Lors du congrès de l’AGEEM à Saint-Brieuc, nous avons assisté à plusieurs conférences qui présentaient la diversité cognitive chez l’enfant en classe maternelle. Ainsi, on s’est dit que ça serait plus simple de présenter les 6 points les plus importants dans la diversité cognitive, qu’est-ce que c’est et quels sont les clichés qu’on n’a plus envie d’entendre ?
Dans un premier temps, il est important de se rendre compte de ce qu’est la diversité cognitive, pour pouvoir en développer tous les aspects. On parle de diversité cognitive lorsque l’on parle des différentes perceptions que les membres d’un même groupe peuvent avoir sur une situation. Nous ne sommes pas tous et toutes pareils d’un point de vue physique, de la même manière que notre cerveau ne réfléchit pas de la même façon que le voisin.
La diversité cognitive en 6 points
1) Ne pas confondre neurodiversité et diversité cognitive !
En effet, la diversité cognitive ne concerne pas que les handicaps invisibles ! On parle de diversité cognitive pour mettre en avant les différentes variations de penser, d’apprentissage, de résolutions de problèmes, et de prise de décision. Ici, ces variations sont issues de l’environnement : social, culturel, éducatif, professionnel … Et justement, c’est une notion qui a été développée pour explorer comment les différentes façons de penser et de percevoir le monde peuvent enrichir les différents environnements. La diversité cognitive relève donc plutôt de faits sociaux.
Au contraire, pour la neurodiversité, on parle de faits plus scientifiques. Elle met en avant les variations naturelles du fonctionnement neurologique. La neurodiversité inclue alors le spectre de l’autisme, le HPI, les troubles DYS, le TDA/H. (Définition: Ensemble des différents fonctionnements neurologiques et traits comportementaux qui font partie de l’espèce humaine.)
Mais on note également qu’il y a autant de façon pour un cerveau de fonctionner, qu’il y a de cerveaux ! Alors, laissons de côté les préjugés. Il n’y a pas de bonne façon de penser ! Comme le dit Julie Dachez, jeune femme sur le spectre de l’autisme dans une vidéo postée par le Huffington Post : » Un chat n’est pas la version déficiente d’un chien. »
2) La stimulation de l’innovation
Des études de neurosciences ont prouvé que, dans des cas de brainstorming, il pouvait être intéressant de travailler avec des personnes qui ne perçoivent pas les choses de la même façon que nous. En effet, dans le cas où un problème est à résoudre, il est plus facile de trouver la solution avec plusieurs cerveaux qui réfléchissent différemment. Tout le monde n’a pas la même approche d’une problématique, de par son vécu, ses croyances personnelles… Aussi, réfléchir ensemble et accepter les différents points de vue ne peut qu’être bénéfique !
Accepter la diversité cognitive au sein d’une entreprise permet, par exemple, d’innover sur de nombreux points sur lesquels on n’innovait pas avant ça. Penser « hors des sentiers battus », c’est le futur !
3) » L’inclusion dans les entreprises, c’est compliqué «
Arrêtez tout ! Et surtout, enlevez-vous ces idées de la tête ! À l’heure actuelle, des entreprises se spécialisent dans la sensibilisation des employeurs afin d’accueillir au mieux les personnes dites neuroatypiques, et ainsi, favoriser la diversité cognitive.
En effet, si nous ne fonctionnons pas tous et toutes de la même façon dans la vie de tous les jours, c’est d’autant plus vrai dans le monde du travail. Mais avec un peu de sensibilisation et de mobilisation, il est possible de mettre en place des solutions pour inclure tout le monde !
C’est le cas de la jeune entreprise Autypik ! Elle met en relation des candidates et candidats issus de la neurodiversité avec des entreprises, prêtes à se former à l’accueil des personnes en situation de handicap invisible. Comme le dit Mara Staub, la fondatrice de l’entreprise : » Ce n’est pas une question de manque de moyen, mais c’est une question de volonté ! »
4) Les méthodes d’apprentissages sont différentes pour toutes et tous !
Dans le milieu de l’éducation, il est important de prendre en compte les différences cognitives des enfants afin de leur offrir un apprentissage adapté. Il n’y a pas de « bonne » méthode ou de méthode globale pour enseigner. Pour que l’éducation soit inclusive et s’adapte à tous les cerveaux, il faut qu’elle prenne en compte chaque spécificité dans le développement d’un enfant. Lors d’un congrès, la chercheuse Stéphanie Mazza prend l’exemple des classes maternelles. Lorsque, dans une même classe, on trouve des enfants de presque 11 mois de différence à 3 ans, la différence cognitive est énorme. Pour Stéphanie Mazza, le plus important c’est d’apprendre comment et non pas d’apprendre quoi. Certains enfants sauront déjà compter, tandis qu’il faudra encore accompagner d’autres enfants dans l’apprentissage des chiffres.
Ainsi, en prenant en compte la diversité cognitive dès le plus jeune âge, on peut aider à l’inclusion sur le long terme.
5) Et les biais cognitifs dans tout ça ?
Dans un monde où les gens sont tous plus différents et uniques les uns que les autres, la diversité cognitive aide à réduire les aprioris et les biais cognitifs que l’on peut avoir. Ainsi, lorsque tout le monde a une manière différence de penser, les biais de confirmation s’estompent. Le biais de confirmation, c’est lorsque l’on privilégie les informations que l’on préfère. De plus, les différentes opinions peuvent souvent mener à des discussions constructives, ce qui resserrent les liens entre les personnes !
6) Développons la diversité cognitive chez l’enfant
Stimuler la diversité cognitive chez un enfant, c’est très important ! En effet, cela permet à l’enfant de développer son ouverture d’esprit, qu’il gardera en grandissant. Ça permet également à l’enfant de grandir en acceptant la diversité chez ses pairs, et de s’intégrer plus facilement dans différents milieux sociaux. De plus, en s’appuyant sur les forces et les singularités de chacun·e, on permet à l’enfant de développer sa confiance en lui !
Et comme l’a précisé Stéphanie Mazza, quand on accompagne chaque enfant à son rythme, et qu’on lui permet d’explorer différentes manières de penser et d’agir, on leur permet de développer leur propre créativité !
Ce qu’il faut retenir …
Ainsi, on peut noter que bien que la neurodiversité et la diversité cognitive soient deux faits bien distincts, ils sont cependant liés. La diversité cognitive, est quelque chose à chérir et à préserver afin que la société devienne davantage inclusive. Ce travail commence dès le plus jeune âge. En prenant en compte les différences cognitives dès l’école maternelle, on prend en compte la différence de temps d’apprentissage. Il est primordial d’être à l’écoute des besoins des enfants, et d’avancer à leur rythme plutôt que de les mettre au nôtre !
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Source: Définition de neurodiversité: office québécois de la langue française.