L’Externat médico-pédagogique (EMP) FRANCHEMONT PARIS est une école spécialisée qui accueille des enfants de 6 à 14 ans présentant des troubles sévères du langage oral et/ou écrit associés à des pathologies de type : dyspraxie, dyslexie, dyscalculie, dysgraphie ou encore des troubles psychiques avec une efficience dans la norme. Tous les enfants sont admis après l’accord de la MDPH de Paris. Nous avons pu échanger avec Elisabeth la maman d’Anna qui a intégré le centre Franchemont cette année. Anna est porteuse de troubles DYS. Depuis le CP, elle suit des séances d’orthophonie. L’année dernière Anna a été maintenue en CE1, elle était suivie par une AVS à temps plein. Pour autant, l’école ne semblait toujours pas lui permettre de rattraper son retard ni de se sentir bien. Son intégration au centre Franchemont a été préconisée par des médecins spécialisés dans les troubles de l’apprentissage. Nous verrons grâce au témoignage de sa maman comment le centre Franchemont accompagne les enfants dans les apprentissages en prenant en compte leurs différents troubles, mais aussi leur affect.
Franchemont, une école qui soigne
Le système de Franchemont est très différent d’une école classique. Franchemont accueille des enfants qui ont eu des troubles de l’apprentissage comme des troubles DYS, mais également des troubles de l’affect ou de traumatisme scolaire. Elisabeth nous explique qu’Anna, comme souvent les enfants porteurs de troubles, est en souffrance dans une école classique. Ces enfants sont, en effet, très sensibles, car ils peuvent vite se sentir différents. Différents par rapport aux autres camarades ou parce que le professeur ne peut pas prendre du temps pour eux autant qu’ils en auraient besoin. L’école Franchemont est une école où l’on soigne. L’accompagnement des élèves s’y fait aussi au niveau de l’affect : une psychologue est d’ailleurs rattachée à l’école et suit les enfants sur la durée.
La fatigabilité des enfants est aussi prise en compte. Les troubles DYS d’Anna lui demandent beaucoup d’efforts, entraînent des difficultés de concentration et d’attention. À Franchemont les élèves ne sont que 8 par classe et travaillent beaucoup en demi groupe. La maîtresse est accompagnée d’un éducateur qui l’assiste pour les aspects plus manuels. Les séances d’orthophoniste ont lieu l’école pendant les heures scolaires, pour éviter de devoir courir faire des séances d’orthophonie le midi ou le soir, quand les enfants sont déjà si fatigués de leur journée. L’équipe des intervenants rattachés à Franchemont compte un médecin, un pédopsychiatre, des ergothérapeute et des psychomotriciens pour les enfants qui en ont besoin.
Franchemont suit l’enfant dans son ensemble
Une école qui s’adapte
L’objectif de l’école Franchemont est d’enseigner la lecture et les nombres et d’encourager chaque progression des élèves. Les programmes sont allégés, ce qui est indispensable. Les fondamentaux (la lecture, les maths et le calcul) sont enseignés et les autres matières, comme l’histoire et la géographie, sont abordées à l’extérieur, gérées par les parents. Elisabeth transmet à Anna ces connaissances d’une autre manière, de façon orale, par le jeu, à travers des visites d’expositions, des visités guidées de musées et des vidéos.
Anna a des difficultés avec les notions abstraites appliquées comme les mathématiques, elle doit matérialiser les choses. Le rythme de l’école est adapté aux troubles des enfants. Les journées ne sont pas plus courtes, mais ils écrivent moins, ils n’ont pas à produire autant d’écrits que dans une école ordinaire. L’apprentissage est axé sur l’acquisition des bases. Surtout, la maîtresse a la possibilité de prendre le temps que les choses soient acquises avant de passer à autre chose. Elle n’a pas la pression du groupe qu’il faut faire avancer, du programme à terminer. L’organisation n’a rien à voir avec les niveaux scolaires. Elle se fait en fonction de l’âge. Anna est en 4B, les niveaux vont ensuite jusqu’à 1. À Franchemont, il y a 60 enfants, ce qui reste agréable pour la vie de l’école, car tous les enfants se connaissent. Le matériel des professionnels est mis en place dans l’école. Une réunion est mise en place avec toute l’équipe pour voir ce que les enfants doivent travailler plus spécifiquement.
Un soulagement pour Anna
Comme tous les élèves de Franchemont, Anna a d’bord pu découvrir le centre pendant 3 jours l’année dernière avant de l’intégrer cette rentrée. Au départ Anna a dit à sa maman qu’elle ne resterait pas, qu’il n’en était pas question. Après des explications d’Elisabeth sur le fait que ça serait plus adapté, moins fatiguant, moins stressant, Anna a compris que c’était une école faite pour elle. Anna ne voulait même plus repartir dans son ancienne école ! Les enfants ne sont pas confrontés au regard des autres, au fait qu’ils n’y arrivent pas. On note qu’ils font des efforts et des progrès et on encourage chacune de leur avancée. Pour Anna, le fait d’avoir une AVS à ses côtés en classe était stigmatisant. Le fait d’avoir redoublé même si aujourd’hui, on dit « maintenu » reste une source de moqueries. Maintenant Anna est moins fatiguée, elle est aussi plus sereine, elle n’aime pas l’école pour autant (comme beaucoup d’enfants) mais elle aime beaucoup sa maîtresse. C’est une école qui a pour but de soigner donc elle est forcément bienveillante, dans les savoirs qui sont dispensés. De plus, les enfants n’ont pas le droit de parler de leur trouble afin de ne pas se focaliser dessus et de moins stigmatiser chacun.
Voir les autres avancer et ne pas y arriver c’était être confrontée à son échec en permanence.
Après Franchemont ? L’intégration dans un parcours scolaire ordinaire
L’objectif de Franchemont est, après avoir fourni aux enfants les apprentissages fondamentaux, après leur avoir permis de rattraper leur retard, de les insérer dans un parcours scolaire classique ou de les orienter vers des parcours plus manuels. En général, les enfants restent à l’école Franchemont un minimum de 2 ans et jusqu’à l’âge de 14 ans maximum. Pour le moment, l’objectif pour Anna est d’être capable de devenir autonome. Sa maman aussi se sent très soulagée da la savoir dans cet endroit très protecteur, moins stigmatisant, dans lequel sa fille ne sera plus en souffrance. Pour Elisabeth, le centre Franchement donne la possibilité aux enfants de se reconstruire. Anna continue de voir ses copines au parc, elle a une vie sociale normale, elle dissocie très bien le temps de l’école et de l’enseignement et sa vie sociale.
Vouloir inclure les gens dans une normalité ce n’est pas forcément bénéfique quand le cadre ne leur correspond pas et qu’en plus il n’y a pas vraiment la formation et l’adaptation qui va avec.
Bonjour, je suis un ancien élève du centre franchemont. Sa doit faire 28 ans que je suis sortie du centre. Je suis électricien fonctionnaire sur paris et je me suis acheté une maison. Je voudrai bien passer vous voir, mais je pense que mes professeurs ne sont plus là. J’ai réussi dans la vie, merci