Le travail en profondeur, ou « deep work » en anglais, c’est un concept qui a été popularisé par le professeur Cal Newport aux États-Unis. Il se penche sur la question de comment se concentrer pour fournir un travail de grande qualité sans céder aux déconcentrations du monde extérieur. Mais alors, comment y parvenir et quels sont les points importants à retenir du deep work ? On vous explique.
C’est en 2016 que Cal Newport, professeur d’informatique à l’Université de Georgetown aux États-Unis révolutionne le monde du travail avec son ouvrage « Deep Work, retrouver la concentration dans un monde de distraction. » Dans ce livre, il explique notamment comment, en maîtrisant le deep work, on peut gagner en concentration, et donc, en productivité. Selon lui, afin d’être réellement productif·ve lors d’une journée de travail, il faudrait couper pendant plusieurs heures ses réseaux sociaux ou toutes les distractions que nous pouvons avoir autour de nous.
Quels sont les bénéfices au juste ?
À l’heure actuelle, les notifications incessantes et les sollicitations constantes grignotent notre attention quotidiennement. Le travail en profondeur, mis en avant par Cal Newport, devient une compétence précieuse et rare. En effet, imaginez-vous capable de plonger pleinement dans une tâche complexe, sans être perturbé par un e-mail ou un message qui détourne votre attention ? C’est exactement ce que permet le deep work : une productivité accrue et une qualité de travail nettement supérieure, d’après les recherches.
Cette approche est essentielle pour des activités exigeant créativité, réflexion stratégique ou résolution de problèmes sophistiqués. En maîtrisant l’art du travail concentré, vous ne vous contentez pas de produire plus rapidement, vous produisez mieux. Cette capacité à générer un travail de haute valeur peut devenir votre avantage décisif dans un environnement professionnel où l’excellence est toujours plus recherchée.
La reconnexion par le biais de l’inclusion
Dans une société où le rythme effréné du travail uniformise souvent les approches, une belle opportunité émerge. Celle de permettre à chacun de révéler son plein potentiel en se reconnectant à ses aspirations profondes et à son identité. Pour les personnes issues de groupes sous-représentés, cela peut devenir un puissant levier pour s’impliquer dans des projets valorisants et y contribuer de manière significative. Le deep work, en offrant un espace de concentration intense sur des activités porteuses de sens, ouvre la voie à une inclusion authentique. Par exemple, pour les personnes avec une hypersensibilité sensorielle, ne pas avoir de stimuli sensoriels extérieurs, peut être un véritable atout bien-être.
Lorsque les individus, quels que soient leur parcours ou leurs expériences, disposent de l’espace pour se consacrer à un travail en profondeur, ils accèdent à un sentiment d’accomplissement personnel. Mais aussi, ils ont le sentiment de maîtriser chacune des actions qu’ils font. En intégrant des pratiques inclusives dans le cadre du deep work – comme l’écoute active – on crée un environnement où chacun peut s’investir pleinement dans des tâches qui résonnent avec ses valeurs et ses ambitions. Ce processus ne bénéficie pas seulement à l’individu, mais aussi à l’équipe dans son ensemble.
Mais alors… comment mettre en place le deep work ?
Le deep work, c’est quelques petits ajustements pour voir de véritables changements sur le long terme ! Dans un premier temps, il est recommandé de planifier des plages horaires dédiées uniquement à un travail sans aucune distraction quelconque. On peut par exemple prendre un Time Timer, qui permet de déterminer le temps alloué au travail. Le petit plus, c’est que le temps est facilement visible, ainsi on sati exactement combien de temps il nous reste sans trop réfléchir. Cependant, il est recommandé de faire les choses à son rythme ! Par exemple, pour les premières fois, fixez-vous des temps de déconnexion atteignables. Vous n’allez pas réussir à vous déconnecter pendant 4 heures si en temps normal, vous regardez votre téléphone toutes les 15 minutes !
Dans un second temps, il faut créer un environnement propice au travail. On privilégie donc un bureau minimaliste, avec le strict nécessaire, plutôt qu’un bureau fouillis où on ne sait pas où donner de la tête. Pour se délimiter son propre espace, on peut par exemple se tourner vers des écrans acoustiques. Grâce à eux, on peut se créer un environnement sans distraction visuelle ou sonore temporairement. Si ce n’est pas possible, vous pouvez vous tourner vers des casques antibruit par exemple, afin de vous couper du bruit extérieur.
Le deepwork est les TND
Pour les personnes avec un diagnostique de trouble de l’attention (TDA/H), les distractions peuvent être particulièrement problématiques. En mettant l’accent sur un environnement sans interruption et en encourageant des plages de travail ciblées, le deep work peut aider à minimiser la surcharge cognitive et améliorer la gestion de l’attention. D’ailleurs, il peut même être couplé avec la méthode Pomodoro, qui est une méthode de travail qui alterne entre temps de travail et temps de repos.
> Connaissez-vous la méthode Pomodoro ?
On renforce sa confiance en soi
Accomplir des tâches complexes et significatives grâce au deep work peut renforcer l’estime de soi et apporter un sentiment de satisfaction personnelle. En effet, le but du deep work, c’est de mener des tâches à leur terme. Pour des personnes ayant un TND, qui peuvent parfois avoir des difficultés avec l’organisation ou la gestion du temps, chaque réussite dans ce contexte constitue une preuve tangible de leurs capacités, renforçant ainsi leur confiance en elles.
L’exemple du TSA
Si on prend l’exemple, d’une personne sur le spectre de l’autisme, le deep work va venir se servir de ses points forts pour pallier ses points faibles. Comment ? Dans un premier temps, on peut utiliser les intérêts spécifiques qu’une personne va développer au fur et à mesure. Avec la technique du deep work, la personne peut librement se plonger dans ces sujets qui la passionnent. Le tout, en ne ressentant aucune gêne.
Puis, le deep work permet également une réduction de la surcharge sensorielle. En effet, alors qu’aujourd’hui, on se retrouve souvent à travailler dans des lieux bruyants, des open spaces, le deep work invite les gens à se créer un lieu calme, propice au travail. Et puis, le deep work est généralement basé sur des routines claires: on bloque des créneaux de travail. Ainsi, on évite les imprévus qui peuvent causer de l’anxiété et on se concentre sur la tâche à accomplir, sans se soucier du monde extérieur !
En conclusion …
Le deep work est une méthode puissante pour maximiser la concentration et produire un travail de haute qualité. Pour tout le monde, il permet de développer des compétences, d’atteindre des résultats significatifs et de renforcer la confiance en soi en valorisant le progrès personnel.
Pour les personnes avec un trouble neurodéveloppemental (TND), comme le TDAH, la dyspraxie ou le TSA, ses bienfaits sont encore plus marqués. Il leur offre un environnement structuré et sans distractions, exploite leurs forces spécifiques (comme l’hyperfocalisation ou l’attention aux détails), et les aide à transformer leurs défis en opportunités. En favorisant la maîtrise de leurs talents et en diminuant les sources de stress, le deep work devient un levier essentiel pour renforcer leur estime de soi et leur bien-être global.