L’autodétermination, c’est pour tout le monde et à tous les moments de la vie. Elle peut s’inscrire dans de grands projets comme dans les petits moments du quotidien. En tant qu’enseignant ou enseignante, comment accompagner vos élèves à aller sur le chemin de l’autodétermination ? Dans cet article, nous vous proposons 10 petites choses à mettre en place avec vos élèves qui leur seront utiles aujourd’hui mais qui seront également applicables tout au long de leur vie.
L’autodétermination en classe
Accompagner vos élèves à aller vers le chemin de l’autodétermination, c’est les aider à acquérir en autonomie, à mieux se connaître, à se fixer des objectifs, à faire des choix et à gagner en confiance en soi. Pour les élèves ayant des troubles de l’apprentissage, cela peut demander plus d’effort d’intégrer cette habileté que ce soit dans la vie privée et à l’école. C’est pourquoi, on peut adopter des pédagogies tournées vers l’autodétermination en classe et également à la maison, au quotidien. Savoir qui on est, ce qu’on aime, ce que l’on n’aime pas, va aider les enfants tout au long de leurs parcours scolaires mais aussi dans leurs futures vie professionnelles et de famille.
1. Offrir une sécurité affective et un sentiment de compétence
Faire preuve d’empathie, offrir une sécurité affective, montrer aux élèves qu’ils sont capables de réussir au sein de la classe va favoriser l’autodétermination. Les élèves vont ainsi gagner en confiance en eux, mieux connaître leurs capacités et devenir maître de leurs apprentissages. Pour que les élèves soient donc autodéterminés, il va falloir mettre en place des situations d’apprentissage leur permettant de vivre des réussites et des succès. C’est-à-dire, rendre possible l’expérience de la réussite en calibrant bien les défis et en veillant à proposer une progression dans la difficulté.
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2. Adopter une attitude positive devant les échecs
À l’école, on a tous eu des copies avec les erreurs mentionnées en rouge, les mauvaises notes indiquées également en rouge. Mais pourquoi toujours relever le négatif au lieu du positif ? Pourquoi ne pas indiquer plutôt les points positifs et les axes d’amélioration ? L’élève se sentirait ainsi valorisé, accompagné, en confiance et motivé pour la suite.
De plus, face à un adulte que ce soit les parents ou le corps enseignant, l’enfant peut avoir peur de demander de l’aide lorsque nécessaire par peur de se tromper et parce que l’adulte représente pour lui, une figure de référence. Il ne veut donc pas le décevoir. Pourtant, c’est en faisant des erreurs qu’on apprend. Alors, pour qu’elles soient vues d’une manière positive pour l’élève, pour qu’il ose plus s’exprimer, qu’il tente, qu’il prenne des risques, on peut avoir une attitude positive face aux échecs et les accompagner à apprendre de leurs échecs.
3. Opter pour la différenciation pédagogique
La différenciation pédagogique a pour but de rendre l’apprentissage et la réussite accessible à tous les élèves. Cette dernière se base sur 3 valeurs fondamentales :
- L’égalité des chances : Tous les élèves ont les mêmes chance de réussite mais aussi ont des chances égales de démontrer les apprentissages réalisés.
- La justice : Une évaluation juste de chaque élève.
- L’équité : On doit tenir compte des caractéristiques individuelles et communes à certains groupes.
Il s’agit d’une manière de penser l’enseignement, l’apprentissage et l’évaluation des élèves. On se base sur l’hétérogénéité de la classe afin d’amener chaque élève le plus loin possible dans son apprentissage tout en tenant compte des spécificités de chacun. Ainsi, on peut s’adapter aux spécificités de chaque élève pour s’assurer qu’il puisse terminer les tâches et les projets qu’il entreprend en fonction de ses capacités.
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4. Mettre en place des centres d’apprentissages
Un bel exemple de pédagogie propice au développement de l’autodétermination : les centres d’apprentissages. Un centre d’apprentissage, c’est un espace réservé dans la classe à certaines activités didactiques et ludiques. Ces activités permettent d‘approfondir la maîtrise d’enseignements encore abstraits, d’habiletés et de concepts. De ce fait, les centres d’apprentissages mènent au développement du goût de l’apprentissage et, ce, par l’exploration, la découverte et la manipulation. Les centres d’apprentissages sont très bénéfiques pour les enfants ayant des troubles d’apprentissage. En effet, cela apporte un apprentissage plus explicite et plus concret.
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5. Aménager votre classe en classe flexible
Un environnement facilitateur va permettre l’expression de tous les talents et compétences. On peut alors réfléchir à réaménager la classe pour qu’elle soit flexible et adaptée à tous les élèves.
Mettre en place une classe flexible ne se résume pas à proposer aux élèves différents types d’assises ou à mettre des étagères sur roulettes. Une classe flexible est une classe qui va proposer différentes surfaces de travail et différents types d’assises aux élèves pour leur permettre de bouger et maximiser ainsi leur attention et leur motivation en classe. L’environnement facilité, respectant leurs besoins, les élèves vont pouvoir mieux apprendre !
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6. Privilégier les outils ergonomiques
Pour les élèves ayant des troubles d’apprentissage (DYS, TDAH), proposez des outils appropriés c’est leur permettre d’être plus motivés, d’être fiers d’eux. Ces petits outils ergonomiques peuvent avoir un grand impact et redonner aux élèves un sentiment d’autonomie en éliminant les obstacles à l’écriture, au découpage, au coloriage, etc. Ils sont également confortables pour tous et permettre aux enfants d’atteindre leur plein potentiel. Alors, pourquoi ne pas les proposer sur la liste des fournitures scolaires en début d’année ?
7. Offrir des opportunités de prise de décision
En tant que membre du corps enseignant, vous pouvez favoriser la prise de décision de vos élèves. Par exemple, lorsqu’ils sont en cours d’apprentissage, vous pouvez les laisser autonomes face aux ressources qu’ils peuvent mobiliser. Ainsi, ils devront faire un choix, par exemple, entre deux livres qui traitent d’un même sujet pour faire un exposé.
Vous pouvez également provoquer les interactions entre les élèves. Par exemple, un élève pourra analyser, se prononcer sur le travail réalisé d’un autre élève et vice-versa. Dans ce cadre, l’enseignant aura une posture de guide. Il pourra alors questionner pour aider les élèves à verbaliser lorsque nécessaire. En appliquant cette approche, les élèves apprennent à écouter les autres et à demander de l’aide lorsque nécessaire.
L’élève ainsi proactif et engagé dans ses apprentissages, se responsabilise.
8. Être bienveillant
Avoir une attitude bienveillante avec les élèves, être à leur écoute, les laisser choisir les sujets dans un contexte défini va leur permettre d’être plus autodéterminés. En effet, c’est important qu’ils sentent que leur parole compte sans pour autant oublier le programme. Au niveau de la notation, on va privilégier des sujets ouverts dans la mesure du possible, où l’enfant va pouvoir choisir en fonction de ses envies. Par exemple, l’enfant lit un livre, choisit le personnage dont il a envie de parler. Les élèves sont ainsi libres de choisir le personnage qui leur convient.
9. Proposer des ateliers de connaissance de soi
Pour soutenir l’autodétermination, on peut proposer des ateliers collectifs de connaissance de soi. Les objectifs de ces ateliers vont être pour les élèves de savoir identifier leurs compétences, analyser leurs passions, découvrir leurs qualités et travailler leurs l’estime de soi, découvrir leurs valeurs, construire leurs projets lundi.
10. Coopérer, coconstruire pour favoriser l’autodétermination
L’autodétermination : des outils pour la réussite tout au long de leur vie