Magalie Vicedomini est orthophoniste diplômée du centre de formation de Paris. Depuis la mise en place du télésoin en orthophonie, elle a décidé de le proposer à ses patients pour continuer le suivi à distance. Dans cet article, elle vous parle de son expérience et vous donne ses conseils.
La mise en place de la télé-orthophonie
Lorsque la crise du Covid-19 a débuté, j’ai commencé par des envois d’exercices pour les familles qui le souhaitaient. Puis, les vacances scolaires ont commencé, les patients ont pris un peu de distance. J’avais normalement prévu de fermer le cabinet à ce moment-là, devant moi-même partir en vacances, donc cette « pause » dans le suivi était prévue. À l’annonce de la prolongation du confinement, je me suis posé la question de mettre en place la télé-orthophonie. J’étais très réticente au départ. Je ne souhaitais pas surajouter du temps devant les écrans à mes patients. Je lutte au quotidien pour essayer de leur proposer des activités « sans écran », alors proposer de la télé-orthophonie ne m’inspirait pas. Puis, suivant le mouvement de mes collègues, j’ai voulu savoir ce qu’en pensaient les familles que j’accompagne. Plus d’une vingtaine m’ont répondu être intéressées. Je me suis lancée. Après une semaine de préparation des séances : scans de matériel, création de diaporamas pour avoir des animations, initiation au logiciel de visioconférences, je suis fin prête !
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Comment se déroule une séance à distance ?
J’envoie à chaque famille un fichier avec les exercices que je vais proposer lors de la séance. Dans le meilleur des cas, la famille a la possibilité d’imprimer donc l’enfant travaillera essentiellement sur papier. Je commence la télé-orthophonie avec petits et grands. J’utilise les signes de la méthode Makaton avec une petite fille porteuse de syndrome génétique (ça marche super en caméra!), de la catégorisation d’images pour travailler le lexique et les représentations sémantiques, des histoires visuelles à raconter pour les rééducations de langage oral, de l’attention visuelle, de la lecture, de la compréhension orale et de la compréhension écrite avec les plus grands. Les enfants sont ravis, et moi aussi !
Cette approche me paraît finalement très intéressante. Les enfants sont à l’aise, réceptifs, motivés. Je peux proposer d’autres activités auxquelles je ne pensais pas toujours au cabinet. Le seul inconvénient que j’y trouverais est la mobilisation attentionnelle qui peut être plus difficile tant pour les enfants que pour moi en fin de journée !
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Avec quels patients pratiquez-vous le télésoin ?
Malheureusement, je ne peux proposer la télé-orthophonie à tous mes patients : les enfants de moins de 4 ans et les enfants porteurs de certains handicaps ne peuvent suivre ces séances. Je propose donc une visioconférence avec les familles, pour les soutenir et les accompagner, proposer des idées d’activités à la maison qui pourraient reprendre les activités de manipulation que nous faisions en séance.
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Après le confinement, j’envisage la reprise des séances en présentiel pour ces patients ne pouvant pas bénéficier de la télé-orthophonie et poursuivre le travail par visioconférence pour les autres dans un premier temps.
Vous aussi, vous êtes orthophoniste et pratiquez le télésoin ? Partagez vos expériences en commentaires.
Diplômée du centre de formation de Paris en 2016, j’ai fait le choix d’ouvrir mon cabinet libéral dès l’obtention de mon diplôme. J’ai fait plusieurs formations autour de la communication alternative, je reçois donc beaucoup d’enfants porteurs d’un handicap : syndromes génétiques, trouble du spectre de l’autisme, atteintes neurologiques, trouble spécifique du langage oral et trouble spécifique du langage écrit. Les enfants que je reçois ont entre 18 mois et 14 ans.
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