Lorsqu’un enfant a confiance en lui, il est plus autonome et prend plus d’initiatives. Il est très important de toujours stimuler cette confiance, et ce dès le plus jeune âge. En effet, le sentiment de confiance est primordial. Il permet de croire en ses capacités, de réussir et donne la force d’affronter différentes situations. L’attitude des parents ainsi que les activités proposées aux enfants peuvent avoir un effet sur sa confiance. Dans cet article, vous trouverez des explications et des conseils de notre partenaire, l’éditeur Tom Pousse.
La confiance en soi d’un point de vue psychologique
Extrait du livre 100+ idées pour comprendre et préserver l’estime de soi de Nathalie Oubrayrie-Roussel & Emeline Bardou
La diversité des recherches développées en psychologie sur l’estime de soi est le reflet de la diversité des approches théoriques (développementale, sociale, cognitive, psychanalytique…) sur le développement de la représentation de soi et de l’image de soi chez l’enfant et l’adolescent.
L’image de soi est l’ensemble des idées, des caractéristiques qu’un individu a sur lui-même (rôle, traits de caractère…). Les caractéristiques attribuées de façon plus ou moins consciente sont intégrées progressivement comme une partie essentielle du Moi. L’image de soi se distingue donc de l’image sociale. Celle-ci correspond à la manière dont l’individu pense être perçu par les autres. Sous l’impulsion des progrès de la pensée réflexive, l’adolescent forme ainsi une image cohérente, stable et affinée de lui-même en organisant et hiérarchisant les différentes images de soi.
Se percevoir de manière positive
Les perceptions que l’individu a de lui-même et qui définissent les images de soi résultent d’une élaboration subjective englobant des aspects à la fois personnels et sociaux. L’accumulation et la hiérarchisation progressive de ces différentes images de soi sont le point de départ de l’émergence de la représentation de soi. Construites comme un ensemble de valeurs, les images de soi sont des éléments concrets d’élaboration identitaire orientant les prises de position et de rôles dans les interactions.
La représentation de soi
La représentation de soi est l’image qu’un individu a de lui-même. Elle renvoie à l’ensemble des attitudes, sentiments et connaissances relatives à ses aptitudes, à ses habiletés, à son apparence, et à la manière dont il est accepté socialement. Elle découle de l’organisation de ces images en un tout, plus intégral et ordonné.
À la différence de l’image de soi, la représentation de soi implique donc un effort d’élaboration plus approfondi pour exprimer verbalement la connaissance que le sujet a de lui-même, de ses traits de caractère ou de personnalité, ses sentiments, ses besoins et ses désirs.
Ces représentations vont ensuite s’organiser en une vision plus globale et mature. Grâce aux progrès de son développement cognitif, mais aussi à travers ses expériences et ses acquisitions plus ou moins précoces liées à son environnement et aux personnes significatives qui l’entourent (reconnaissance, imitation, identification, comparaisons, expériences d’apprentissage), l’enfant va acquérir un niveau de symbolisation et d’abstraction suffisant pour lui permettre de relier et de généraliser les représentations de lui-même au sein d’un système plus cohérent : le concept de soi.
>> À lire : « Les enfants DYS et la confiance en soi«
L’empowerment psychologique
Le terme empowerment est de plus en plus utilisé dans la littérature scientifique. Il est fréquemment référé, en français, à la notion de pouvoir d’agir. Au sein du modèle de Wehmeyer et de ses collègues (1996), il est décrit comme psychologique. En ce sens, la personne qui témoigne de comportements autodéterminés s’estime capable de mettre en œuvre les actions nécessaires pour atteindre l’objectif qu’elle s’est fixé. Pour ce faire, il est donc nécessaire de se projeter dans les résultats et de poser un regard critique sur les ressources disponibles (Wehmeyer, 1999).
L’empowerment psychologique est donc le résultat de ce que Zimmerman (1990) appelle un « espoir appris ». Cet espoir suggère que les expériences permettant à la personne de développer son sentiment de contrôle l’aideront à croire en elle et à faire face aux situations problèmes.
Zimmerman (1990) a identifié trois dimensions au contrôle perçu :
- La dimension motivationnelle : correspond à la motivation exercer un contrôle sur les événements.
- La dimension cognitive relève du sentiment d’efficacité personnelle. Selon Bandura (1977), ce sentiment d’auto-efficacité renvoie aux croyances des personnes quant à leurs capacités à mener à bien des performances. Pour développer ce sentiment, il importe notamment d’expérimenter personnellement des réussites. Il est aussi important d’observer le succès de pairs et de recevoir des conseils et encouragements de la part d’autrui.
- La dimension personnelle se réfère au lieu de contrôle (sentiment de maîtrise). Pour Rotter (1966), ce dernier se définit comme la tendance qu’ont les personnes à considérer que les situations qu’elles rencontrent sont le résultat de leurs propres actions (locus interne) ou le fruit de facteurs externes (locus externe) sur lesquels elles n’ont pas ou peu de rôles à jouer.
Notons le lien étroit établi entre la personne, son entourage et son environnement pour témoigner d’autodétermination. En effet, les expériences personnelles de maîtrise, ainsi que les conseils et retours positifs, constituent autant de leviers au fait de poser un regard positif sur soi-même et sur ses propres capacités.
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Comment le développer ?
L’empowerment psychologique se réfère aux compétences qui autorisent les individus à avoir confiance en eux pour mener à bien leurs projets, ainsi qu’à la connaissance de leurs droits et leur capacité à les défendre. La personne acquiert la croyance de pouvoir exercer un contrôle réel sur sa propre vie et les événements qui la jalonnent. Développer cet empowerment permet aux individus d’acquérir une meilleure estime d’eux-mêmes. Mais aussi, de se donner de la valeur, de s’attribuer leurs propres réussites et d’obtenir un meilleur contrôle sur leur vie.
Afin de développer l’empowerment psychologique dès le plus jeune âge, il faut offrir la possibilité aux personnes d’avoir du contrôle sur une situation donnée. Pour y parvenir, il importe bien sûr qu’elles puissent expérimenter par elles-mêmes et recevoir des feedbacks réguliers. Peu à peu, l’individu va dès lors, apprendre à s’auto-valoriser et apprécier, de manière juste, la situation vécue. La valorisation provient d’abord de l’autre, pour ensuite être intériorisée.
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Proposer des défis à relever
Il est nécessaire de proposer à la personne des défis réalisables qui lui correspondent. Le but est que la personne se sente en confiance. Ainsi, les proches et les professionnels ont tout intérêt à avoir des attentes réalistes tant sur le plan affectif, social, scolaire que moral. Pour ce faire, il importe de prendre en compte le rythme d’apprentissage ainsi que les habiletés singulières.
Il convient par ailleurs que les individus prennent conscience de leurs droits et puissent les défendre si nécessaire. Pour ce faire, il est possible d’informer, de manière ludique et accessible, les personnes sur les dispositions mises en place pour assurer l’exercice de leurs droits dans leurs contextes de vie. Ainsi, celui qui s’initie à connaître et reconnaître ses droits et ceux des autres sera davantage à même de les défendre. Évidemment, ces apprentissages s’affinent au fil de l’expérience acquise.
Reportage Les Maternelles : comment développer la confiance en soi des enfants ?
Pour résumer, la confiance en soi n’est pas innée ! Elle se construit. Elle se développe dès l’enfance par le biais des relations et interactions avec les autres. Plus particulièrement avec les adultes proches, ainsi que par les expériences que l’enfant vit chaque jour. En tant qu’adulte, vous avez une responsabilité : votre regard sur l’enfant. En effet, le regard a un impact sur l’estime de soi. Vos remarques, vos conseils, votre attention et votre attitude envers lui ont le pouvoir de lui faire prendre confiance.
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