Chaque jour en France, 20 000 personnes décèdent suite à un accident de la vie courante (AcVC). (5 fois plus que dans les accidents de la circulation). Dans 61 % des cas, il s’agit d’un accident domestique, donc survenu dans l’environnement immédiat de la victime. Les enfants et les personnes âgées représentent les populations les plus exposées. Les accidents domestiques sont ainsi la première cause de mortalité des enfants de moins de 15 ans ! Chutes, brûlures, noyade… chaque jour, plus d’un million de personnes en sont victimes.
Pourtant, malgré ces chiffres glaçants, seuls 20% des Français sont formés aux gestes qui sauvent ! Alors, pour contribuer à lutter contre ce problème majeur de santé publique, pour apporter un peu sa pierre à l’édifice, Hop’Toys a souhaité vous apporter ici quelques bases pour prévenir et guérir les petits ou les gros accidents. Et vous offrir une infographie pour garder ces gestes sous les yeux !
Attention, ces conseils ne se substituent en rien à une consultation médicale et surtout soulignent l’importance de se former aux gestes de Premiers secours !
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Prévenir et savoir (bien) intervenir
La maison représente le principal lieu d’accident (plus de 80 %). La première chose à faire est bien sûr de sécuriser l’environnement de l’enfant (comme de la personne fragile d’ailleurs ou atteinte de la maladie d’Alzheimer). Outre la sécurisation de certains équipements ménagers, mobiliers (coins de meubles, bloque-portes, barrières de sécurité, placard à pharmacie fermé à clé…), on prendra soin, aussi, de ne pas créer de situation à risque en mettant le canapé sous une fenêtre par exemple ou en transvasant des produits toxiques dans une bouteille d’eau. Et, tout aussi important : on accompagnera ces gestes de sécurité de pédagogie en expliquant clairement à son enfant ce qu’il peut/ne peut pas faire (seul), ce qu’il peut/ne peut pas toucher, ce qui représente un danger potentiel.
Pour autant, on le sait, un accident est vite arrivé ! Et même si l’on culpabilise toujours beaucoup lorsque nos enfants se blessent, cela ne veut pas dire qu’on soit de mauvais parents. On évite alors d’ajouter du mal au mal en apprenant les gestes de base, qui, en cas de petit ou de gros bobo, vont nous permettre d’intervenir calmement et efficacement pour soigner ou secourir au mieux nos enfants.
Que faire en cas de chute ?
Les chutes représentent ¾ des accidents domestiques et concernent le plus souvent la tête. Dans les escaliers, du haut de la table à langer ou de la chaise haute, elles peuvent provoquer des lésions importantes à la tête et au cerveau.
La bonne réaction : d’abord l’observation
- Une petite bosse ? On appuie dessus avec de la glace (particulièrement vrai pour les chutes sur la bouche afin d’empêcher les lèvres d’enfler), et on donne éventuellement de l’Arnica.
- Si l’enfant perd connaissance : on le met en position latérale de sécurité (PLS) et on appelle immédiatement les secours.
- L’enfant a très mal à un membre, ressent une douleur aiguë dès qu’il le bouge ? Vous constatez un gonflement ? Immobilisez le membre blessé pour éviter d’aggraver une éventuelle fracture et pour calmer la douleur.
Quoi qu’il en soit durant les heures qui suivent un choc à la tête, on va être très vigilant et surveiller l’état de conscience et le comportement de l’enfant, y compris pendant la nuit qui suit en le réveillant toutes les 3 heures. En cas de vomissement, de convulsion, de pupilles dilatées, asymétriques ou ne réagissant pas de la même manière à la lumière, au cours des heures qui suivent, on file direct aux urgences !
La prévention ?
Un bon éclairage, rien qui encombre les marches, des revêtements anti-dérapants, des bébés toujours attachés dans leur transat ou maxi-cosy, pas de meuble sous les fenêtres qui permettent de s’y hisser et, bien sûr, on ne laisse jamais un enfant seul dans une pièce où la fenêtre est ouverte !
Et, avec les bébés : surveillance de tous les instants ! On garde à l’esprit qu’un nourrisson peut très bien arriver à faire aujourd’hui ce qu’il n’avait pas à faire jusqu’alors ! C’est le propre des bébés : ils évoluent tout le temps !
Brûlure
Que ce soit avec de l’eau ou un liquide chaud, un objet (porte du four, fer à repasser), ou directement par une flamme, toute brûlure thermique chez un nourrisson est considérée comme grave.
On connaît, là, les gestes de prévention, qui sont souvent des gestes de bon sens :
- ne pas boire de boisson chaude lorsqu’on a son enfant dans les bras (si votre nourrisson s’est endormi sur votre poitrine pendant la tétée, on ne se fait pas apporter son café par son mari, tant pis ;-),
- tourner la queue de la casserole vers l’intérieur de la cuisinière,
- toujours ouvrir le robinet d’eau froide en premier (et régler le thermostat de sa chaudière quand on le peut pour que l’eau ne sorte jamais trop chaude du robinet), tester la température du bain (d’autant qu’un bébé mettra plusieurs secondes avant de réagir à une eau trop chaude, secondes pendant lesquelles la brûlure peut s’installer), du biberon.
- garder à l’esprit qu’un fer à repasser met un bon moment à refroidir, donc ne pas laisser sur la table à repasser, etc.
… mais si néanmoins l’enfant se brûle ?
On refroidit immédiatement la zone brûlée pour éliminer les germes éventuels et surtout pour éviter l’étendue de la brûlure (car en fait la brûlure continue, même lorsqu’on retire le membre touché de la source brûlante). On fait couler de l’eau tempérée (20°) sur la blessure par ruissèlement pendant 10 à 20 minutes.
Dans le même temps : on appelle le SAMU 15 ou les pompiers (18) et on suit leurs indications.
Attention, si la brûlure a lieu à travers un vêtement, on n’agira pas de la même manière selon le type de tissu : en fibres naturelles (coton, laine ou lin), on enlèvera immédiatement le vêtement ; en fibres synthétiques, on ne l’enlèvera pas et on fera couler de l’eau à travers.
Attention aussi : on ne met rien d’autre que de l’eau (ni yaourt, ni pomme de terre..) Rien que de l’eau dans un premier temps !
Coupure
Les petites coupures, les éraflures sont extrêmement courantes dans la vie d’un enfant, mais présentent toujours un risque d’infection. Alors, comment bien traiter ces bobos de la vie quotidienne ? Que faire en plus d’un bon bisou « guéritout » ?
1/ On nettoie
On se lave les mains (soi), on nettoie abondamment la plaie à l’eau et au savon, on désinfecte éventuellement avec un antiseptique.
2/ On protège
On met un pansement pour éviter de nouveaux germes (et parce que c’est toujours très consolant pour l’enfant).
3/ On surveille
On vérifie que la vaccination anti-tétanos de son enfant est à jour et on surveille l’apparition de signes d’infection éventuels (si la zone devient chaude, rouge et douloureuse et si l’enfant a de la fièvre).
Avec les morsures d’animaux, on agira de la même manière en sachant bien que la gueule d’un chien ou d’un chat contient énormément de germes et que les morsures (encore plus que les griffures) ne sont donc pas à prendre à la légère !
L’astuce prévention des petits Chefs : votre enfant adore faire la cuisine, mais vous craignez qu’il se coupe ? Optez pour un couteau Kiddcutter qui lui permettra vraiment de couper les pommes pour la tarte… mais pas ses doigts !
Pincement : Aïe le doigt dans la porte !!
C’est le plus souvent un accident bénin… mais très douloureux ! En cas de pincement du doigt (car les pincements c’est quand même essentiellement du doigt), on applique immédiatement du froid pendant 10 minutes, pour soulager la douleur et réduire l’extension de la lésion. On peut aussi mettre de la glace, mais, dans ce cas, pas directement sur la peau (on peut mettre des glaçons dans un gant par exemple).
Dans les heures qui suivent, on surveille la couleur du doigt… et de l’ongle. En cas de lésion de celui-ci, une tache rouge très douloureuse va apparaître, puis noircir. Il s’agira alors de savoir s’il faut percer pour décongestionner ou non. Consultez pour cela votre médecin pour savoir s’il faut percer.
Si l’ongle a été touché, on le protège avec un pansement. Il se peut qu’il tombe : on ne s’inquiète pas, un nouveau repoussera en quelques semaines.
Noyade : il suffit de quelques secondes
C’est la première cause de mortalité par accident chez les enfants de moins de 15 ans. Très vite arrivée, une noyade peut survenir dans moins de 20 cm d’eau. Donc la première règle, la règle absolue : à proximité d’un plan d’eau, on ne quitte pas son enfant des yeux ! Et on lui apprend au plus tôt à nager, c’est aussi la meilleure prévention !
Peut-être avez vous lu l’été dernier ce témoignage édifiant d’un des papas blogueurs les plus appréciés du Net, Papa Chouch. Son fils, Maé a failli se noyer dans une piscine, alors que lui-même y faisait une course en crawl avec son autre fils sur une largeur de la piscine (pour vous dire comme ça peut aller vite !)
Jules compte : 3,2,1, partez !
Je nage sur la largeur en crawl, cela me demande 3 secondes pour traverser la piscine, j’attends Jules qui arrive 1 seconde après moi.
Je le félicite et me retourne pour voir Maé.Maé n’est plus sur le bord de la piscine…
Il est dans l’eau en train de se débattre pour sortir sa tête de l’eau. Je nage vers lui à toute vitesse et le sort de l’eau en moins de 2 secondes.
J’étais à moins de 5 m de lui…Je l’ai quitté des yeux pendant 6 secondes…
>> Lire aussi Quels sont les bienfaits de l’eau pour nos enfants ?
Les bons gestes en cas de début de noyade :
1/ On vérifie l’état de conscience de l’enfant. Avec un nourrisson, placez votre doigt dans la paume de sa main, s’il est conscient il le serrera forcément.
2/ On vérifie sa respiration.
Il respire ? On met l’enfant en position latérale de sécurité.
Il ne respire pas ? On commence la procédure d’arrêt cardiaque. Une procédure, à laquelle, chacun de nous devrait se former. En attendant, voyez ici toute la procédure expliquée par la Protection civile de Paris.
Étouffement par obstruction des voies aériennes
Arête de poisson, petit caillou qui ressemblait tellement à un bonbon, bouchon de stylo, les risques d’obstruction des voies aériennes sont nombreux dans l’environnement de l’enfant. La première attitude à tenir sera donc de lui expliquer quel danger il peut y avoir à mettre de petits éléments à la bouche et d’en éliminer au maximum la présence autour de lui. Les petites mains sont à hauteur de table basse, c’est le moment de mettre sur l’étagère de tout en haut, ce pot-pourri que vous y exposiez !
L’obstruction des voies aériennes est vraiment l’une des situations où la connaissance des premiers gestes de secours peut sauver la vie de votre enfant. Il faut avant tout déterminer s’il s’agit d’une obstruction partielle (il y a un son ; l’air passe) ou d’une obstruction aiguë des voies aériennes.
En cas d’obstruction partielle
Dans le premier cas, l’enfant a avalé un corps étranger, mais peut parler, tousser. On le place dans la position où il se sent le mieux, on l’encourage à tousser, le cas échéant, avec un tout petit en toussant soi-même devant lui, pour qu’il comprenne bien ce que vous lui demandez de faire pour faciliter l’expulsion du corps étranger. On ne le fait pas boire et on ne le secoue pas !
En cas d’obstruction aigüe
Deuxième cas de figure, plus grave : l’enfant ou le nourrisson a la bouche ouverte, ne tousse pas, n’émet pas le moindre son, porte les mains à son cou, devient bleu, il est en grand danger d’asphyxie. Il va alors falloir effectuer les techniques de désobstruction des voies aériennes.
Avec un enfant : on le penche immédiatement en avant au niveau de notre genou et on lui donne du talon de la main 1 à 5 tapes vigoureuses entre les omoplates. L’objectif est de provoquer la toux.
Si au bout des 5 tapes, la respiration ne reprend toujours pas, on va devoir effectuer des compressions abdominales. On va alors caler son enfant devant soi, contre sa poitrine, pour avoir un plan dur et on va effectuer un mouvement de piston. Pour apprendre à effectuer ce geste, le mieux, encore une fois, est vraiment d’y être formé·e, dans le cadre d’une formation Prévention et secours civique de niveau 1 (PSC1). En attendant, on vous invite, là encore, à regarder cette vidéo de la Protection civile de Paris.
Intoxication
Médicaments, produits ménagers, cosmétiques, agricoles… on range tous ces produits en dehors de portée des enfants, dans un placard fermé à clé ! On n’augmente pas les risques en mettant des produits toxiques dans un contenant type bouteille d’eau.
En cas d’ingestion accidentelle : on ne fait pas vomir, on ne donne rien à boire. Et on appelle immédiatement les secours.
15 / 18 : les numéros d’urgence
Alors qu’en Allemagne, en Autriche, en Norvège, au Danemark… 80% de la population connaît les gestes qui sauvent, une grande partie des Français ne connaîtrait même pas les numéros d’urgence. Retenez en 2 : le SAMU (15), les pompiers (18). Et surtout, n’hésitez pas à les appeler ! Cela ne veut pas forcément dire qu’ils vont se déplacer toutes sirènes hurlantes pour amener Loulou à l’hôpital en cas d’accident ne nécessitant pas une telle intervention, mais ils vous guideront, au moins, par téléphone !
>> Lire aussi : l’AVC de l’enfant
Une infographie à afficher pour appliquer les bons gestes
Pas sûr·e de bien retenir tous ces conseils ? Pas d’inquiétude, on vous a préparé une affiche pour mémoriser les gestes et conduites de base.
Affiche "Accidents domestiques"
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Et on vous le redit, formez-vous aux gestes de premiers secours (PSC1) ! Les enseignants de nos enfants d’ailleurs, eux, le sont ! Cela dure 7 heures maximum, cela coûte 20 € environ et cela peut permettre de sauver des vies, à commencer par celles qui nous sont les plus chères !
>> Trouver la liste des associations de formation PSC1 agréées dans son département
Sources :
Planetoscope
Doctissimo maman pour les vidéos de la Protection civile de Paris
Planète santé.ch
https://www.economie.gouv.fr/particuliers/accidents-domestiques-enfants