Les AVS, auxiliaires de vie scolaire sont des assistants d’éducation spécialisé dans l’accompagnement scolaire d’enfants ou d’adolescents en situation de handicap. Nouvellement nommé AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap), nous avons voulu mettre en lumière ce métier pour mieux comprendre leur quotidien et leur rôle déterminant dans l’apprentissage des enfants exceptionnels via une série de portrait. 

Découvrez ci-dessous celui d’Aude.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’ai 31 ans et 2 enfants de 14 et 9 ans. Je suis devenue AVS (AESH désormais !) car je côtoyais des mamans solos qui maintenaient leurs familles à flot malgré le handicap et l’organisation que cela engendre ! Consciente de la difficulté à être scolarisés, les trajets vers les intervenants, orthophonistes, kiné etc… L’organisation familiale avec les aménagements obligatoires, le coût financier engendré…. Je me suis donc dis que je pouvais soulager un peu ces familles en travaillant avec leurs enfants à l’école. J’ai toujours été très attirée par les enfants mais certainement encore plus par les enfants différents!

Depuis quand exercez-vous ce métier d’AVS et quelle formation avez-vous suivi ?

Je suis AVS depuis 6 ans, je signe un CDI en septembre prochain, quelle joie ! J’ai été recrutée au niveau Bac par l’Inspection Académique mais j’ai en réalité une licence d’espagnol. Destinée à être professeur… Mais découragée par le concours !

Qui avez-vous accompagné ?

En 6 ans l’éventail de handicap devient varié, j’ai donc accompagné un enfant présentant des troubles autistiques pendant 5 ans, une petite fille sourde pendant 2 ans, une porteuse de Trisomie 21, un petit garçon aux troubles autistiques sévères et 2 enfants avec une déficience mentale.

Et Qui allez-vous accompagner à la rentrée ?

A la rentrée je continue les mêmes accompagnements que l’année passée à savoir un enfant avec retard mental et troubles de l’apprentissage qui passe au CP et une petite fille sourde (grande section) pour laquelle je m’applique à apprendre la langue des signes !

Comment se passe une journée type ?

Le matin, c’est l’accueil libre avec des petits ateliers de jeu à disposition de chacun, une seule règle, mettre son étiquette prénom ! Petit rituel de la date, la météo, l’appel et passage aux toilettes puis mise au travail avec des ateliers proposés par groupe de couleur. Vient ensuite la récréation puis l’heure des parents ou de la cantine. L’après midi à la maternelle c’est la sieste, la récréation, le goûter et pour ceux qui ne dorment pas des activités genre pâte à modeler, puzzle.

Quelle est votre relation avec le corps enseignant ?

Les relations sont très bonnes jusqu’à présent même s’il est parfois difficile pour l’enseignant d’accepter qu’un adulte soit à côté, répète les consignes, reformule…. Parfois je dois parler fort pour me faire comprendre mais tout se passe au mieux ! L’enseignant et l’AVS, c’est une partie de l’équipe de choc mobilisée pour l’enfant !

Abordez-vous certains apprentissage par le jeu ?

Dès qu’un travail ne s’assimile pas par la méthode classique je passe par le jeu ! J’en ai d’ailleurs fabriqué plusieurs. Certains enfants ont besoin de plus de temps pour apprendre alors passer par le jeu est très important. Cela permet de faire par étape, la construction du jeu, la décoration et la mise en place !

Utilisez-vous des jeux ou outils adaptés Hop’Toys ?

J’utilise les manchons, des ciseaux de gaucher, les crayons triangulaire pour une meilleure préhension et surtout la pâte à modeler. Mais en réalité j’utilise souvent le matériel à disposition dans la classe et il faut dire pas souvent bien adapté…..

Quelles sont les avantages et les inconvénients  de votre métier ?

Les inconvénients du métier sont financiers ; nous sommes sous payés par rapport aux fonctions exercées et aux responsabilités confiées. Nous n’avons que des contrats de 20h en maternelle et collège, quelques détails pourraient être améliorés ! Pour les avantages il est évident que pour une maman célibataire avoir les mêmes horaires que ses enfants c’est l’idéal, pas de nounou, pas de garderie ou très peu ! Nous côtoyons aussi beaucoup de monde dans ce métier, c’est très enrichissant.

Quelles sont vos joies au quotidien ? Votre meilleur souvenir ?

Le quotidien n’est pas toujours rose, mais un seul sourire accompagné de la grimace préférée de ma princesse sourde et j’oublie qu’elle me fait tourner en rond ! Tout travail commencé et terminé est une joie car cela signifie que nous avons trouvé la façon d’amener la chose, par le jeu ou en manipulant des objets. L’essentiel est d’arriver au même résultat que les autres élèves, peu importe les moyens utilisés ! Mon meilleur souvenir est difficile à trouver il y en a tant ! Je dirais que toutes les activités extra-scolaires sont les meilleurs souvenirs car elles créent un lien qui dépasse le scolaire, un lien plus souple moins sérieux, moins strict ! Et de ce fait, les demandes exigeantes passent mieux ensuite !

Quels conseils donneriez-vous aux personnes souhaitant exercer ce métier ?

Il faut évidemment une patience d’ange ! Il faut prendre des initiatives, être ferme mais jouer ! Une condition physique certaine est recommandée aussi car parfois c’est du sport ! Nous passons beaucoup de temps assis par terre ou à courir !

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