Le réflexe de Moro est un réflexe de défense, un réflexe archaïque généralement présent à la naissance du bébé. Par des mouvements répétés du corps, le réflexe s’intègre généralement à l’âge entre 4 et 6 mois. Le réflexe de Moro est une réponse automatique à la perte soudaine de soutien corporel. Le nourrisson répond à cette sensation de chute en étendant ses bras, tirant les bras vers l’intérieur, et aussi en pleurant. Mais que se passe-t-il lorsque ce réflexe est non-intégré par l’enfant ?
Le réflexe de Moro, qu’est ce que c’est ?
Dès ses premières heures de vie, le bébé vit une peur de la chute. Celle-ci est due à la perte de soutien vécu dans le sac utérin ainsi qu’à l’intensité de l’apesanteur qui l’écrase et le pousse dans le vide. Le bébé a alors besoin de se sentir soutenu et enveloppé pour continuer à acquérir des compétences sensorielles relationnelles et motrices. On pense donc que le réflexe de Moro serait un réflexe inné à une peur présente dès la naissance : la peur du vide.
Ce réflexe est généralement déclenché par une forte sensation telle que :
- Un bruit fort
- Changement soudain d’intensité lumineuse
- Une chute soudaine du corps (comme quand papa jette un bébé en l’air)
- Une sensation de toucher inattendue
- Un changement de position du corps qui rend le bébé mal à l’aise.
Ce réflexe est une bonne chose pour les bébés. On pense que c’est en réalité un mécanisme de survie, car cela amène le bébé à s’accrocher à ce qui est le plus proche, et déclenche ainsi un mécanisme de défense motrice. Sur une période de 4 à 6 mois, le réflexe devrait s’intégrer et le bébé ne répondrait plus aux changements inattendus.
Lorsque le réflexe de Moro ne s’intègre pas…
Certains enfants n’intègrent pas le réflexe de Moro. Terrorisés par l’angoisse de la chute, ils vont alors se raccrocher à des « ventouses sensorielles ». Ils vont alors se contenir en s’agrippant à des odeurs, à certains sons, certaines voix, certains rythmes, certaines sources lumineuses ou certaines stimulations buccales. Ce réflexe de Moro, lorsqu’il est présent au-delà de l’âge de 6 mois, va alors entraîner une hypersensibilité dans de nombreuses régions du corps de l’enfant. Il oblige le corps à rester en mode de survie permanent, provoquant ainsi une hypervigilance et une distraction dans les tâches quotidiennes comme les apprentissages.
Bernard Aucouturier, psychomotricien et auteur :
L’enfant devant la chute n’a pas seulement la peur de tomber mais qu’on le « laisse tomber » affectivement : le psychomotricien, en jouant à tomber avec l’enfant tout en le tenant dans ses bras, lui montre qu’il est possible de dissocier l’angoisse de tomber, d’être laissé tomber. L’enfant pourra alors expérimenter le fait qu’il existe une possibilité de chuter et de laisser aller son corps tout en contenant son angoisse.
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Les symptômes d’un réflexe de Moro non intégré
Lorsque le réflexe de Moro ne s’intègre pas, il y a de multiples conséquences sensorielles : une hypersensibilité à la lumière ou une tendance à loucher pour ce qui est du sens visuel, une hypersensibilité au bruit ou à certains sons précis et une difficulté à s’abstraire d’un fond sonore pour le sens auditif, un mal des transports ou un équilibre instable pour sens vestibulaire, une hypersensibilité tactile… Sur le plan émotionnel, sont également observables : un manque de confiance envers les autres, un repli sur soi, un manque de spontanéité, un faible sentiment de sécurité qui peut amener à des accès de colère ou à un besoin de dominer et de contrôler ses copains, un abandon rapide des tâches qu’il n’arrive pas à effectuer, et le fait aussi d’être un mauvais joueur (et mauvais perdant).
Quelles solutions ?
La plasticité cérébrale permet de reconnecter les différentes aires du cerveau. Facilitant ainsi la transmission et l’exécution des informations entre le corps et le système nerveux central. L’intérêt de l’approche d’intégration des réflexes est que sa progression permet de s’effectuer depuis le tronc cérébral vers le cortex. Créant ainsi des connexions ascendantes vers un meilleur contrôle cortical.
L’intégration sensorielle étant indissociable de l’intégration des réflexes, il faudra alors travailler l’hyper ou hypo-sensibilité sensorielle. Sans omettre le sens vestibulaire et proprioceptif. Cela stimulera ces sens en proposant une intégration à la fois sensorielle et motrice. Le professionnel qui accompagne l’enfant pourra vous orienter vers des exercices à faire à la maison en continu de ce qui est réalisé en cabinet.
On peut aider à identifier si les réflexes archaïques ne sont pas intégrés et pour permettre de les réintégrer dans le schéma corporel. Il faudra alors réaliser des mouvements naturels, doux et passifs. Mais aussi des pressions isométriques légères, des jeux d’équilibre, de gros ballons ainsi des activités simples de rééducations kinesthésiques. Ces exercices permettront une véritable amélioration des comportements de l’enfant et de ses apprentissages.
Agnès Canu, praticienne spécialisée en intégration neuro-sensorimotrice et des réflexes :
Ces mouvements sont basés sur la stimulation des ressources naturelles des modèles de réflexes afin de réveiller la mémoire sensori-motrice, ce qui influence positivement sur tous les potentiels de compétences : capacités cognitives, émotionnelles, sociales et motrices. Ces mouvements peuvent être facilement appris par les personnes elles-mêmes, leurs parents et les professionnels qui travaillent avec eux. Cette approche éducative complète d’autres pratiques éducatives ou de santé.
>> À lire : Repenser les espaces avec l’Intégration Neuro Sensorielle
Wobbel 360 : Le Wobbel 360 est unique ! En raison de sa forme légèrement concave, votre enfant l’utilisera naturellement pour tourner. Mais cette planche en bois est extrêmement polyvalente. Chacun l’utilise comme il le souhaite: en position assise, debout ou comme base pour jouer avec des billes, balles ou petites voitures…ce produit est fait pour durer.
Planche maxi roller : Cette planche est parfaite pour s’amuser tout en stimulant la motricité et la coordination. Votre enfant pourra l’utiliser de différentes façons : à plat ventre, assis, accroupi ou encore debout avec les pagaies (vendues séparément). Ses 4 poignées ainsi que sa taille permettent à 2 enfants de l’utiliser ensemble. Il est possible de fixer une corde de remorquage à l’avant.
Bodyball : D’une douceur incomparable, ces ballons ultra-solides s’utilisent en thérapie en usage intensif ou familial. Utilisez-les gonflés pour des exercices corporels ou semi-gonflés comme fauteuil ! Idéal pour retrouver la forme tout en s’amusant.
Wobbel standard : Un produit au design ultra simple et bien pensé qui se prête aux envies de tous les enfants. Cette planche d’équilibre n’a pas vraiment de fonction précise. Elle peut devenir balançoire, cabane, siège, pont… Chacun se l’approprie comme il veut : pour bouger et se défouler ou pour se reposer et lire !
Balance Board : Cette planche d’équilibre combine la motricité et le jeu. En utilisant vos mains ou vos pieds, faites glisser la bille sur les différentes pistes du plateau grâce à un habile transfert de poids.
Brosse sensorielle : Cette brosse présente une grande densité de poils et une large poignée confortable. Son utilisation a pour objectif d’habituer les enfants au toucher, de diminuer les manifestations d’hypersensibilité et de stimuler la conscience du corps. Protocole à mettre en place en collaboration avec des professionnels de santé.
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Sources :
Bernard Aucouturier, « La méthode Aucouturier : Fantasmes d’action & pratique psychomotrice », 2005
Alienor De La Taille, « Impact d’une mauvaise intégration », Cabinet Bilan Psy Reflexe
L’approche par les réflexes archaïques pour les troubles d’apprentissage, Association Envoludia
Agnès Canu, « Les réflexes Archaïaques, retour au sources »
Publie le 19 avril 2019, mis à jour le 10 février 2022