L’autodétermination est pour tout le monde et à tous les moments de la vie. Il existe plusieurs façons de mettre l’autodétermination au cœur de notre quotidien et elle peut être vue sous différents angles. Aujourd’hui, Laura NICOLE, Psychologue Clinicienne & Psychothérapeute, nous explique comment développer l’autodétermination en psychologie.
L’autodétermination en psychologie
Si vous cherchez la définition de l’autodétermination, vous en trouverez un certain nombre. En effet, l’autodétermination, suivant le contexte auquel elle est associée, peut avoir différentes nuances. Pour cet article et afin de l’aborder d’un angle psychologique et individuel, au sens de l’individu, je vais retenir la définition suivante de Wehmeyer et Sand (1996): « l’autodétermination est la capacité à agir et à gouverner sa vie, à choisir et à prendre des décisions libres d’influences et d’interférences externes exagérées. »
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En quoi la psychologie peut favoriser l’autodétermination ?
La psychologie et plus particulièrement la psychothérapie, loin d’être « pour les fous » comme on l’entend malheureusement encore trop souvent, peut favoriser l’autodétermination grâce à un travail sur soi approfondi. Les outils des psychologues sont multiples et dépendent de leur formation, il n’existe donc pas un outil spécifiquement créé pour l’autodétermination.
C’est essentiellement la relation thérapeutique, le soutien du psychologue, la motivation et l’engagement du patient dans la thérapie qui vont grandement participer à favoriser l’autodétermination.
L’autodétermination repose sur quatre fondements : la faculté de décider pour soi-même et à faire des choix, la capacité à définir les étapes nécessaires à la réalisation de ses projets, oser expérimenter et analyser les résultats de nos actes et enfin la capacité à faire les choses par soi-même.
Ces quatre fondements peuvent tous être travaillés en psychothérapie, notamment en accompagnant le patient à trouver et à mobiliser ses ressources, en lui transmettant des outils qui l’aideront dans ce cheminement ainsi qu’en le faisant travailler en dehors des séances, dans son quotidien, à l’aide de petits exercices ciblés.
Comment accompagner les personnes en situation de handicap vers l’autodétermination via un suivi en psychologie ?
La méthode de travail va être essentiellement la même que celle décrite dans la question précédente, à l’exception qu’il faudra bien entendu prendre le handicap de la personne en compte et adapter les outils et exercices en fonction de ses possibilités. L’information est également une étape clé pour favoriser l’autodétermination des personnes en situation de handicap : les informer sur le fonctionnement du système médical, sur leur handicap, sur leurs droits et également sur le rôle qu’ils peuvent tenir au milieu de tout ça.
Le système médical a tendance à mettre le patient dans une position basse, c’est-à-dire celui qui ne sait pas, celui qui ne décide pas. Or, travailler l’autodétermination (empowerment) avec les personnes en situation de handicap, c’est justement les aider à devenir acteur de leur parcours de soin.
Les récentes études à ce sujet montrent d’ailleurs que le taux de rétablissement (et non de guérison, ce n’est pas la même chose.) est plus élevé quand les patients sont acteurs de leur parcours de soin.
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Applicable et accessible à tous ? Faut-il des pré-requis ?
Le travail de l’autodétermination est accessible à tous dans la juste mesure des capacités de chacun. L’unique prérequis est la motivation, car il s’agit d’un travail qui requiert la participation active du patient, pour devenir acteur de sa vie, de son destin et/ou de son parcours de soin, il faut déjà être acteur de sa thérapie.
Sur quoi intervenez-vous pour aller vers l’autodétermination ?
Pour travailler l’autodétermination, je travaille sur ses quatre fondements et notamment sur les besoins. En effet, pour pouvoir décider pour soi-même et faire des choix, travailler sa capacité à définir les étapes nécessaires à la réalisation de ses projets, oser expérimenter et analyser les résultats de nos actes et travailler sa capacité à faire les choses par soi-même, il faut tout d’abord être en mesure d’identifier ses besoins puis de mettre en place ce qu’il faut pour y répondre.
Il existe plusieurs catégories de besoins, tous doivent être identifiés et travaillés. Voici la pyramide des besoins de Maslow qui montre bien les différentes catégories de besoins à travailler :
Travailler sur le parcours de vie du patient est également indispensable afin de pouvoir comprendre pourquoi certaines résistances peuvent apparaître et pourquoi l’autodétermination est difficile. Qu’est-ce qui dans son parcours de vie a fait qu’aujourd’hui, il éprouve des difficultés à être acteur de sa propre vie ? À faire des choix seuls sans avoir besoin de l’aval d’autrui ? À ne pas laisser les autres décider à sa place ? À être confiant en ses compétences, son savoir et ses possibilités ?
Le « pourquoi » a autant d’importance que le « comment », les deux se travaillent parallèlement en thérapie.
Qu’est-ce qui, selon vous, est le plus important pour aider les personnes à être autodéterminés ?
Leur volonté et leur motivation, sans elles le travail n’avancera pas et ne sera pas efficace. Les outils peuvent varier en fonction des professionnels, chaque personne est différente, chaque parcours de vie est différent et la thérapie, le thérapeute, se doivent de s’adapter à cette unicité. Cependant, la volonté et la motivation sont ce qu’il y a de plus important, c’est la base sans laquelle rien n’est possible.
Lorsque l’autodétermination est au cœur d’un accompagnement, qu’est-ce que cela change dans votre façon de travailler ?
J’adapte mes outils à cette demande, mais surtout à mon patient, à son parcours et à son unicité. Si je devais trouver un point commun à toutes les thérapies qui avaient pour objectif de travailler l’autodétermination que j’ai faite, je dirais que j’adopte une posture plus active, mon rôle est à la fois soutenant et moteur.
Pensez-vous que la psychologie peut être utilisée pour aider à l’objectif d’autodétermination ? Pourquoi ? Dites-le nous en commentaires !
Laura NICOLE, je suis psychologue clinicienne et psychothérapeute. Je suis diplômée d’un Master II psychologie clinique et psychothérapies de l’Université Paris VIII. Mon approche principale est l’approche Humaniste. Il s’agit d’un courant de la psychologie fondé sur une vision positive de l’être humain. C’est également un modèle de psychothérapie qui s’appuie sur la tendance innée de la personne à vouloir se réaliser, c’est-à-dire à mobiliser ses forces de croissance psychologique et à développer son potentiel.
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