Les Bobos à la Ferme, c’est une histoire de vie, des échanges, des rencontres. Derrière ce projet, deux parents aidants, qui se sont retrouvés propulsés dans un monde qu’il ne connaissait pas à la naissance de leur fille, Andréa. Zoom sur un projet inclusif, unique en France.

Une famille dans une salle sensorielle

Crédits : Les Bobos à la Ferme

Le tsunami du diagnostic

En juillet 2015, Élodie D’Andrea donne naissance à Andréa. Avec son compagnon Louis Dransart, c’est leur premier enfant. Le couple habite alors à Paris, et quand Andréa fête ses 5 mois, elle est diagnostiquée avec une maladie neurodégénérative. Le verdict tombe alors, Andréa est polyhandicapée. Alors, le couple se rend compte que le nouveau mode de vie dans lequel ils débarquent, malgré eux, n’est plus compatible avec la vie parisienne. Le père de famille quitte alors son emploi, et Élodie fait de même. À présent, ils doivent se dédier aux soins et à l’éducation de leur fille.

Le début d’une nouvelle vie

Alors, le couple déménage sur la côte d’Opale, région dont Louis est originaire. Ils achètent un vieux corps de ferme et à présent, une problématique semble se poser à eux. Ils doivent à présent trouver un emploi à domicile pour pouvoir s’occuper d’Andréa à temps plein. Ainsi, après avoir réalisé à quel point il était difficile de partir en vacances dans les milieux dits « ordinaires » pour les personnes en situation de handicap et leurs aidants, ils commencent à se poser des questions. Comment faire bouger les choses?

Les Bobos à la ferme

Ainsi, l’idée de créer un lieu de répit pour les proches aidants voit le jour. En 2019, soit 3 ans après leur déménagement de Paris, le couple ouvre le premier gîte. Élodie et Louis souhaitent offrir aux aidants un endroit où ils peuvent se détacher de leur quotidien. Eux qui, avec leur fille, ont eu tant de mal à trouver des lieux non-médicalisés où passer de vraies vacances, veulent offrir cette possibilité à d’autres parents.

Très vite, grâce au bouche-à-oreille, les Bobos à la ferme commencent à accueillir de nombreuses familles ! D’abord venues de région parisienne et puis, bientôt, ce sont des familles venant de toute la France qui se rejoignent !

Des nouveautés…

Au fil des années, les Bobos se sont étoffés et de nouvelles initiatives ont pu voir le jour ! Ainsi, 3 nouveaux gîtes ont ouvert leurs portes. Et Élodie et Louis ont également ouvert une salle Snoezelen au sein de leur bulle de répit, afin d’en faire profiter les personnes accueillies.

De plus, ils ont également pu installer une salle d’handibalnéo, afin de faire profiter des bienfaits des soins balnéaires à tous. Mais le couple de parents aidants veut surtout relayer la maladie au second plan dans ce lieu de répit. En effet, ils veulent sortir ces familles de leur quotidien, donc ils souhaitent que le cadre de vie qu’ils offrent soit le plus loin possible du monde médical.

Salle sensorielle des Bobos à la ferme

Crédits : Les Bobos à la Ferme

Des voyages préparés avec attention

Dans les gîtes des Bobos à la Ferme, les séjours sont préparés en amont avec les familles. Les besoins médicaux de chacun sont pris en compte et le gîte peut recevoir des infirmiers à domicile et peut même louer des lits ou des équipements médicaux. Dans ces gîtes, il y a autant de solutions qu’il y a de pathologies !

Mais Élodie tient à rappeler quelque chose de très important : « Il n’y a pas besoin de reconnaissance MDPH ! C’est quelque chose que les gens pensent souvent, nous ne demandons pas de validation de la MDPH. » En effet, pas besoin de « preuves » de handicap pour séjourner chez les Bobos ! « C’est très important de savoir ça, car ça peut freiner de nombreuses personnes… »

Un nouveau voyage…

En mai 2024, Andréa, la fille des Bobos a décidé de « quitter sa ferme, » comme l’ont annoncé ses parents sur les réseaux sociaux. Élodie et Louis tiennent cependant à continuer à développer leur entreprise. Le tout en restant dans le même état d’esprit et avec la même force que leur fille leur a transmise. C’est la raison pour laquelle ils aimeraient ouvrir de nouveaux lieux de répit dans d’autres régions de la France.

Pour Élodie, aider d’autres parents lui permet de se donner à elle-même du courage. Ils se donnent du courage, passent de bons moments ensemble… Elle tient à souligner : « Ce n’est pas parce que c’est un monde qui touche de près au handicap que cela doit être nécessairement triste. »

Infos pratiques : Pour réserver, les Bobos précisent qu’il vaut mieux s’y prendre à l’avance. En effet, cette bulle de répit étant pour l’instant unique en France, la demande est très forte !

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