Certains enfants (mais aussi adultes) ne parlent pas ou ont des difficultés à se faire comprendre ou à percevoir les intentions des autres. C’est le cas notamment des enfants et adultes porteurs d’autisme, ou ceux ayant des troubles psychiques ou une déficience intellectuelle. Comment alors veiller correctement sur eux ? Car comme la plupart des personnes, elles ont parfois des problèmes de santé. Il est alors nécessaire de s’adapter à leurs besoins et à leurs particularités. Voici dans cet article quelques conseils.

De la patience et des explications

Avant tout examens médicaux ou auscultations il est nécessaire de bien expliquer aux enfants porteurs de handicap la manière dont va se passer la consultation. La création de scénarios sociaux peut être une idée pour que l’enfant puisse s’y référer quand il le souhaite. Cela peut être réalisé à la maison et vous pouvez l’amener également chez le docteur, à l’hôpital…  L’explication au travers de supports visuels comme des photos du cabinet médical, de l’hôpital ou des pictogrammes sont très utiles pour les scénarios sociaux.

De plus, il est bien que le personnel médical soit patient et puisse attendre que l’enfant porteur de handicap accepte qu’on l’examine. Il est important de le relaxer et de lui donner confiance. Par exemple, à Etampes, le Centre régional de soins somatiques, ils ont une salle d’auscultation adaptée avec une lumière naturelle, du matériel pour pouvoir écouter de la musique… afin que l’enfant puisse se détendre et être plus ouvert à un examen médical.

L’évaluation de la douleur

L’évaluation de la douleur auprès des personnes ayant des difficultés de communication est difficile et délicate. En effet, ces personnes expriment souvent leur souffrance différemment et ne savent pas toujours situer leurs points douloureux. C’est pour cela qu’il faut avoir des équipes soignantes expérimentés et patientes auprès de ce public. En effet, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de réactivité à la douleur ou une absence de plainte verbale que la personne ne doit pas être prise en charge.

« L’incapacité à communiquer verbalement n’empêche pas la possibilité qu’un individu fasse l’expérience de la douleur » IASP, 1994

Du coup, pour évaluer la douleur chez les personnes non verbales comme les personnes avec autisme par exemple différents outils existent. Nous avons l’échelle d’auto-évaluation où le patient doit à partir de visage dire comment il se sent. Ou bien à partir de chiffre dire combien il a mal sur 10. Cependant, ce n’est pas la seule échelle qui existe :

  • Echelle FLACC-R : qui permet d’avoir une grille d’observation pour repérer les attitudes, mimiques pour être signe de douleur chez les enfants porteurs de handicap. Les 5 items pris en compte dans cette échelle sont les suivantes : le visage (expressions), les jambes (positions et mouvements), l’activité (repos, mouvements), les cris (fréquences, et dans quelles situations), et la consolabilité (selon les situations).
  • Echelle PPP : adapté pour les personnes porteuses de handicap neurologique sévère ou de polyhandicap. Cette échelle contient 20 items comportementaux évalués à partir de 4 cotations possibles: 0 ou 1 ou 2 ou 3. Pour utiliser cette échelle il est nécessaire de connaître l’enfant avant toute douleur.
  • Echelle DESS : c’est une échelle qui permet d’évaluer la douleur des patients polyhandicapés. La cotation de cette échelle est effectuée de façon rétrospective sur 8 heures. Pour évaluer la douleur on va poster 10 questions décrivant le comportement habituel du patient. Ces informations sont obtenues soit auprès des parents de l’enfant, soit auprès de la personne s’occupant habituellement de lui.
  • Echelle GED-DI : elle va être utilisée chez les patients ne pouvant communiquer verbalement, ne pouvant s’auto-évaluer, en relation avec un handicap cognitif. On va évaluer 30 items comportementaux simples (expression vocale, mimiques faciales, comportements sociaux…). Avec cette échelle il n’y a pas nécessité de connaître le comportement habituel de l’enfant ni ses signes neurologiques habituels.

D’autres outils existent que l’on peut utiliser plutôt au quotidien et de manière plus ludique. Dans des cas moins complexes. Voici deux outils que vous pouvez utiliser :

Animate émotions douleur : Ce kit émotions douleurs composé de 6 pictogrammes bien détaillés et présentant la progression de l’intensité de la douleur vient compléter le Kit découverte (réf HT3908). Bonhomme non inclus. Ce personnage ressemble à l’échelle d’auto-évaluation que l’on peut proposer auprès des patients mais de manière plus ludique.

Animate pointeurs de douleur : Ce kit est composé de 5 pictogrammes en forme de flèche. Les différentes couleurs utilisées permettent d’échanger sur l’intensité de la douleur (du rose clair au rouge très foncé). Ces pictogrammes peuvent être utilisés notamment avec un médecin ou un(e) infirmier(e) pour : localiser une douleur, mesurer son intensité ou encore en identifier la cause. Bonhomme non fourni.

Idéo – la ronde des bobos : LA RONDE DES BOBOS est une roue pivotante recto-verso qui aide l’enfant à identifier et une douleur physique et son intensité. 12 bobos communs au recto et 8 réactions au verso. Idéal pour les tout-petits et les enfants ayant des difficultés langagières. Génial pour les milieux de garde, clinique médicale et centres hospitaliers.

>> Douleur 3 outils à télécharger pour en parler avec les enfants 

Un environnement adapté

Pour illustré notre propos, nous allons reprendre l’exemple du centre  régional de soins somatiques de l’Estampes. Ce centre a développé un savoir-faire spécifique pour réussir à soigner les patients avec des besoins particuliers. Par exemple, les conditions de l’accueil sont primordiales pour le bon déroulement des soins. Dans ce centre, il y a un bâtiment spécial qui est situé à l’écart des services d’hospitalisation, dans un cadre serein ouvrant sur les prés et les bois. Le temps d’attente est limité, tout comme le bruit dans les locaux. Et chose importante, le patient a le loisir de s’approprier l’environnement du centre : pas de précipitation pour faire les soins.

Pour les personnes porteuses d’autisme, ce centre est particulièrement adapté. En sachant qu’ils ont souvent une hypersensibilité, la salle d’attente est conçue comme un lieu le moins stimulant possible, avec de la lumière naturelle ou tamisée. La salle d’examen elle dispose d’outils pour écouter de la musique ou regarder un film.

Enfin, l’équipe médicale se présente lors de l’examen et explique ce qu’elle va faire avec le patient.

Chez Hop’Toys on adore ce genre d’environnement et d’initiative ! Pas vous ?

Source :

https://theconversation.com/autisme-comment-veiller-sur-la-sante-des-enfants-qui-ne-parlent-pas-96966

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