Dans son nouveau livre, Jessica McCabe alias How to ADHD sur internet, met en avant la problématique d’être une femme lorsqu’on a un TDA/H. Mais alors, qu’est-ce qui change concrètement dans le diagnostic, on vous explique tout.

Mon cher TDA/H…

Jessica McCabe, on ne la présente plus ! C’est la référence TDA/H sur YouTube outre-Atlantique et depuis peu, elle s’est également fait une petite renommée auprès d’un public anglophone en Europe. C’est la raison pour laquelle, après avoir conquis les réseaux sociaux, elle s’est lancée un défi fou: écrire un livre. Elle l’écrit elle-même dans l’avant-propos de ce dernier: “pourquoi moi […] ai-je entrepris une tâche aussi longue et fastidieuse?”. Et le petit plus de son ouvrage « Cher TDAH » ? C’est qu’il est traduit dans de nombreuses langues !

Mais c’est aussi la volonté de Jessica ! Vouloir faire bouger les choses et accompagner les “cerveaux”, comme elle les appelle, vers l’autodétermination. Alors sur sa chaîne YouTube et à présent dans son livre, Jessica sensibilise en racontant son histoire de vie, en tant que personne avec un trouble de l’Attention. Mais surtout, en tant que femme diagnostiquée avec un TDA/H. Et surtout, elle explique à certaines reprises à quel point il est difficile pour une femme d’obtenir un diagnostic. 

Mon cher TDAH

Mais alors, pourquoi ?

En France par exemple, des études menées par la Haute Autorité de Santé montrent qu’une fille pour 3 garçons est diagnostiquée avec un TDA/H. Très souvent, c’est parce que la société n’est pas encore suffisamment sensibilisée aux différents symptômes qu’elles présentent, bien qu’ils restent les mêmes que ceux des garçons. De plus que, les femmes sont souvent diagnostiquées très tardivement.

La raison ? Très souvent, les symptômes ne sont pas perçus à cause des normes sociétales. En effet, dans un environnement aux pensées binaires, on attend des garçons qu’ils soient plus énergiques, tandis que les filles seront plus en retrait. Cependant, les symptômes visibles chez les filles sont souvent pris pour des traits de caractère, par exemple, de la nonchalance ou de la timidité. En effet, on parle davantage d’inattention ou de moments d’absence.

Les risques du “masking” chez une femme avec un TDA/H

De plus, les femmes sont aussi plus sujettes à “cacher” leurs symptômes. On parle alors de « masking ». C’est d’ailleurs le cas de Jessica McCabe. En effet, depuis son diagnostic à l’âge de 13 ans, elle a eu tendance à ne pas se préoccuper des réels symptômes qu’elle présentait et plutôt de les réguler à l’aide de médicaments plutôt que de travailler sur son cerveau. Cependant, Jessica tient à rappeler que chacun a son opinion sur la prise de médicaments et qu’à ce moment-là, c’était ce qui semblait fonctionner le mieux avec elle.

Le fait de s’adapter à son environnement extérieur tout en camouflant ses réels besoins, permet aux personnes avec un TDA/H de mieux gérer les interactions sociales. Cependant, la sur-adaptation n’est pas sans risque !  En effet, cela peut conduire à de l’épuisement émotionnel.

Épuisement émotionnel, et pas que…

Si l’épuisement émotionnel est un risque majeur pour les femmes qui tentent de camoufler leur TDA/H, il n’est pas le seul. En effet, on note également un manque de confiance en soi chez certaines femmes. Quand elles masquent leurs difficultés, elles peuvent se sentir déconnectées de leur véritable identité. Cela peut engendrer un sentiment de honte ou d’inadéquation, surtout si elles comparent leurs luttes internes à l’apparente facilité avec laquelle les autres naviguent dans la vie.

Par exemple pour Jessica, cette honte est arrivée lorsqu’à 30 ans, elle a dû retourner vivre chez sa mère après que son mariage n’ait pas tenu. Pour elle, il s’agissait d’un vrai choc. Elle qui, a l’école primaire était une brillante élève, pourquoi est-ce que tout a capoté après ? Alors, elle s’est enfin penchée sur ce diagnostic qu’on lui avait posé au début de son adolescence: TDA/H. Mais malheureusement, entre le moment où on prend en compte le diagnostic et le travail sur soi, la route peut être longue…

Aggravation des symptômes

En évitant d’exprimer ou de traiter leurs véritables difficultés, les femmes peuvent se retrouver dans des situations stressantes qui exacerbent leurs problèmes d’attention, d’organisation et de gestion des émotions. Parfois, les comportements d’adaptation qu’elles adoptent pour masquer leurs symptômes peuvent devenir des mécanismes de fuite ou des distractions, créant ainsi un cercle vicieux.

La nécessité de masquer les difficultés peut également affecter les relations interpersonnelles. Le manque d’authenticité peut entraîner des malentendus avec les amis, la famille ou les collègues, rendant difficile le développement de liens sincères et de soutien. Cela peut intensifier le sentiment d’isolement, aggravant les problèmes de santé mentale.

TDA/H et femmes

L’importance de sensibiliser

La clé, c’est la sensibilisation autour du TDA/H chez les femmes. C’est la raison pour laquelle Jessica partage son savoir sur YouTube et à présent dans son livre. Car il est crucial d’augmenter la sensibilisation autour du TDAH chez les femmes. Un environnement de soutien où elles peuvent se sentir libres d’exprimer leurs défis sans jugement est essentiel. Cela peut inclure des espaces de discussion, des groupes de soutien ou des consultations avec des professionnels de la santé qui comprennent ces dynamiques.

Une reconnaissance et une validation des expériences vécues peuvent aider à atténuer les effets négatifs du masking et favoriser un chemin vers l’acceptation de soi et l’auto-compassion.

En conclusion…

Il est donc essentiel de créer un environnement où les femmes avec un TDA/H se sentent légitimes et soutenues dans l’expression de leur expérience. En favorisant l’éducation, la sensibilisation et l’accès à des ressources adéquates, nous pouvons réduire la stigmatisation et encourager des dialogues ouverts. C’est ce que Jessica a compris et ce qu’elle fait sur ses réseaux. Même si elle tient à rappeler qu’il n’y a pas de « TDA/H féminin ou de TDA/H masculin. » Seulement des symptômes qui varient.

Les groupes de soutien et les témoignages personnels jouent également un rôle crucial dans la validation de leurs vécus. En renforçant l’auto-affirmation et en cultivant des réseaux de soutien, nous contribuons à une meilleure acceptation de soi et à une vie plus authentique. Ensemble, nous pouvons aider les femmes à se sentir libres d’être elles-mêmes, sans masquer leurs défis ni leurs réussites !

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