Etude de cas par Isabelle Beaudry Bellefeuille
PhD Ergothérapeute
Récemment, nous avons suivi un enfant qui éprouvait de nombreuses difficultés lorsqu’il devait faire ses devoirs. L’évaluation par le psychologue a révélé qu’il était un enfant intelligent qui travaillait dur. Ses parents et ses enseignants faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour l’aider, mais certaines tâches comme écrire clairement et respecter les tâches du quotidien, ainsi qu’avoir ses affaires bien rangées étaient extrêmement difficiles. Après avoir évalué ses capacités sensorielles, nous avons pu vérifier qu’il avait de graves difficultés de discrimination tactile et de praxies qui affectaient sa capacité de participer aux tâches avec une composante motrice.
Malgré ses efforts, le résultat était toujours désordonné et maladroit. Nous lui avons expliqué que sa situation était similaire à celle d’une personne qui porte des lunettes pour améliorer sa vision, sauf que, dans sa situation, personne ne s’aperçoit de ses besoins car cela ne se voit pas. Lorsque l’on ne perçoit pas bien son propre corps, il est très difficile de l’utiliser pour des actions complexes comme écrire ou apprendre à pratiquer un sport. S’exercer sans relâche sans traiter le facteur sous-jacent, dans ce cas un problème de discrimination tactile, est frustrant car on n’obtient pas les résultats escomptés malgré un investissement de temps et d’efforts.
L’enfant et sa famille ont maintenant un suivi en ergothérapie avec une intervention basée sur l’approche de l’intégration sensorielle. Plusieurs de ses tâches ont été adaptées pour minimiser la frustration et les adultes comprennent mieux la source de ses difficultés. Maintenant, il dit à tout le monde qu’il était « myope de la peau » et que personne ne l’avait remarqué !
Nous ne pouvons pas lui donner des lunettes pour la peau, mais nous pouvons l’aider à améliorer sa discrimination tactile et ses praxies tout en adaptant ses tâches quotidiennes pour assurer une participation réussie.