La dernière conférence des journées Mas Casadevall de Barcelone sur le « diagnostic et l’intervention précoce chez les TSA (troubles du spectre autistique) » a abordé une nouvelle méthode très peu connu en Espagne, surtout au niveau de l’attention précoce, et qui s’appelle : le modèle Denver d’initiation précoce ou le ESDM selon les sigles en anglais (Early Start Denver Model).
Le diagnostique précoce
Selon Sally J.Rogers, directrice des recherches du Mind Institute de Davis aux Etats-Unis 5 points sont nécessaires pour pouvoir réaliser un diagnostic précoce :
1. La phase d’alerte des parents. Afin qu’ils puissent intervenir précocement, il faut permettre aux parents d’avoir des informations sur les TSA. C’est très important que les parents puissent avoir des informations facilement car ce sont eux les plus proches de l’enfant. Et donc ce sont eux qui peuvent constater les premiers signes alarmant. Ils peuvent utiliser des questionnaires comme le M-Chat ou CSBS-DP de Wetherby s’ils sont alertés par certains signes.
2. La phase de l’analyse des rapports des experts standardisés : ADOS, AOSI, STAT, CSBS.
3. La phase d’observation des parents et des enfants (ensembles et séparés) afin de voir comment joue l’enfant dans les deux cas.
4. La phase des tests cliniques : DSM% ou ICD10.
5. La phase de constatation des différences avec les autres troubles de développement (comme les problèmes mentaux).
Deux types de symptôme
Symptôme émotionnel :
Il existe une perte émotionnelle visible entre les 1 ans et les 2 ans.
Symptôme répétitif :
- Réactivité sensorielle
- Résistance au changement
- Stéréotypies
- Des intérêts fixes
L’intervention précoce
Pour l’intervention précoce il existe beaucoup de méthodes différentes selon Sally J.Rogers. L’institut utilise le modèle de Denver d’initiation précoce dans ses interventions.
Les caractéristiques de ce modèle :
- Un modèle qui a fait ses preuves
- Un programme basé sur la responsabilité des parents
- Un programme interdisciplinaire : cette méthode de travail est dirigé par un thérapeute, assisté par un professionnel de référence et d’autres spécialistes.
- L’imitation, le déficit d’attention sont traités dans le ESDM
- Un programme basé sur des connaissances mais qui est individualisé pour chaque enfant
- Un programme complet
Rogers estime que le ESDM doit être utilisé dans tous les aspects de la vie de l’enfant, dans sa routine quotidienne à la maison, à l’école, quand il joue…
Quant au contrôle et au suivi du processus, Rogers recommande de faire un suivi chaque 12 semaines dans un centre pour voir l’évolution et que le thérapeute puisse s’assurer de l’acquisition des compétences en lien avec les objectifs de l’enfant. Le thérapeute a également pour rôle de « former » les parents aux activités qu’ils doivent réaliser avec leur enfant afin que celui-ci puisse acquérir les compétences voulus. Le thérapeute va de ce fait montrer aux parents les enseignements ludiques à faire avec leur enfant comme la peinture par exemple et leur montrer comment arriver à gérer l’attention de l’enfant sur cette activité. Au final, les parents arrivent à développer une connaissance de la méthode supérieure à celui de beaucoup de professionnels. Ce qui est normal car ce sont eux qui ont mis en pratique la méthode avec leur enfant tous les jours, 24h sur 24.