Si vous êtes allés voir le film, Hors normes, vous avez sûrement envie d’en savoir plus sur les deux associations mises en lumière par Olivier Nakache et Éric Toledano. Mises en lumière parce que, oui, elles existent ces associations ! Ils existent ces éducateurs, qui diplômés ou non, accueillent depuis 20 ans ceux que la société n’accueille pas, ceux à qui elle ne permet pas, en tous cas, de prendre leur place, parce que leur autisme est sévère, leurs crises parfois violentes, leur mode d’interaction complexe.
Découvrez ici l’histoire, vraie, de Stéphane Benhamou et Daoud Tatou, directeurs respectifs des associations Le silence des Justes et Le Relais Île-de-France, des personnes elles aussi hors-normes !
« Le film qui brise le tabou »
Nul doute que le film Hors normes fera date tant il montre une réalité que la plupart d’entre nous ne soupçonnait pas, ne pouvait imaginer. D’abord la réalité de l’autisme, de l’autisme sévère, loin du plus « cinégénique » syndrome Asperger, celui où l’on s’automutile, celui où on ne peut trouver de travail même quand on sait si bien réparer les machines à laver.
La réalité dure, âpre de la prise en charge de ces jeunes gens avec autisme dans une USIDATU (qui a retenu ce que voulait dire ce sigle ?… Unité Sanitaire Interdépartementale d’Accueil Temporaire d’Urgence), qui même avec les meilleures intentions du monde ne peut offrir à ces patients qu’une vie minuscule, une vie entravée.
La réalité, inadmissible, du décalage encore si important entre les besoins des familles et les capacités de réponses de l’Etat. La réalité d’une situation ubuesque, absurde qui veut que :
dans l’autisme, plus un cas est sévère, moins il est pris en charge.
La réalité des mères, qui n’ont pas le choix et doivent arrêter de travailler pour s’occuper de leur enfant avec autisme.
… Mais aussi la réalité de l’humanisme, de la bonté, de l’engagement individuel et citoyen. La réalité du « refus obstiné, lumineux, de ces quelques hommes et femmes de renoncer, de plier devant des règlements administratifs froids et inadaptés aux êtres trop différents », nous dit Télérama.
La réalité aussi du lien social que crée, quelles que soient les origines, les obédiences, les croyances, le fait de s’occuper des plus faibles.
Car c’est bien l’engagement, total, viscéral, l’humanisme en actes, de Stéphane Benhamou (Bruno/Vincent Cassel dans le film) et de Daoud Tatou (Malik/Reda Kateb) que racontent Olivier Nakache et Éric Toledano, dans ce qui est à ce jour leur film le plus politique et le plus engagé.
Bien avant Hors Normes, les deux réalisateurs avaient déjà perçu à quel point l’histoire de ces deux hommes, l’un juif l’autre musulman pratiquant (!), qui accueillaient des enfants avec autisme sévère pour leur offrir une vraie vie et des jeunes des quartiers pour les accompagner était une belle histoire. À l’époque, tous deux se disaient « On devrait en faire un film ! ».
Et c’est ce qu’ils ont fait !
« Ce film ne vient pas de nulle part »
Mais avant que Hors normes ne soit projeté à Cannes, où une standing ovation allait saluer – entre autres – la performance de Benjamin Lesieur, alias Joseph, avant que le film nous émeuve, nous fasse rire, pleurer, nous emporte tous depuis la semaine dernière, les deux réalisateurs avaient déjà consacré en 2015, un documentaire, à Stéphane Benhamou et à son association Le silence des Justes et à celle de Daoud Tatou.
En fait les réalisateurs et Stéphane Benhamou sont amis depuis des années. Comme eux, Stéphane Benhamou vient du monde des colos, un monde où l’on construit le vivre-ensemble, un monde où l’on sait l’importance des loisirs, des vacances pour tous ! (Souvenez-vous du 2e film de Nakache & Toledano, Les jours heureux, basés sur leurs souvenirs d’animateurs de colonies).
Et c’est sûrement aussi parce qu’Hors Normes vient de loin, parce qu’il vient d’uneamitié réelle, d’une admiration profonde que les réalisateurs réussissent à transmettre aussi bien la « bonté énervée » (Télérama) de Daoud Tatou/Reda Kateb, l’engagement total et opiniâtre de Stéphane Benhamou. C’est cette expérience du silence des Justes, que les réalisateurs suivent depuis longtemps, qui justement a façonné leur regard sur le handicap.
On vous laisse donc découvrir ici le formidable documentaire d’Éric Toledano et Olivier Nakache sur Stéphane Benhamou, leur ancien compère de colonies et Daoud Tatou, sur tous ces éducateurs chez qui ils ont su créer une vocation et surtout sur tous ces enfants, qui, grâce à eux, peuvent mener une « vie majuscule ». Ça s’appelle On devrait en faire un film, c’est un documentaire de 26 minutes qui vous émouvra autant que le film, ne serait-ce que lorsqu’on y retrouve le « vrai » Valentin, sans casque et jouant au foot !
Pour en savoir plus et soutenir les associations :
>>Association Le silence des Justes
>>Association Le relais Ile-de-France
Dehors les normes !
Et si vous pensez aussi que la grandeur d’une société tient dans la manière dont elle traite les plus vulnérables, si vous voulez refusez la norme, vous pouvez aussi l’afficher ! D’ailleurs des affiches Hop’Toys pour une société inclusive se sont glissées dans le film Hors Normes. Les avez-vous vues ? En tous cas, vous pouvez télécharger ici nos 3 affiches pour une société inclusive et pour dire non à la norme !
Bonjour ,
En regardant là photos du film Hors Normes , le jeune adulte à un casque pour protéger sa tête
Nous sommes parents d’ un adulte handiqué et qui fait de forte crise d’epileptie par projection .
Serait-il possible d’avoir l’adresse de l.endroit où il a été fait .
Merci Cordialement
Anne
T
Bonjour Anne,
Nous avons sur notre site de jolies casquettes de protection servant à protéger des blessures à la tête causées par des chutes ou des séquences de mouvements incontrôlés. Discrètes, elles ne stigmatisent ainsi pas la personne qui la porte 🙂
Vous pourrez la retrouver ici !
Belle journée,
C.