Si l’on devait classer les désordres du processus sensoriel, il y aurait 3 grandes catégories selon le Dr. Lucy Jane Miller. Les troubles de la modulation sensorielle, les troubles de la discrimination sensorielle et les troubles moteur d’origine sensorielle. Dans cet article nous allons nous intéresser à la dernière catégorie citée, c’est à dire les troubles moteur à base sensorielle. Bien entendu, ces 3 catégories coexistent et s’influencent. Comme l’explique Isabelle Babington, ergothérapeute, seule la théorie classe les troubles. Dans la réalité ils s’associent, se recoupent, s’ajoutent les uns aux autres ce qui rend l’étude de l’INS complexe. 

Les troubles moteur d’origine sensorielle

Le résultat final de l’intégration sensorielle est que le cerveau envoie des messages qui préparent le corps à faire quelque chose. Si ces ordres vont vers les bras, les jambes ou d’autres parties du corps, ils préparent l’enfant à bouger d’une façon satisfaisante. Ces ordres moteurs impliquent des réactions posturales et des praxies qui peuvent être touchées dans le cas de troubles moteur d’origine sensorielle. On peut donc classer ces troubles en 2 catégories :

  • Les désordres posturaux qui impliquent l’équilibre, les schèmes de mouvement et la coordination entre les deux côtés du corps. Ils peuvent affecter les réactions de l’enfant lorsque son équilibre est défié, la façon dont il se tient et ajuste son corps sur sa chaise, sa latéralité, l’efficacité de la coordination entre sa main droite et sa main gauche.
  • Les troubles praxiques ou dyspraxie qui affectent la planification de la séquence motrice, c’est à dire comment l’enfant utilise les différentes parties de son corps et de son cerveau pour concevoir une nouvelle action, séquencer les étapes d’une action, coordonner et placer son corps par rapport aux éléments de l’environnement, notamment sur des obstacles non familiers, organiser ses tâches de façon logique, structurée et efficace.

Dans cet article,  nous allons nous intéresser aux désordres posturaux. Si vous souhaitez en savoir plus sur la dyspraxie, n’hésitez pas à cliquer sur le lien ci-dessous.

>> En savoir plus sur la dyspraxie 

Les désordres posturaux

Le contrôle postural nécessite la contribution principalement des systèmes vestibulaire, visuel et proprioceptif afin de procurer une base stable pour coordonner les mouvements de la tête, du corps et des membres (Anzalone & Lane, 2011). Le trouble postural est défini comme étant la difficulté à maintenir un contrôle suffisant de son corps au repos ou lors de l’accomplissement d’une tâche motrice (Miller, Anzalone, Lane, Cermak & Osten, 2007.) Il est caractérisé par des problèmes de tonus musculaire (hyper ou hypotonie) et des contractions musculaires contre résistance (Miller, Anzalone, Lane, Cermak é Osten, 2007.) Les enfants ayant des problèmes au niveau postural peuvent avoir des difficultés dans les tâches de motricité fine car celles-ci nécessitent la stabilisation du tronc (Anzalone & Lane, 2011).

Quelques signes peuvent vous alerter pour savoir si votre enfants a des désordres posturaux. En voici quelques-uns :

  • L’enfant réalise des mouvements lents et prudents
  • L’enfant est réticent à bouger
  • Il a des difficultés à se déplacer sur des surfaces inégales comme par exemple un sol bosselé
  • Se concentrer pour maintenir une position stable est difficile tout comme monter les escaliers ou monter sur un trottoir
  • Il a  une mauvaise coordination bilatérale (difficulté à utiliser les deux côtés de son corps simultanément)

Certains enfants qui sont touchés par les désordres posturaux ont parfois une faible estime d’eux même et peu de confiance en eux. Ils ont tendance à jouer seuls parce qu’ils ne peuvent pas suivre physiquement leurs pairs. Il faut donc faire attention pour ne que l’enfant se désocialise.

Accompagner un enfant avec des désordres posturaux

Le plus important est de l’amener voir un professionnel qui pourra le prendre en charge selon son profil sensoriel. Car il peut avoir des désordres posturaux mais également d’autres troubles. Il faut donc poser un diagnostic.

Une chose importante est qu’il faut que les activités proposées à l’enfant soit ludique ! En effet, les exercices ne fonctionnes pas de la même façon s’il n’y a pas le côté amusant. Car le jeu apporter une motivation interne. Il est important d’inclure les parents dans la thérapie et de leur montrer l’importance du jeu pour qu’il réalise la même chose à la maison. Voici quelques idées d’activités :

  • Faire allonger l’enfant sur le ventre et lui demander d’étirer ses bras et des jambes dans les airs comme un super héros ! Et peut être amener une cape pour lui montrer que c’est un super héros ?
  • Demander à l’enfant de s’accroupir pour attraper un objet au sol puis de se relever et de mettre cet objet dans un sceau qui est placé en hauteur
  • Demander à l’enfant de tirer à l’aide d’une corde un autre enfant qui est sur une planche à roulette
  • Ramper dans des tunnels de motricité ou des arches, escalader des parcours d’obstacles…
  • Utiliser des balançoires et des barils de motricité

Sources : 

Livre L’enfant extraordinaire, Comprendre et accompagner les troubles des apprentissages et du comportement chez l’enfant,  Isabelle Babington 

Sensory-based motor disorders : postural disorder, Britt Collis, MS, OTR and Lucy Jane Miller, PhD, OTR

www.Portailenfant.ca

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