentivement son interlocuteur et reflète ses expressions corporelles, va ainsi reproduire et ressentir les émotions et les états internes de l’autre. Cet échange est corporel et direct, sans qu’il y ait besoin d’un commentaire verbal.
Le langage corporel chez les enfants
Accompagner un enfant c’est apprendre à décoder son langage. Dans son livre, Jacques Salomé nous parle des différents composants du langage corporel des enfants : la gestuelle (le sourire, le regard, les silences, le rythme des mouvements, etc…), les comportements agressifs (qui traduisent une difficulté), les rituels (pour apprivoiser le monde), la somatisation (une réponse à un conflit interne, une situation inachevée, etc…) et la symbolisation (ensemble des gestes, jeux qui permet à l’enfant de se relier au monde). En devenant de fins observateurs de ce langage corporel, nous pourrions mieux comprendre les enfants avec qui nous sommes en contact.
Nos mimiques seraient-elles héréditaires ?
Saviez-vous que les mimiques que nous réalisons tous lorsque nous sommes tristes, en colère, etc., peuvent se transmettre de génération en génération ?
C’est la conclusion à laquelle sont arrivés des chercheurs israéliens. Leur étude confirmerait alors une idée proposée en 1872 par Charles Darwin lui-même. Ce dernier avait en effet suggéré, dans son ouvrage « Les expressions et émotions chez l’Homme et l’animal », que les expressions faciales seraient héréditaires.
En fait, les chercheurs ont bien remarqué que les expressions faciales sont typiques des familles : une sorte de « signature » de la famille en quelque sorte.
La recherche a consisté à observer 21 volontaires qui étaient aveugles de naissance d’avec leurs proches. Ils ont aussi vu quelles expressions ils avaient lorsqu’ils se concentraient et les ont aussi choqué afin d’enregistrer leurs expressions de surprise.
La comparaison d’avec les expressions de leurs proches a montré que ces dernières étaient très similaires alors que les aveugles de naissance n’ont évidemment jamais pu voir les expressions de leurs proches.
Maintenant, les chercheurs vont regarder quels sont les gènes responsables de ce fait. Cette recherche est importante pour le traitement des autistes. En effet, les expressions faciales sont un critère fondamental dans ce cas.
L’expression de nos émotions a été façonnée par la sélection naturelle pendant très longtemps. Il nous fallait être capable de lire les émotions des uns et des autres afin de déterminer comment ils allaient se comporter et comment y répondre.
Comme nos interactions sociales sont très importantes pour notre espèce, il serait parfaitement logique que l’expression faciale soit une composante héréditaire.