Pourriez-vous vous présenter ?
De formation « Educateur spécialisé », j’ai tout d’abord travaillé auprès d’enfants abandonnés ou martyrisés, de délinquants placés par mandat judiciaire. J’ai ensuite accompagné des personnes en difficultés d’insertion : des personnes handicapées ou clochardisées. Pour réussir ces accompagnements, j’ai toujours choisi une approche ludique qui permet de créer une alliance, d’aborder plus facilement les sujets délicats ou tabous et ensuite de rechercher avec les personnes les voies nouvelles, alternatives, de résolution de leurs tensions et leurs difficultés personnelles. Après 15 années dans le secteur social, j’ai continué, selon les mêmes approches, à accompagner d’autres publics : associations, organisations humanitaires, entreprises.
Pour quelles raisons avez-vous créé les jeux Keski ?
C’est justement au cours d’interventions en entreprise que j’ai observé des processus d’exclusion à l’égard de personnes handicapées, tout simplement du fait de la méconnaissance des handicaps, de leurs impacts dans la vie quotidienne, de l’incompréhension et du jugement hâtif des personnes valides. J’ai alors réalisé qu’afin d’aider les personnes handicapées, il fallait donner des clés de compréhension aux valides, leur faire découvrir de l’intérieur les impacts des handicaps et les amener à réfléchir sur les attitudes adaptées dans la relation à l’autre différent. Les processus ludiques permettent de toucher les joueurs tant au niveau intellectuel qu’émotionnel ce qui permet une meilleure intégration des prises de conscience au cours du jeu.
Combien de temps avez-vous mis à le concevoir et quelles ont été les différentes étapes de ce processus ?
Ce qui est passionnant dans la conception d’un jeu, au-delà de l’identification et de la validation du contenu avec les professionnels du domaine, c’est la phase de conception du processus pédagogique. Ce processus est essentiel car c’est ainsi que l’on rend accessible aux joueurs des éléments clés souvent difficiles d’accès. La phase des tests est également riche car à cette étape, la confrontation à « différents profils d’utilisateurs » est source d’améliorations pour atteindre l’objectif pédagogique recherché. Il nous faut, en équipe, entre 6 et 9 mois pour concevoir un jeu avant la fabrication que nous confions toujours à des travailleurs handicapés, question de cohérence.
Avez-vous d’autres projets ?
Aujourd’hui, nous sommes sollicités pour des jeux sur le handicap dans des contextes particuliers, tels que l’accueil, le tourisme, ou bien sur des thèmes plus délicats tels les handicaps psychiques. Nous développons également des variantes destinées à des entreprises dont la culture, les métiers sont si spécifiques que l’approche sur la sensibilisation au handicap se doit d’être ajustée tant au niveau des contenus, que des scénarios pédagogiques d’animation. Une exemple : la Causerie Handicap sur un format de 25 à 30 minutes a été à la base développée pour le personnel des métiers du bâtiment et des travaux publics. Nous travaillons également sur la diversité, les discriminations, l’accompagnement des personnes âgées, toujours avec le même objectif : donner des clés et rendre possible la relation à l’autre différent.
Un dernier mot ?
Nous sommes heureux que les outils KESKI rejoignent la malle aux trésors que Hop’Toys proposent aux parents de tous les enfants exceptionnels !
Merci à Benoit Carpier pour ce témoignage et retrouvez dans la boutique Hop’Toys les jeux Keski suivant :
- Les clé des DYS : un jeu abordant tous les troubles DYS : dysphasie, dyslexie, dysgraphie, dyspraxie, dyscalculie, troubles mnésiques…
- Les Hinvisibles : un jeu de 50 cartes sensibilise et permet de mieux connaître tous les types de handicaps invisibles : les Maladies invalidantes, les Troubles mentaux et psychiques, les Troubles Dys (Dyslexie, Dyspraxie, Dyscalculie, TDAH) et les Handicaps sensoriels (Surdité, Troubles visuels).
- Les Handispensables : un jeu permet une sensibilisation ludique à tous les types de handicaps : physiques, visuels, auditifs, mentaux, cognitifs, psychiques, invisibles, ou troubles de santé invalidants.