Imaginez un espace où, peu importe votre état émotionnel ou sensoriel, vous pouvez enfin souffler, vous recentrer et reprendre le contrôle. C’est précisément ce que permet un espace d’autorégulation. Souvent méconnu, il s’avère pourtant essentiel dans les lieux publics pour aider les personnes neuroatypiques à retrouver calme et équilibre. Comme l’a témoigné une adulte autiste après avoir découvert une salle sensorielle lors d’une crise, ces espaces peuvent littéralement transformer une journée. Alors, pourquoi ne pas en créer un vous-même ? Suivez ces conseils pour concevoir un espace d’autorégulation inclusif et efficace, et découvrez comment faire la différence.
Pourquoi un espace d’autorégulation est-il indispensable ?
Imaginez ceci : vous êtes dans un espace public, entouré de bruits, de lumières vives, de mouvements incessants. Si vous êtes une personne neurotypique, cela peut être légèrement inconfortable. Mais pour une personne neuroatypique, comme quelqu’un avec de l’autisme ou du TDAH, cela peut devenir rapidement accablant, voire insupportable.
Prenons le témoignage de Julie, une adulte autiste qui a utilisé une salle sensorielle dans un lieu de travail. En pleine crise après un trajet difficile, elle a trouvé refuge dans cet espace, « un endroit sombre » où elle a pu se recentrer grâce à des outils sensoriels adaptés. En seulement 15 minutes, elle était de nouveau en pleine possession de ses moyens, prête à reprendre son travail. C’est la magie d’un espace d’autorégulation bien conçu : il ne s’agit pas seulement d’un lieu de retrait, c’est un espace de renaissance.
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Pourquoi les espaces d’autorégulation sont-ils essentiels ?
Les personnes neuroatypiques ont souvent des besoins sensoriels bien particuliers. Un espace d’autorégulation permet à chacun de trouver le niveau de stimulation qui lui convient pour retrouver son calme, son attention, ou simplement une pause nécessaire. Dans un monde qui bouge sans arrêt, offrir un espace de détente et de recentrage est un cadeau inestimable.
1. Créez des zones à stimuli variables 🌈
La première étape est de concevoir différentes zones dans l’espace : une zone calme, une autre avec des textures variées, et pourquoi pas une avec un peu plus de mouvement et de lumière. Julie nous le montre bien dans son témoignage lorsqu’elle explique comment elle a pu explorer les objets environnants après s’être calmée.
Les neurosciences le confirment : varier les stimuli permet d’aider les personnes neuroatypiques à se réguler. L’amygdale, cette petite partie du cerveau qui gère nos réactions de stress, a besoin d’un environnement adapté pour ne pas s’emballer. En offrant un choix de zones, vous permettez à chacun d’ajuster son environnement en fonction de ses besoins.
2. Intégrez des outils de mouvement et de mobilité 🧘♂️
Des balles de stabilité, des sièges oscillants, des chemins de marche… Ces outils permettent aux personnes de bouger sans quitter l’espace. Pourquoi est-ce important ? Parce que le mouvement active les connexions dopaminergiques du cerveau, souvent déficientes chez les personnes avec un TDAH, et aide à rester éveillé et attentif.
Encore une fois, Julie l’a ressenti. Ce fauteuil en forme de harpe qui serre aux hanches a été une révélation pour elle. « J’ai adoré », nous dit-elle. Cet outil simple l’a aidée à se sentir en sécurité et apaisée.
3. Utilisez des systèmes d’éclairage adaptatifs 💡
Avez-vous déjà remarqué comment la lumière affecte votre humeur ? La lumière froide (bleue) éveille, tandis que la lumière chaude apaise. Offrez un système d’éclairage réglable pour que chacun puisse choisir l’intensité qui lui convient. Julie a décrit son soulagement de se retrouver dans un endroit sombre après sa crise. Pour elle, la lumière tamisée était un refuge. Cela démontre à quel point l’éclairage adapté est essentiel pour le bien-être des utilisateurs.
4. Proposez des espaces de retrait et de pause 🛋️
Un espace d’autorégulation, ce n’est pas simplement un coin tranquille. C’est un endroit où l’on peut se retirer quand tout devient trop. Julie a expliqué comment cette salle sensorielle lui a permis de se recentrer en toute sécurité, grâce à la bienveillance de son environnement et de son ami. Un espace de retrait permet de calmer le système nerveux et de retrouver un état de calme et de récupération.
5. Intégrez des outils de modulation sensorielle 🎧
Les écouteurs antibruit, les couvertures lestées, les objets à manipuler, tout cela doit faire partie de votre espace d’autorégulation. Ces outils aident à calmer le système nerveux, favorisant une meilleure concentration. Julie a mentionné qu’elle a pu se calmer en serrant dans ses bras un outil doux. Pour elle, cet objet a été un véritable catalyseur pour retrouver sa sérénité.
6. Utilisez des supports visuels et organisationnels 📅
Les supports visuels tels que les calendriers et les rappels colorés sont essentiels pour les personnes qui ont besoin d’une structure claire. Julie aurait sans doute apprécié un rappel visuel indiquant la présence de cette salle dès son arrivée, afin de pouvoir s’y réfugier plus rapidement.
7. Offrez des options de stimulation acoustique dans votre espace d’autorégulation 🎶
Enfin, les sons naturels ou le bruit blanc peuvent aider à masquer les distractions et à favoriser la concentration. Certaines personnes trouvent cela incroyablement apaisant.
Comment mettre tout cela en place ?
- Impliquer les utilisateurs : Sollicitez les retours des personnes neuroatypiques pour comprendre leurs besoins spécifiques.
- Tester et ajuster : L’installation d’un espace d’autorégulation est un processus évolutif. Ce qui fonctionne pour une personne peut ne pas convenir à une autre. Faites des tests, recueillez des retours, et ajustez.
- Favoriser la bienveillance : Un espace d’autorégulation ne fonctionne que s’il est entouré d’un environnement bienveillant et accueillant. Comme l’a souligné Julie, c’est grâce à la présence bienveillante de son ami et de l’équipe qu’elle a pu se sentir en sécurité et profiter pleinement de cet espace.
Pourquoi installer un espace d’autorégulation maintenant ?
L’installation de ces espaces ne profite pas seulement aux personnes neuroatypiques. Tout le monde, à un moment ou un autre, ressent le besoin de se retirer, de s’isoler, de reprendre son souffle. Créer un espace d’autorégulation, c’est reconnaître que chaque individu a des besoins uniques. C’est un acte d’inclusion, de respect et d’humanité.
En intégrant des espaces d’autorégulation dans les lieux publics, vous offrez bien plus qu’un espace de retrait : vous offrez un espace de reconnexion. Julie l’a expérimenté au club France, et tant d’autres en bénéficieront également. Et si, demain, vous deveniez le pionnier de cette révolution sensorielle et inclusive ?
N’oubliez jamais : un espace d’autorégulation n’est pas un luxe. C’est une nécessité, un outil puissant pour permettre à chacun de s’épanouir, de se sentir compris, et surtout, de se sentir accueilli.