Demain, le 27 octobre, c’est la journée mondiale de l’ergothérapie ! Hop’Toys vous (re)partage cet article rédigé par l’Union nationale des étudiants en ergothérapie (UNAEE), à travers deux de ses représentants, Quentin De Lucas et Emeline Rouzioux – autrement dit de futur·e·s ergothérapeutes. La thématique de cette année est « Opportunité + Choix = Justice ».
Ils y présentent de manière claire et objective le métier d’ergothérapeute, les pratiques, la formation. Alice Tourancheau, 1re Vice-Présidente Générale de l’UNAEE se livre, elle, à notre jeu de questions-réponses pour mieux vous faire découvrir cette profession passionnante et tellement indispensable dans l’autonomie des personnes porteuses de troubles ou en situation de handicap ! Merci à eux trois ! Et bonne journée à tou·te·s les (futur·e·s) ergo !
Un professionnel qui fait lien entre l’activité humaine et la santé
L’ergothérapeute est un professionnel appartenant au domaine de la santé et du social qui fonde sa pratique sur le lien entre l’activité humaine et la santé. Il intervient auprès de personnes ou de groupes de personnes afin de leur permettre de réaliser leurs activités quotidiennes de manière sécurisée, autonome, indépendante et efficace.
L’ergothérapeute commence par évaluer les capacités et besoins de la personne au moyen de mises en situation concrètes, de questionnaires et de bilans.
À l’issue de cette première étape, l’ergothérapeute établit un diagnostic ergothérapique afin de mettre en lien les difficultés rencontrées dans la vie quotidienne avec les causes possibles (exemples : complexité de la tâche, habiletés nécessaires, facteurs environnementaux, habitudes de vie, etc.).
Puis, l’ergothérapeute et la personne qu’il accompagne définissent ensemble les objectifs de l’intervention en prenant en compte tous les aspects de la personne afin d’avoir une vision globale (déplacements, loisirs, travail, école, soins personnels, etc.). Les actions mises en place par la suite par l’ergothérapeute dépendent de la phase d’évaluation préalable. Il pourra s’agir d’actions de rééducation, réadaptation, réhabilitation ou réinsertion.
>> À lire aussi : « Ergosevrier : réflexes archaïques et ergothérapie ».
Les activités que les ergothérapeutes réalisent dans leurs pratiques sont :
- Le recueil d’informations, l’entretien et les évaluations visant au diagnostic ergothérapique
- La réalisation d’activités à visée de rééducation, réadaptation, réinsertion et réhabilitation sociale
- L’application et la réalisation de traitements orthétiques et la préconisation d’aides techniques ou animalières et d’assistances technologiques
- Le conseil, l’éducation, la prévention et l’expertise vis à vis d’une ou de plusieurs personnes, de l’entourage et des institutions
- La réalisation et le suivi de projets d’aménagement de l’environnement
- L’organisation, la coordination des activités en santé et le traitement de l’information
- La gestion des ressources
- La veille professionnelle, la formation tout au long de la vie, les études et la recherche
- La formation et l’information des professionnels et des futurs professionnels.
>> À lire aussi : » L’utilisation des hamacs en ergothérapie ».
Ce professionnel de santé peut exercer au sein de différentes structures :
- En SSR (Soin de suite et de Réadaptation), il peut effectuer des séances de rééducation afin de récupérer les capacités perdues suite à un accident. Au-delà du gain en capacité, une phase de réadaptation pourra être proposé afin de pallier le déficit existant pour permettre à la personne de réaliser des activités de manière autonome, indépendante, sécure et efficace. De ce fait des aides techniques (matériel facilitant les activités de la vie quotidiennes) peuvent être proposé comme toute autre aides qu’elles soient humaines, animales, financières ou encore environnementales (avec des modifications dès l’environnement de la personne, aménagement) ;
- En centre psychiatrique, les notions de réhabilitation ou de réinsertion sont principalement abordées pour permettre à la personne de réintégrer la société en respectant les règles sociales, les mœurs, etc.
- En libéral, auprès des enfants ayant des troubles de l’apprentissage, des pathologies nécessitant une prise en charge ergothérapique ;
- Assurance, maison d’arrêt, Etc.
De plus, il peut proposer des formations que ce soit aux professionnels de santé sur le port de charges, l’économie d’effort ou l’utilisation d’un matériel spécifique et son apprentissage mais aussi au patient lui-même avec l’Éducation Thérapeutique du Patient, ou même proposer des temps de formation et de sensibilisations aux proches du patient et à toutes les personnes pouvant le côtoyer (sur le lieu de travail ou scolaire).
1 A4 en pdfInfographie "le métier d'ergothérapeute"
1/ Alice Tourancheau, vous êtes étudiante en 3e année et 1re Vice-Présidente Générale de l’UNAEE. Pour vous l’ergothérapie, c’est…
Une profession paramédicale centrée sur la personne, ses envies et ses besoins. Elle s’appuie et utilise les activités de la vie quotidienne comme moyen de rééducation auprès des personnes ayant une maladie acquise et/ou ayant subi un accident de la vie afin que ces dernières re-deviennent le plus autonome possible dans la vie de tous les jours.
2/ Les ergothérapeutes interviennent aussi bien auprès de jeunes enfants, de bébés, que de personnes porteuses de handicap ou âgées. Quel est le lien entre toutes ces pratiques ?
Le lien principal entre tous ces champs de pratique est d’accompagner l’ensemble de ces personnes pour qu’elles aient le plus d’autonomie possible dans les activités qui sont importantes pour elles dans leur vie de tous les jours.
3/ Pour vous l’avenir du métier passe par…
La connaissance et la reconnaissance progressive de l’ergothérapie en France par le grand public ainsi que la formation continue des professionnels ergothérapeutes afin de rester au courant des dernières avancées internationales dans le domaine scientifique de l’ergothérapie pour tenter de proposer un accompagnement le plus efficient possible.
4/ Enfin, pouvez-vous nous dire ce qui vous attire le plus dans ce métier ?
La perspective de pouvoir aider des personnes à s’engager de nouveau dans leurs activités favorites m’attire. Aussi, je suis ravie de pouvoir bientôt prendre part à l’expansion et l’évolution de cette belle profession en France.
Envie de devenir ergo ?
Nos trois étudiants vous ont donné envie de devenir ergo ? Alors voici comment se déroulent les études.
Déroulement des études
Admission
Après le baccalauréat, les modes d’admission possibles pour intégrer un institut de formation en Ergothérapie sont :
>> Parcoursup (dossier avec lettre de motivation, parfois avec entretien)
- Néobachelier
- Continuité d’études (profil favorisé à un niveau licence ou plus)
>> Parcoursup + (mêmes modalités, cependant pour les personnes qui souhaitent reprendre des études après une activité professionnelle)
>> PAS/LAS pour quelques rares instituts.
Formation
La formation se déroule sur 3 ans et comporte 6 semestres. Les enseignements sont répartis en formation théorique (avec des cours magistraux, des travaux dirigés, des travaux pratiques, pour un total de 2 000 heures) et en formation clinique (les stages, correspondant à 9 mois sur les 3 années d’études soit 1206 heures). Le Diplôme d’État d’Ergothérapeute obtenu à la fin de la formation est un Bac+3 (grade licence – 180 ECTS). Durant la 3e année de formation en ergothérapie, il est demandé aux étudiants de réaliser un mémoire d’initiation à la recherche.
Poursuites d’études
Grâce au grade licence, le Diplôme d’Etat d’Ergothérapeute permet de poursuivre son cursus universitaire vers un master, voire un doctorat (dans d’autres voies universitaires que l’Ergothérapie en France ou en Ergothérapie à l’étranger). Il existe également un certain nombre de diplômes universitaires, ouverts à toutes les formations, abordant des problématiques en lien direct avec la pratique de l’ergothérapie.
Débouchés
L’ergothérapeute intervient auprès de tout public de tous les âges (travailleurs, enfants présentant des troubles du développement, personnes avançant en âge, personnes souffrant de maladies psychiques, etc.) dans tous types de structures, qu’elles soient médicales (hôpital, centre de rééducation), médico-sociales (EHPAD, FAM, SESSD) ou sociales (centre pénitentiaire, centre de réinsertion professionnelle).
L’ergothérapie se pratique également de plus en plus en libéral. Peu importe son lieu de pratique, l’ergothérapeute ne travaille jamais seul, il collabore avec de nombreux professionnels (médecins, kinésithérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes, psychologues, assistants sociaux, infirmiers, aides-soignants, professeurs des écoles, moniteurs d’auto-école, distributeurs de matériel médical, etc.).
L’ergothérapeute a plusieurs évolutions de carrière possibles. Il peut faire une formation pour devenir cadre de santé, directeur des soins, cadre dans le secteur social ou médico-social, directeur d’établissement sanitaire, médico-social ou social.
Il est possible dans la pratique professionnelle de faire de la recherche, sous tutelle médicale, avec des financements spécifiques. L’accès à l’Université et la poursuite du cursus sont également des portes d’entrée dans la recherche. Il existe actuellement depuis 2020 en France, un master en ergothérapie intitulé : santé parcours recherche, gestion de projets et pratiques professionnelles en ergothérapie (RG3PE). La Suisse a ouvert à la rentrée 2017 le premier master francophone avec une spécialisation en Ergothérapie.
>> Lire aussi « L’ergothérapie expliquée par les ergo »
Contacts
- Union Nationale des Associations des Etudiants en Ergothérapie (UNAEE)
- Association Nationale Française des Ergothérapeutes (ANFE)
- Syndicat des Instituts de Formation en Ergothérapie Français (SIFEF)
- Facebook : UNAEE
- Twitter : @UNAEE
30 outils indispensables pour l’ergothérapie
Article publié le 2 juin 2021, mis à jour le 26 octobre 2022.