L’autonomie est un concept qui peut être défini comme la capacité à faire par soi-même, mais pas que ! En tant que parent ou aidant, votre rôle est primordial pour l’autonomie de vos proches. Mais parfois, le temps manque, on ne sait pas comment s’y prendre, on a peur d’en demander trop, on doute… Pour vous accompagner, nous vous proposons dans cet article 10 pistes pour aider vos proches à développer leur autonomie au quotidien. Toutes ces idées sont évidemment à adapter selon les possibilités de chacun.
Quels sont les objectifs ?
Faire preuve d’autonomie, ce n’est pas uniquement faire par soi-même ! C’est aussi être en mesure d’identifier les ressources disponibles pour obtenir de l’aide afin de parvenir au résultat recherché.
Il y a différentes choses qui peuvent aider à gagner en autonomie, c’est autour de celles-ci que nous avons décidé de vous proposer nos idées :
- Accompagner le développement de compétences qui permettent de faire des choix, prendre des décisions, afin d’aller vers une autonomie de décision.
- En co-construction, chercher des solutions pour rendre possible la communication de ces choix.
- Adapter l’environnement pour faciliter l’exécution de tâches et projets.
- Aider à développer la motricité pour réaliser les tâches.
Nos 10 conseils pour développer l’autonomie au quotidien
1. Soyez patient…
Nous avons choisi de commencer par ce point, car c’est sans doute la clé du succès !
Il faudra être patient… L’autonomie ne s’acquiert pas en un jour, c’est un chemin qui prend du temps, sur lequel on avance petit à petit, et qui réservera sans doute des challenges.
Ça prendra du temps… Vous passerez certainement par ce que vous penserez être des échecs, mais ils permettent d’apprendre.
Vous obtiendrez des victoires ! Aussi petites soient-elles aux yeux des autres, elles seront un grand pas qui n’apportera pas que l’autonomie !
2. Aidez à faire seul
Si on veut aider quelqu’un à être autonome, il faut éviter de faire à sa place… En effet, on ne peut pas apprendre si on ne fait jamais par soi-même !
Avoir confiance en ses capacités, essayer de résister à l’envie de faire les choses à sa place… Laisser faire seul, c’est quelque chose qui peut-être complexe pour les parents ou accompagnants, mais malgré tout, c’est essentiel.
Durant des activités complexes, il faudra accompagner et conseiller, cela permettra à la personne de mieux comprendre.
Voici quelques exemples d’outils qui pourront aider vos proches à faire seul lors des repas en leur proposant un environnement facilitateur.
Set de table anti-glisse dycem : Ce set de table est fabriqué à partir d’une matière souple anti-glisse qui permet de stabiliser tous les objets posés dessus. Un produit indispensable au quotidien !
Tour d’assiette : On les fixe facilement sur les bords de l’assiette et le tour est joué! Plus de « débordement » à côté de l’assiette. Tour assiette d’un diamètre de 21 à 27 cm.
>> À lire aussi : Montessori, aider à faire seul, comment ?
3. Aidez à identifier les ressources à sa disposition
Être autonome, ce n’est pas seulement savoir faire tout seul. C’est aussi savoir gérer ses ressources : savoir ce qu’on a et ce dont on a besoin, mais aussi où et comment trouver de l’aide pour ce que nous ne pouvons pas faire seul. C’est savoir qu’en coopérant, on peut arriver à faire plus de choses.
Pour aider à identifier les ressources à disposition, vous pouvez jouer à des jeux coopératifs. L’idée est de faire comprendre qu’à plusieurs, on arrive à faire des choses qu’on n’aurait pas pu faire seul !
Mon premier verger : Un premier jeu de coopération dès 2 ans ! Les enfants parviendront-ils à cueillir ensemble les fruits avant que le corbeau n’atteigne le verger ? Le lancer du dé et le classement permettent d’aborder la désignation des couleurs, des formes et des symboles. Les enfants apprennent à suivre une règle du jeu simple dans une optique non compétitive.
Go gorilla : Un jeu coopératif où les joueurs construisent ensemble un cocotier selon les instructions du jeter de dé. Mais attention : si le dé indique le gorille, le joueur doit le faire rouler sur la rampe ! Est-ce que la tour tiendra droite ?
4. Intégrez la notion de choix dans des situations simples
L’objectif est d’accompagner le développement de compétences qui permettent de faire des choix, prendre des décisions, afin d’aller vers une autonomie de décision.
Julia Boivin dit dans son livre « En tant que personne en situation de handicap, j’ai de la valeur, je peux avoir des préférences, je peux les dire et je peux faire des choix. ».
Pour aider à intégrer la notion de choix, vous pouvez commencer par des choses simples comme « Tu préfères un yaourt à la vanille ou un yaourt au chocolat ? ».
Nous vous avons également préparé un tableau de choix en téléchargement gratuit !
>> À télécharger : Le tableau de choix
Dans le cas de personnes non-verbales, vous pouvez utiliser d’autres formes de communication, telles que des supports visuels, des pictogrammes, la langue des signes ou même des photos !
Vous trouverez ci-dessous des outils de communication alternative :
Boardmaker 7 : Créez et personnalisez des tableaux de communication, des histoires, des activités pour soutenir le langage, des jeux et bien plus encore. Choisissez dans la bibliothèque de symboles ou ajoutez vos propres symboles, images numériques ou autres illustrations.
Classeur de communication webber : Des classeurs personnalisables pour faire travailler des sons ou des concepts, développer du vocabulaire ou constituer une aide à la communication. 2 modèles : grand format : 23,50 X 25,50 cm, moyen format : 15,5 x 20 cm.
Qu’est-ce que je fais ? : Un panneau pour structurer l’enchaînement d’activités ou de gestes en les présentant en 3 étapes : maintenant, après, plus tard. Permet d’aider les utilisateurs à mieux gérer les transitions entre activités.
5. Utilisez des contacteurs
Pour les personnes avec un polyhandicap notamment, utiliser des contacteurs de manière ludique permet d’accompagner l’apprentissage de la relation de cause à effet (j’agis sur mon environnement), mais aussi de choix.
On peut par exemple utiliser deux contacteurs reliés à deux jouets différents : « J’active le jeu que je préfère ».
Avec un contacteur, on peut également activer par soi-même un ventilateur quand on a trop chaud ou activer une lumière quand on veut.
Pour les enfants présentant d’importantes difficultés motrices, un contacteur favorisera la relation de cause à effet dès le plus jeune âge. Ils pourront ainsi utiliser des jouets adaptés, contrôlés par un contacteur qui déclenchera des animations, un déplacement, des lumières, des sons ou un effet sensoriel. Extrait du Live : Easy tech et polyhandicap Avec Thierry Danigo, ergothérapeute
Il existe des contacteurs de toutes sortes : au souffle, au pied, à mordre, à faible pression…
Contacteur coussin : Ce contacteur durable est recouvert d’un coussin souple, doux et amortissant. Il répond aux besoins des utilisateurs avec un contrôle moteur limité. Sa surface d’activation est de 8,8 cm. Sensible, il s’active avec une force de seulement 150 g et offre un retour tactile et auditif.
Contacteur à mordre : Actionnez ce contacteur très résistant en le mordant ! Il est également assez sensible pour être détecté par une simple pression des lèvres.
Contacteur au doigt : Ce petit contacteur bouton peut être actionné avec le doigt, les bras et tout autre partie du corps. La sangle incluse permet d’attacher facilement le contacteur selon les positions pratiques pour l’utilisateur. Ce contacteur a également une base collante qui permet de le fixer directement sur des surfaces en tissu.
>> À lire aussi : Quels contacteurs pour quelles situations ?
6. Faire participer aux tâches du quotidien
L’autonomie ça peut aussi être de savoir gérer les tâches du quotidien. Il faudra adapter les tâches attribuées selon le profil de chaque personne, mais en participant, on se sent impliqué, on a des responsabilités et on grandit !
Vous pouvez utiliser des tableaux de routine pour mettre en place un planning de tâches et favoriser les capacités d’organisation. Ciblez les tâches adaptées à ses capacités et proposez, pour commencer, de choisir celles qui plaisent le plus. Vous pouvez ajouter un côté ludique aux tâches pour briser l’aspect « corvée » et rendre ça plus attractif !
Pour une personne polyhandicapée, vous pouvez utiliser les contacteurs pour activer le mixeur par exemple, et la faire participer à la préparation du repas.
On peut aussi utiliser des versions illustrées ou simplifiées de recettes pour pouvoir cuisiner pour les personnes qui ne lisent pas.
Je cuisine avec des images : 19 recettes faciles à comprendre et à exécuter grâce aux explications en pictogrammes. En suivant chaque étape en images, les faibles lecteurs pourront réaliser de bons petits plats et les plus petits pourront également mettre la main à la pâte.
7. Utilisez des aides visuelles
Pour faciliter la réalisation de tâches du quotidien, les aides visuelles sont des alliées précieuses ! Elles permettent à un public très varié d’avoir un support facilement compréhensible et clair. Elles peuvent être utilisées par des enfants, des personnes non-verbales, ayant un handicap mental ou des troubles cognitifs.
En détaillant chaque étape, ces aides facilitent l’exécution des gestes. Elles aideront à se rappeler des différentes étapes à réaliser en créant des routines et des séquences à suivre. Elles peuvent s’utiliser à tout moment de la journée : routine du matin, hygiène corporelle, devoir, routine du soir…
Tableau séquence parlant : Pour enregistrer un message de 10 secondes pour chacune des 6 cases et y glisser des images de son choix. Il peut être utilisé comme une aide à l’autonomie en décomposant les différentes étapes d’une tâche à accomplir et aussi y enregistrer de courtes histoires, des jeux…
Séquence hygiène personnelle – Toilettes : Une séquence qui décompose les gestes à effectuer lorsqu’on va aux toilettes. Chacun est illustré par un pictogramme Mayer Johnson.
>> À découvrir aussi : Des aides visuelles pour faciliter l’autonomie
8. Créez un environnement facilitateur
Il est possible d’adapter l’environnement, ou du moins d’en faciliter l’usage pour la personne concernée, pour qu’il soit ainsi plus facile de se déplacer, d’interagir, de communiquer… Ainsi, créer un environnement facilitateur est important pour simplifier l’exécution de tâches et de projets.
Un environnement respectueux des besoins spécifiques sera notamment indispensable pour la concentration et les apprentissages des personnes qui en ont besoin, mais sera également utile à tous !
Pour aider à la concentration on peut utiliser un casque antibruit, une stimulation vestibulaire, des fidgets… Il existe de nombreux outils !
Wobbel Big Up : Cette nouvelle assise dynamique au design ultra simple de la marque Wobbel incite et stimule une position assise naturelle et active. Comme les autres produits de la marque, il n’a pas vraiment de fonction précise. Le Wobbel Big Up peut devenir balançoire, cabane, siège, pont… On peut s’y allonger dedans, l’utiliser comme cheval à bascule, y cacher ses jouets… Les possibilités sont infinies !
Wobbel Sup : Une toute nouvelle planche d’équilibre ergonomique de la marque Wobbel ! Mettez-vous debout sur la planche Wobbel Sup pour sentir des micromouvements constants. Ceux-ci renforcent les muscles et facilitent la capacité de concentration. Cette position dynamique peut soulager les tensions et favorise une posture saine.
Casque antibruit enfant : Ce casque antibruit est spécialement conçu pour les enfants et atténue jusqu’à 25 dB du bruit ambiant. Idéal pour les enfants hypersensibles aux bruits et les enfants avec hyperacousie, car il atténue les bruits parasites du quotidien. Léger et pliable, vous pouvez l’emporter facilement partout dans le petit sac de rangement personnalisable inclus.
Pour accompagner à l’autonomie lors des repas il existe des couverts qui sont sans danger, ou dont la préhension est facilitée…
Couverts préhension facile flex : Ces couverts au concept innovant répondent aux besoins de tous ceux avec des problèmes de préhension. Idéal pour les personnes ne pouvant pas serrer. Chaque couvert est flexible pour un réglage personnalisé. Livrés avec une sangle.
Couteau KiddiKutter : Ce couteau coupera comme un couteau pointu mais il ne coupera pas les doigts grâce à sa lame d’acier oxydable dentelée. Parfait pour développer l’autonomie des enfants dans les repas et leur apprendre à couper sans danger.
>> À lire aussi : Aménager sa maison de manière inclusive
9. Développez les compétences de motricité fine
Manger, s’habiller, tenir un stylo… Ce sont des tâches de la vie qui requièrent un ensemble de mouvements précis, coordonnés et contrôlés des mains et des doigts. Des tâches essentielles au quotidien et que l’on travaille par la motricité fine !
La motricité fine s’acquiert petit à petit au fil du développement de l’enfant. Cependant, certains peuvent rencontrer des difficultés dans le développement de cette compétence et ont besoin d’entraîner leurs capacités motrices.
Découvrez ci-dessous des jeux et jouets qui aident à développer cette compétence.
Ciseaux zéro effort : Ciseaux avec ouverture automatique des lames inox KOOPY. Facilite le geste de la découpe.
Pâte à modeler grasse : Un seau de quasi 2 kg de pâte à modeler qui ne sèche pas. Sa texture est plus lourde et plus résistante que d’autres pâtes à modeler mais reste toujours souple à manipuler. Nécessitant une bonne force de préhension, elle est idéale dans un contexte rééducatif.
Dessins à lacer : Créez des dessins en relief à l’aide d’un stylet et de cordons colorés ! Ce jeu permet de préparer au graphisme en développant la coordination œil-main et la motricité fine.
10. Découpez les tâches en micro-tâches
Un objectif aussi grand que l’autonomie au quotidien ne se fait pas en une seule étape. Comme pour tous les grands projets, diviser les tâches, ça aide !
Ainsi, pour bien fixer les objectifs et ne pas décourager, il est recommandé de les diviser en tâches plus simples, plus facilement compréhensibles. Non seulement, on se sentira plus productif, car on avance plus vite, mais les petites tâches sont moins décourageantes !
Routine interactive du matin : Ce panneau montre les gestes de la routine matinale. Chaque geste est illustré par un pictogramme Mayer Johnson et se scratche sur le support grâce à une pastille velcro.
Je peux le faire – hygiène & habillage : Avec le kit « Je peux le faire – Hygiène et habillage », votre enfant va pouvoir acquérir des compétences d’autonomie grâce aux barrettes personnalisées ! Cet ensemble va vous servir à créer des rappels visuels pour les routines comme le matin, le coucher, la toilette, s’habiller… !
Avez-vous entamé le chemin vers l’autonomie avec un proche ou vos patients ? Si oui, avez-vous des conseils pour ceux qui l’envisagent ? Sinon, qu’est ce qui pourrait vous aider à vous lancer ?
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Publié le 22 avril 2022, modifié le 17 juillet 2023