« – Allez jouer les enfants » disait maman en pointant le jardin, invitant lui et ses petits camarades à prendre du temps.
Jouer ensemble, avec ses amis, avec ses cousins, ses frères & sœurs… Facile à dire, facile à faire pour certains. Un peu plus délicat pour d’autres. On pense à nos loulous, porteur d’autisme. Car oui, jouer avec les autres, ça fait appel à des habilités sociales, qui ne sont pas toujours bien mises en place. Ces aptitudes à jouer ensemble et à prendre du bon temps avec les autres, on vous aide dans cet article à les développer !
Avant, Soignez l’environnement
♠ limiter les stimulations : une salle de jeux trop remplie, trop stimulante, ça part à coup sûr dans tous les sens. Vaut mieux, 3-4 jouets en place et bien les nommer pour délimiter le champ et moins se sentir perdu.
♠ respecter le rangement. On le sait les loulous porteurs d’autisme, surtout, adorent l’ordre. Et pour cause, ça rassure et ça met de suite en confiance !
♠ installer des rituels spéciaux : trouver une cachette ou un coin dédié aux jeux, c’est là aussi le rassurer, le mettre en bonne disposition, et lui permettre d’installer des routines.
♠ délimiter l’espace. S’aider du sol. Les tapis de jeux à emporter partout sont tops. Et surtout ils permettent de transférer les endroits jeux partout !
Pendant, respectez sa différence
♣ inviter à l’exploration sensorielle. Surtout le contact tactile des pièces, des pions du jeu de société, des objets, et laisser LE TEMPS nécessaire pour se les approprier.
♣ accepter la répétition. Juste avoir de la patience pour qu’il intègre la mécanique du jeu. Une fois, 2 fois, plusieurs fois et même d’après certains parents, 50 100 fois lol Aurore 😉 … Quand il aura compris, vous le saurez de suite !
♣ montrer plutôt qu’expliquer. « A ton tour maintenant… » Pas si facile pour un jeu d’encastrement par exemple, montrer toutes les pièces sauf une, et le laisser faire. Puis les mettre toutes, sauf 2, puis les mettre toute sauf 3… L’amener petit à petit à l’autonomie.
♣ donner des modèles: pour les jeux de constructions, c’est bien de donner des exemples précis, de ce qu’il y a à faire, des photos des rendus des constructions finales. (s’aider des notices et de Pinterest )
♣ permettre la guidance. Par exemple pour la pâte à modeler. On la malaxe, et on réalise un boudin POUR pouvoir le mettre sur le dessin. Montrer direct le sens et la fin du jeu pour qu’il arrive mieux à se projeter.
- les astuces pour les tours de chacun : savoir à qui c’est le tour. On peut faire un pupitre avec les 2 photos des joueurs et le tourner quand c’est à lui !
- savoir féliciter. Insister sur le plaisir de la réussite à 2. « BRAVO! », c’est SUPER ! Il doit le dire ou le montrer autant que vous ! 😆
Différentes qualité de jeux
Mieux connaître les qualités, c’est aussi mieux trouver quelque chose qui lui correspond. Étape par étapes !
- les jeux sensoriels : immédiat chez le nouveau né, toucher, sentir, modeler… Explorer tout ce qui l’entoure, c’est s’éveiller au monde en s’amusant. Tout le jeu se révèle dans le plaisir de l’expérience sensorielle.
- les jeux fonctionnels : utilisation finalisée d’objets adaptés. Par exemple, faire rouler des balles, jouer aux encastrements, les actions cause à effets comme le premier jouet Montessori. Il y a un retour plaisir.
- les jeux dit sociaux : les premières interactions sociales : chatouille, cache-cache et dada… avec lesquels l’autre devient essentiel.
- les jeux fictionnels : l’enfant reproduit des rôles de personnes de la vie quotidienne qu’il observe. La dînette, le docteurs, ou encore le super-héros.
- le dernier stade, les jeux symboliques où l’enfant de lui même va attribuer des émotions et des sentiments à ses jouets. La poupée est malade, et je trouve une solution. L’imaginaire de l’enfant dépasse l’imitation pour créer et inventer ses propres histoires, trouver ses propres solutions.
Différents niveaux de socialisation
Là aussi, il faut jouer la graduation pour inviter l’autre à rentrer dans son cercle.
► le jeu isolé : se concentre uniquement sur son jeu sans savoir ce qu’il se passe à côté
► le jeu à côté : dans le même espace que les autres mais pas d’interaction, il les accepte tout en jouant à autre chose
► le jeu en parallèle : chacun joue aux même jeux , mais en solo. Grosse observation mais pas encore d’interaction.
► le jeu partagé : l’ultime stade de la socialisation. Jouer avec l’autre, ensemble ou chacun son tour !
Nos derniers conseils
- importance de bien suivre les règles pour ne pas le perturber ! (la triche, ça sera pour plus tard 😛 )
- importance de bien connaître les goûts des jeux de l’enfant, suivant son caractère. Ici on vous aide :
- importance d’y aller petit à petit et d’introduire des petits changements de manière progressive.
- importance de rester dans le loisir, de rester dans le jeu, dans le plaisir du partage et de la bonne humeur, c’est avant tout le but du loisir !
Allez-y, à vous de jouer maintenant ! 😀
Aller plus loin :
Apprendre à jouer avec mon frère autiste
Autisme, et si on apprenait à jouer ?