La lecture, c’est un passe-temps, une activité, qui peut nous emmener ailleurs, nous faire découvrir de nouveaux horizons. Malheureusement pour certaines personnes, la lecture n’est pas quelque chose d’accessible. C’est pour cette raison que le FALC (Français Facile à Lire et à Comprendre) a été mis en place. Zoom sur des initiatives faciles à lire pour se mettre à la page !
C’est en 1988 que s’ouvre la voie à la création d’un langage facile à lire et à comprendre. Des premières démarches qui mènent aux premières directives européennes pour « la production d’informations dans un langage clair ». En d’autres termes, rendre compréhensibles par tous, des termes qui peuvent être plus complexes.
Plus de 30 ans plus tard, en France, c’est près de 10 millions de personnes, qui pour des raisons diverses et variées (troubles dys, public en situation de handicap…) ont des difficultés à lire des textes classiques. Qui n’a jamais pesté contre son professeur de littérature à cause de Victor Hugo ? Imaginez à présent devoir comprendre ces nombreuses tournures de phrases, si votre cerveau n’en est tout bonnement pas capable ? Cela peut également expliquer le rejet de la lecture que vivent de nombreux enfants et adultes.
Le FALC pour tous
Récemment, le musée du Quai d’Orsay a annoncé sur ses réseaux sociaux, mettre en place un livre sur l’histoire de l’impressionnisme… adapté en FALC ! Le musée fait alors appel à Kiléma Éditions, une entreprise fondée en janvier 2022 par Cécile Arnoult qui s’est spécialisée dans l’édition de livres en FALC. Mais Kiléma souhaite surtout mettre l’accent sur un genre souvent mis de côté pour l’accessibilité des personnes en situation de handicap: la littérature.
Le mot d’ordre derrière Kiléma, c’est des livres beaux et adaptés dans le fond.
Un projet en plusieurs étapes
Dans un premier temps, après être entré en contact avec la maison d’édition, le musée d’Orsay leur transmet le contact de Coline Zellal. Coline, c’est une autrice et une conservatrice d’art, qui a déjà écrit plusieurs livres pour le musée. Mais si l’autrice connaît l’art et le musée par cœur, il y a bien une chose qu’elle ne maîtrise pas : l’écriture en FALC. Alors, elle se fait former chez Kiléma Éditions. C’est un travail minutieux pour elle, elle raconte: « Le processus de devoir reprendre ce que j’écrivais, de devoir réfléchir si chaque mot que j’écrivais était compréhensible, c’était très complexe au début. » Bien que son métier soit autrice, l’écriture en FALC représentait un nouveau défi pour elle.
Mais de nombreuses autres personnes ont été concernées ! En effet, chaque passage écrit en FALC a été relu pour par des personnes concernées pour s’assurer la facilité de compréhension. Chez Kiléma, les relectrices sont employées directement par la maison d’édition. Une fois la relecture effectuée, d’autres relecteurs entrent en jeu ! Il s’agit de 4 conservateurs différents du musée pour vérifier que ce qui a été dit en FALC est véridique et retransmet l’identité des œuvres. Puis, une fois que leur relecture a été faite, le comité FALC, doit à nouveau relire, afin d’apposer le tampon « FALC » !
Une véritable aventure de presque un an, pour permettre un accès à la culture par la lecture à tous !
Source: les équipes Kiléma
Crédits: Adèle Vivet
Utile oui, mais beau avant tout
Lorsque nous avons demandé à Coline quelle était sa partie favorite dans la création du livre, elle déclare : « C’est fou, mais c’est vraiment le moment où j’ai reçu le livre. » Elle continue: « Il était si beau, que j’ai été agréablement surprise ! » En effet, pour Louise Mailloux, responsable éditoriale chez Kiléma: « Notre mot d’ordre, c’est de rendre l’objet beau, de le faire ressembler à n’importe quel livre. » Le tout, afin de ne pas stigmatiser les personnes qui s’en servent.
Ainsi, les livres en FALC des éditions Kiléma sont des outils d’apprentissages qui se fondent dans la masse d’une bibliothèque. Après le gros projet du musée d’Orsay, la maison d’éditions souhaite poursuivre son chemin vers l’accessibilité culturelle. Au programme, elle veut surtout donner un nouveau souffle aux arts, à la science, mais aussi aux sujets de société de manière générale. Louise explique: « on veut rendre compréhensible la vie de tous les jours ! »
Les idées reçues
Malgré certaines idées reçues, le FALC n’est pas uniquement destiné aux personnes en situation de handicap ou avec des troubles de l’apprentissages. De nombreux autres profils peuvent en bénéficier, par exemple: les personnes dont le français n’est pas la langue maternelle.