L’autorégulation sensorielle, on en parle depuis longtemps chez Hop’Toys ! Mais aujourd’hui, on a décidé de se concentrer sur le point de vue apporté par la science. Alors, l’autorégulation: qu’en pensent les scientifiques ? On vous explique tout !
Dans un premier temps, pour parler d’autorégulation, il faut définir ce que c’est. Il s’agit de la capacité d’une personne à s’adapter, à gérer et à répondre à ses stimuli sensoriels et émotionnels. Cela implique des processus complexes au niveau du cerveau. Notamment dans les régions qui régulent les émotions, le comportement et la conscience sensorielle. Pour comprendre cette régulation, nous devons explorer les bases neuroscientifiques qui sous-tendent ces processus. Et également examiner ce qui se passe lorsque le cerveau est soit trop stimulé, soit pas assez stimulé.
Autorégulation, qu’est-ce qu’il se passe dans le cerveau ?
Quand on parle d’autorégulation, on parle de plusieurs systèmes cérébraux intégrés. Et notamment le système limbique, responsable des émotions. Lorsqu’on est dérégulé sensoriellement, par exemple dans une foule bruyante avec des lumières vives, le cortex sensoriel envoie des signaux de stress, activant l’amygdale. Cette zone gère les émotions et, dans ce cas, perturbe le cortex préfrontal, qui contrôle la prise de décision. Ce dérèglement affecte également la capacité à penser clairement et à maintenir une attention soutenue.
Sur le plan émotionnel, un dérèglement survient lorsqu’on est submergé par des émotions intenses comme la colère ou la tristesse, suite à un événement personnel difficile. L’amygdale est alors fortement activée, provoquant une réaction émotionnelle impulsive. Le cortex préfrontal, quant à lui, est responsable du raisonnement et du contrôle. À ce moment-là, il est donc temporairement inhibé. Par conséquent, il devient difficile de prendre du recul ou de réfléchir calmement. Ce phénomène est amplifié par la sécrétion de cortisol, l’hormone du stress.
La Stimulation Sensorielle, trop ou pas assez ?
Lorsqu’une personne est surchargée sensoriellement (par exemple, dans des environnements bruyants), les réseaux neuronaux, tels que l’amygdale et le cortex insulaire, peuvent être activés de manière excessive. Dans ces cas-là, la personne concernée peut adapter, soit une attitude de combat, ou alors une attitude de fuite face à la situation stressante. Cela peut entraîner de l’anxiété, de l’irritabilité et des difficultés à se concentrer. Inversement, une stimulation insuffisante peut conduire à un état d’hypo arousal. C‘est à dire, que le cerveau ne reçoit pas assez de stimuli pour maintenir un état d’éveil optimal. Ce qui entraîne de l’ennui, de la fatigue ou même de la dépression.
Quelles sont les solutions d’autorégulation et comment fonctionnent elles ?
Il existe plusieurs solutions pour permettre aux personnes avec des besoins spécifiques de s’autoréguler. Mais alors, est-ce qu’elles conviennent pour de l’autorégulation et qu’en pensent les scientifiques ? On a cherché des réponses…
Par exemple, la méthode la plus connue, c’est la pleine conscience. Elle vise à augmenter la conscience de soi et l’intéroception (perception des sensations internes du corps). Ce qui permet aux individus de reconnaître et de réguler leurs états émotionnels avant que ces derniers ne deviennent incontrôlables. Elles activent le cortex préfrontal et réduisent l’activation de l’amygdale, aidant à maintenir un équilibre émotionnel. Une étude menée par Ashburner, J., Bennett, L., Rodger, S., & Ziviani, J en 2020, met en évidence l’importance des programmes qui intègrent des techniques de pleine conscience pour améliorer les capacités d’autorégulation des personnes sur le spectre de l’autisme.
On peut également retrouver la Thérapie Comportementale Cognitive (TCC). Cette thérapie, aide les personnes à identifier et à modifier les pensées et les comportements dysfonctionnels qui mènent à des réponses émotionnelles négatives. En modifiant la perception des stimuli sensoriels, la TCC aide ainsi à réguler les réponses émotionnelles.
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Permettre aux personnes avec des besoins spécifiques de s’adapter
Il existe aussi une intervention particulière qui se nomme simplement: « entraînement à l’intégration sensorielle. » Cette intervention, peut s’avérer efficace chez les enfants ayant des troubles de l’intégration sensorielle. Elle consiste à fournir des expériences sensorielles contrôlées pour améliorer la capacité du cerveau à traiter et à organiser les informations sensorielles. En 2021, une étude réalisée par Macoun, S. J., Schwartzman, J. M., & MacLellan, M. J., montre l’efficacité d’un programme adapté sur le plan sensoriel pour améliorer l’autorégulation chez les enfants ayant un TDAH. L’étude démontre que les environnements sensoriels et les interventions personnalisées peuvent réduire les comportements impulsifs et augmenter la capacité de concentration.
On peut aussi utiliser des techniques d’Auto-Relaxation. Par exemple, en favorisation l’utilisation d’outils tels que les balles anti-stress, les couvertures lestées ou les routines sensorielles peut aider à équilibrer les besoins sensoriels. On apporte ainsi, soit une stimulation supplémentaire, soit une réduction de la stimulation pour les personnes surchargées.
De plus, des outils existent pour s’autoréguler n’importe où !
La Neurodiversité et l’Autorégulation
La neurodiversité, on en déjà énormément parlé chez Hop’Toys ! Quand on parle de neurodiversité, on se réfère à la reconnaissance que les différences neurologiques sont des variations naturelles de la condition humaine. On parle alors d’individus « neurodivergents », comme ceux sur le spectre de l’autisme, avec un TDAH ou des troubles sensoriels. Ces profils, peuvent avoir des besoins très spécifiques en matière d’autorégulation sensorielle et émotionnelle. Par exemple, les personnes autistes peuvent être particulièrement sensibles à certains stimuli sensoriels, tandis que les personnes atteintes de TDAH peuvent, justement être à la recherche des stimulations supplémentaires. Pour se concentrer sur une tâche par exemple.
Ces différences neurologiques soulignent l’importance d’une approche personnalisée de l’autorégulation, où les stratégies sont adaptées aux besoins uniques de chaque individu. Et c’est le fait de comprendre ces variations qui est essentiel pour développer des environnements et des interventions qui respectent et soutiennent la diversité neurologique.
Conclusion
L’autorégulation sensorielle et émotionnelle est un processus complexe impliquant des interactions entre le cerveau, le système nerveux et l’environnement. Grâce à une compréhension approfondie des mécanismes neuroscientifiques sous-jacents, nous pouvons mieux comprendre comment les différentes stratégies d’autorégulation peuvent aider à maintenir un équilibre optimal, en particulier chez les individus neurodivergents. En intégrant ces connaissances dans les approches thérapeutiques, nous pouvons offrir un soutien plus efficace et inclusif à ceux qui ont des besoins de régulation spécifiques.