Il est normal et naturel pour un enfant de s’amuser, de jouer. Le jeu est essentiel, il permet à l’enfant de développer des attitudes, des capacités.
Le choix du jouet est important, il doit tenir compte des envies et des besoins de l’enfant.
Sa manipulation doit être aisée, pour en faciliter la prise, et stable pour une bonne maîtrise.
Plus sa texture est variée, plus les capacités de l’enfant sont stimulées.Un jouet doit favoriser la coordination œil-main pour favoriser l’apprentissage.
L’enfant doit s’approprier le jouet pour pouvoir l’utiliser seul dans un second temps.
Le plaisir de jouer doit être plus important que l’effort de concentration qu’il nécessite.
Jouer avec son enfant est un excellent vecteur de communication. C’est un moment partagé avec une activité commune.
Cela permet également de se reconnecter à son âme d’enfant.
Pour tout enfant, le comportement de l’adulte et son environnement ont leur importance pour favoriser cet instant de partage. Certaines dispositions sont donc nécessaires :
- Le jeu doit se dérouler dans un environnement, calme, favorisant la concentration, éviter les stimulus auditifs ou visuels à proximité
- Se mettre au niveau de l’enfant
- S’assurer de la réceptivité de l’enfant
- Parler avec des mots compréhensibles par l’enfant
- Respecter le rythme de l’enfant
- Le choix d’un jouet correctement adapté aux besoins de l’enfant, est déjà très important pour un enfant « normal », et l’est encore plus dans le cas d’un enfant présentant un handicap.
Outre leur aspect ludique, les jeux permettent à l’enfant handicapé de développer des compétences qui sont indispensables à son intégration sociale.
Le jeu doit avoir une place importante dans l’éducation d’un enfant. Par le biais d’activités ludiques, l’enfant vit une multitude d’expériences et peut optimiser ses potentialités mentales, perceptives et motrices.
Dans le cas d’un enfant souffrant de handicap, d’autres paramètres sont à prendre en considération :
- Favoriser le dialogue, par le jeu, en jouant avec des jeux déjà connus par l’enfant et dont on sait qu’il a compris le mode de fonctionnement
- Se mettre à sa hauteur pour lui parler, présenter les objets à hauteur de son regard ou de ses mains
- Veiller à son état de fatigue
- Demander à l’enfant quels sont ses besoins pour l’accompagner dans ses gestes quotidiens.
- Accepter également qu’il souhaite y arriver seul lui laisser le temps de le faire.
- Il est important d’explorer toutes les facettes possibles du jeu pour lui en faciliter la maîtrise,
- favoriser son développement et adapter ses comportements.
Témoignage de Juliette accompagnatrice d’enfants autistes
Juliette accompagne quotidiennement des enfants autistes sur l’intérêt du jeu, en situation d’apprentissage et non pas le jeu dans le loisir :
« Pour moi les jeux sont très importants car l’enfant manipule le jouet, c’est le corps en entier qui interagit avec le jouet.
A l’école maternelle, avant de commencer le graphisme avec un crayon, écrire des lettres, on fait toucher aux enfants les lettres et les formes en relief…
Il est important que l’enfant assimile ce qu’il a à apprendre par le biais de ses sens ; et c’est d’autant plus vrai quand il s’agit d’enfants en situation de handicap.
Un exemple concret: depuis 9 mois j’essaie d’apprendre à un enfant autiste ce qu’est un labyrinthe (sur feuille) : j’ ai fait beaucoup d’essais en guidance totale. Autrement dit, je guide complètement le geste, puis face à une incompréhension totale de l’enfant, je laisse quelques temps passés…
Puis, je me suis posée à nouveau la question : comment faire comprendre à cet enfant qu’il y a une chemin à suivre, qu’il y a des chemins fermés ?
La meilleure chose c’est qu’il manipule du concret.
Avec les Kaplas (rectangles en bois qui permettent de faire des constructions), j’ai fait un labyrinthe à même le sol et nous avons fait circuler des voitures dessus.
Maintenant, il a compris ce qu’était un chemin, une route fermée l’obligeant à faire demi-tour.
Aussi, dans tout apprentissage il me semble indispensable de manipuler un jeu, un jouet.
Il permet d’apprendre implicitement. Le jouet permet aussi bien sûr de développer l’imagination, ou encore de réinvestir ce qui est appris et permet l’apprentissage de « comportements » : attendre son tour, apprendre à perdre à gagner… ».
Quelques conseils en fonction de son handicap
Le jeu doit être adapté aux potentiels de l’enfant.
Autisme
Il doit (le jeu) favoriser le tactile, aider à l’intégration des règles sociales et la manière de gérer ses relations avec son entourage, et l’aider à comprendre les enjeux affectifs et l’implicite.
Handicap mental
Choisir des jouets manipulables facilement, adaptés au niveau de l’enfant, des jeux favorisant son autonomie dans les actes du quotidien.
Handicap moteur
Choisir des jouets adaptés favorisant les gestes que l’enfant est en mesure de réaliser en fonction de sa motricité et de ses capacités physiques. Certains jeux vidéos répondent à ce besoin.
Handicap visuel
Pour le non voyant, il est important que les personnes voyantes évoquent à haute voix leur action.
Les jouets doivent éveiller les sens tactiles, olfactifs, auditifs qui permettent à la personne non-voyante d’affiner sa perception du monde et de développer les qualités qui sont les siennes
Inciter l’enfant par des jeux de motricité pour découvrir son corps.
Les jeux de société favorisent son intégration.
Polyhandicap
Les jeux doivent favoriser la stimulation des sens et permettent à l’enfant d’agir sur le monde extérieur
Surdité
Ils doivent favoriser le développement des sens, le tactile, l’olfactif, le langage des signes, la vocalise et toute forme de communication.
Propos de :
Stress Psychothérapie
Virginie Lefranc
Praticienne en psychothérapie
Coach de vie
Consultante
Le jeu est un excellent outil pour faire adhérer l’enfant aux apprentissages. Avec ma fille Camille qui présente un Trouble Envahissant du Développement, nous passons beaucoup par le jeu structuré et la manipulation d’objets pour susciter son intérêt, avant de lui proposer des apprentissages plus scolaires sur papier. J’aborde aussi les habiletés sociales sous forme de jeux de tour de rôle pour apprendre les règles, apprendre son tour…
Merci pour les explications et les divers supports que vous appliquez.
Je suis maman d’un multi duc avec trouble de l’attention et d’un autre qui présente un TDA avec hyper activité modérée et trouble de l’opposition.
J’ai crée une association pour aider les parents d’enfants avec troubles d’apprentissage ou troubles envahissants,donc je récolte toutes les infos qui peuvent renseigner.