La graphomotricité, c’est un mot qui peut paraître complexe alors que pourtant, c’est une action que nous apprenons tous à faire lorsque nous arrivons à l’école. En effet, la graphomotricité, c’est un terme qui désigne simplement le geste de l’écriture. Alors, de quoi s’agit-il réellement, et pourquoi est-ce si important ? Nous vous expliquons tout.
Dans un premier temps, il est nécessaire de se pencher sur la spécificité exacte de la graphomotricité. Globalement, il s’agit de la psychomotricité appliquée à l’action d’écrire. En effet, de nombreuses idées reçues associent simplement l’écriture au mouvement de la main. Cependant, pour de nombreux professionnels, l’écriture est une coordination de plusieurs mouvements du corps: un mouvement du coude, une rotation du poignet, une flexion ainsi qu’une rotation des doigts.
Quand se fait cet apprentissage ?
En général, la graphomotricité est une compétence qui est abordée lors de l’enfance. En effet, c’est souvent à ce moment-là que se développent ces compétences. En effet, une fois qu’ils ont acquis ces compétences, les enfants sont généralement plus à l’aise à effectuer d’autres actions du quotidien qui relèvent de la motricité fine. Par exemple, le découpage, le dessin ou simplement l’idée de manipuler des objets de manière précise.
La graphomotricité en quelques points…
Quand on dit que la graphomotricité regroupe plusieurs compétences, ça reste une explication assez vague. En effet, pour en comprendre toute son importance, il est primordial d’en aborder chaque aspect. Dans un premier temps, on sait qu’il s’agit de la capacité à coordonner les mouvements des muscles fins de la main, afin de tracer avec précision des lettres.
Avec la graphomotricité, on apprend également à contrôler la pression et le mouvement que l’on crée. En effet, au fur et à mesure des essais du crayon sur le papier, on apprend à gérer la fluidité du mouvement afin d’avoir une écriture soignée et belle. On s’entraîne également à bien prendre en main le crayon. Car ce sont des éléments clés dans la graphomotricité. Si l’on tient mal son crayon, on peut avoir une écriture moins fluide et se fatiguer davantage.
Et puis, si ces points peuvent sembler évidents, le dernier peut l’être un peu moins. En effet, la graphomotricité permet aussi de travailler sur l’organisation dans l’espace. En effet, lorsque l’on écrit sur une feuille, on doit savoir où le faire: à droite, à gauche, au milieu… Ainsi, cela implique une bonne gestion de l’orientation !
Qui s’occupe de cet apprentissage ?
En général, c’est l’ergothérapeute qui travaille sur la graphomotricité avec ses patients. En effet, ce dernier commence souvent son suivi par une évaluation générale des compétences de motricité fine. On peut parfois avoir des problèmes de graphomotricité lorsque l’on a reçu un diagnostic de dyspraxie ou de dysgraphie. Puis, une fois que ses observations ont été faites, l’ergothérapeute propose des exercices spécifiques -on y viendra plus tard. Mais en plus de la pratique, l’ergothérapeute peut également offrir de nombreux conseils pour permettre une meilleure prise en main des crayons. Comme par exemple, se tourner vers des crayons ergonomiques.
Cependant, il est important de noter que même si l’ergothérapeute est le spécialiste dans ce domaine, d’autres spécialistes peuvent venir travailler sur la graphomotricité. Par exemple, les psychomotricien·nes. En effet, ces derniers travaillent sur la coordination motrice et la gestion de l’espace. Cette intervention peut aussi être complétée par d’autres professionnels comme l’orthophoniste ou l’enseignant·e spécialisé·e en fonction des besoins de la personne.
Les exercices spécifiques pour travailler la graphomotricité
Dans le contexte scolaire, la graphomotricité est essentielle car elle soutient non seulement l’apprentissage de l’écriture, mais aussi le développement plus large des compétences motrices fines. Et la motricité fine, on a besoin dans de nombreuses actions quotidiennes! Bien-sûr tenir un stylo mais aussi boutonner une chemise ou utiliser une fourchette. On a voulu vous répertorier quelques exercices simples pour vous donnez des idées ou pour que vous puissiez les reproduire tels quels à l’école ou à la maison !
Jeux de tracé
Les jeux de tracé sont des exercices où l’enfant doit suivre des lignes, des formes ou des motifs tracés sur une feuille de papier ou un tableau. Cela permet de travailler la précision et la coordination visuo-motrice (lien entre ce que l’on voit et ce que l’on fait avec ses mains). Voici quelques exemples :
- Tracé de formes géométriques : L’enfant suit des cercles, des carrés, des triangles et d’autres formes simples pour développer sa capacité à effectuer des mouvements de plus en plus complexes.
- Tracé de lettres et chiffres : L’enfant peut d’abord tracer des lettres ou des chiffres en pointillés pour apprendre la direction et les proportions avant de les écrire de manière autonome.
- Lignes ondulées ou en zigzag : Ces formes plus complexes aident à améliorer la fluidité du geste et la maîtrise du tracé.
Ces exercices peuvent être réalisés sur différents supports afin de varier et de les rendre plus ludiques ! On peut par exemple se servir de crayons, de tablettes graphiques, et pourquoi pas de sable dans lequel on peut effectuer les tracés avec ses doigts ?
Des activités de dessin
Le dessin est une activité qui engage de manière ludique la graphomotricité. Il permet non seulement d’améliorer la dextérité, mais aussi la créativité. Par exemple :
- Dessins libres : Laisser l’enfant dessiner ce qu’il souhaite (formes, personnages, animaux, etc.) permet de stimuler son imagination tout en renforçant la maîtrise de ses mouvements.
- Dessins guidés : Proposer des modèles à reproduire ou des dessins étape par étape (par exemple, dessiner une maison ou un arbre à partir de formes géométriques de base) aide à structurer l’espace et à affiner les gestes.
- Les dessins à main levée : Cela encourage une plus grande autonomie dans le contrôle des gestes de la main. On apprend un peu mieux à comparer ce que l’on voit tous les jours et on essaie de le transposer sur le papier.
Le coloriage
Le coloriage est une autre activité simple mais très efficace pour améliorer la graphomotricité. Lorsque l’enfant colorie dans des espaces délimités, il apprend à contrôler la pression du crayon et à maintenir des mouvements fluides. Il existe des variantes :
- Coloriages dans des espaces très petits : Cela oblige l’enfant à affiner ses gestes pour colorier avec précision dans des zones étroites sans dépasser !
- Coloriages de mandalas ou de dessins complexes : Ces activités demandent davantage de concentration et de maîtrise du geste, et peuvent être proposées à des enfants plus âgés.
Exercices de motricité fine
Les activités de motricité fine impliquent des gestes plus petits et plus précis que les mouvements généraux. Elles aident à développer les muscles des mains, des doigts et des poignets.
- Découpage : Utiliser des ciseaux pour découper des formes simples (cercles, carrés) ou plus complexes améliore la coordination œil-main et la précision des gestes.
- Assemblage de pièces (puzzles, Lego) : Ces jeux demandent de manipuler de petites pièces et d’utiliser les doigts de manière coordonnée, ce qui renforce la motricité fine.
- Jeux de pâte à modeler : Manipuler la pâte pour créer des formes, des lettres ou des objets aide à développer la musculature des mains et des doigts.
- Empilage de blocs : Construire des tours ou des structures à partir de petits blocs est également un excellent moyen de renforcer les compétences motrices fines.
Ce qu’il faut retenir sur la graphomotricité …
La graphomotricité permet aux enfants de maîtriser les gestes précis nécessaires pour écrire de manière fluide et lisible. Les enjeux de la graphomotricité vont bien au-delà de l’écriture : elle contribue à la coordination, à la concentration, à la gestion de l’espace et à l’autonomie dans les activités quotidiennes.
Dans un contexte éducatif, une maîtrise adéquate de la graphomotricité favorise l’estime de soi et la réussite scolaire, tandis que des difficultés dans ce domaine peuvent entraîner des problèmes d’apprentissage et de confiance en soi. Pour les enfants ayant des troubles spécifiques, comme la dysgraphie ou la dyspraxie, l’intervention précoce d’un spécialiste comme l’ergothérapeute est cruciale pour restaurer ou renforcer ces compétences, et ainsi permettre une participation optimale à la vie scolaire et sociale.
En somme, la graphomotricité est un pilier fondamental du développement cognitif et moteur, influençant directement la capacité de l’enfant à réussir à l’école et dans ses activités quotidiennes.