Aujourd’hui, 19 septembre 2018 a lieu la 11e Journée du refus de l’échec scolaire. Organisée depuis 2008 par l’Afev (Association de la Fondation Étudiante pour la Ville), elle s’accompagne chaque année de la publication d’une enquête portant sur le regard des enfants sur l’école et valorisant les pratiques (dans et hors l’école) de lutte contre l’échec scolaire. Chez Hop’Toys, nous croyons que chaque enfant a un potentiel. Alors, pour aider chacun d’eux à le développer, nous proposons des solutions concrètes pour faciliter les apprentissages, enrichir les pédagogies, prendre en compte les besoins particuliers, rendre l’école plus adaptée à tous.
Apporter notre pierre à l’édifice
Comme l’expliquait le spécialiste des sciences de l’éducation pédagogue Philippe Meirieu dans un texte écrit à l’occasion de la première journée du refus de l’échec scolaire, organisée par l’AFEV, « l’échec scolaire nécessite le travail de plusieurs acteurs, différents et complémentaires et, pourtant, tous entièrement et pleinement responsables ». Prenons ici notre part à l’édifice et apportons nos conseils et notre vision pour lutter contre « l’échec » scolaire.
Nous n’allons pas tenter ici de lister les raisons de celui-ci. L’environnement familial et culturel, l’estime de soi, la motivation, des problèmes de concentration, des pédagogies peut-être non adaptées au profil d’apprentissage de l’enfant et, bien sûr, de possibles troubles spécifiques des apprentissages font partie des causes potentielles qui doivent bien sûr être interrogées. Mais, comme le dit très justement Françoise Lantoine, professeur des écoles et coach
Les causes de l’échec scolaire sont aussi nombreuses qu’il y a d’enfants en échec scolaire, et il n’existe pas une seule et unique solution.
Ce terme – définitif, totalement négatif et dont on peut se demander quelle possibilité de rebond, quelle motivation, quelle perspective il peut laisser à l’enfant -désigne communément les élèves « en rupture » par rapport à l’institution, au travail et aux savoirs scolaires… Mais peut-être, ces savoirs peuvent-ils être acquis autrement, de manière moins scolaire, y compris à l’intérieur même de l’école ?…
Il y a par ailleurs, les élèves, nombreux, de plus en plus nombreux (depuis la prolifération des écrans diront certains) qui rencontrent des difficultés et dont tout l’enjeu sera justement qu’ils ne « décrochent » pas des apprentissages. Il est donc primordial de repérer les signes qui peuvent, qui doivent alerter afin de mettre en place avec l’équipe pédagogiques, avec éventuellement des thérapeutes, des remédiations et adaptations qui permettront à l’enfant de se (re)mettre en capacité d’apprendre, de progresser et de s’épanouir.
Depuis 19 ans, Hop’Toys sélectionne des produits permettant à chaque enfant de développer son potentiel, quels que soient ses troubles et difficultés éventuels. Depuis 19 ans, les propositions éducatives que nous faisons – que ce soit à travers notre sélection de jeux et d’outils ou à travers les ressources que nous proposons – empruntent aux pédagogies les plus innovantes, répondent à la psychologie moderne de l’enfant, reflètent l’évolution des connaissances sur son développement apportée notamment par les neurosciences.
Alors, nous ne sommes pas enseignants, mais depuis 19 ans, nous avons aidé beaucoup d’enfants, d’orthophonistes, de parents à « débloquer » des situations. Voici donc quelques propositions dont nous savons aujourd’hui qu’elles peuvent aider l’enfant à trouver sa place à l’école, faciliter ses apprentissages, représenter une alternative quand les autres modes de transmission, plus classiques, ne fonctionnent pas et surtout contribuer au plaisir d’apprendre, de tous !
Se sentir bien à l’école
Gérer ses émotions
Etre avec d’autres enfants toute la journée, éviter les conflits, « tenir en place », écouter des consignes, accepter de partager l’attention de l’adulte, suivre un rythme qui n’est pas forcément le sien… pour bien des élèves l’école peut induire un bouillonnement émotionnel difficile à gérer ! De nombreux spécialistes considèrent que la plupart des échecs scolaires sont la conséquence d’une mauvaise gestion des émotions et d’un environnement défavorable. Face à ce constat, la méditation, le yoga gagnent ainsi de plus en plus les classes. Dans l’aménagement de la classe lui-même, des solutions existent pour permettre à l’enfant de s’auto-réguler. Indispensables pour les enfants présentant des troubles, autistiques notamment, elles sont aussi bénéfiques à tous. Aménager un coin calme dans sa classe, mettre à disposition des fidgets, proposer aux élèves qui ont la bougeotte des assises dynamiques, des accessoires pour pouvoir bouger les pieds sans faire de bruit, des casques anti-bruit ou des écrans de concentration sont autant de solutions pour offrir un exutoire aux émotions, au besoin de mouvement de certains enfants et leur permettre de se concentrer.
Ecran de concentration pliable Study Buddy :
Cet écran offre une solution pérenne tout en étant flexible aux problèmes de concentration de certains enfants. Plié, il devient un plateau invisible sur le bureau et il se fait oublier. Déplié, il permet de créer un cloisonnement autour de l’élève, minimisant ainsi les sources de distractions et autres pollutions attentionnelles….
Trousse accessoires à mordiller
Une trousse qui permettra aux élèves ressentant le besoin de mordiller de le faire en toute discrétion puisqu’elle contient des imitations de fournitures scolaires (une règle, une calculatrice, un rapporteur et une gomme) en silicone à mordre. Sans PBA, latex, ni phtalate, ces 4 éléments factices présentent des formes, textures et résiliences variées.
>> Lire aussi : Quels fidgets pour la salle de classe ?
Développer ses compétences émotionnelles
S’il semble nécessaire d’apprendre aux enfants à gérer un trop plein d’émotions, il l’est tout autant de leur apprendre à les exprimer. Dans son article « Quand les émotions favorisent l’apprentissage »(La recherche, septembre 2018), David Sander, professeur de psychologie évoque des études tendant à prouver que « la capacité des élèves à reconnaître, à comprendre, à exprimer, à cataloguer, à réguler leurs propres émotions et celles des autres » serait bénéfique non seulement pour le climat scolaire, mais également pour la réussite des élèves . « Omniprésentes à l’école, les émotions participent au bien être des élèves (…) et ont le potentiel de faciliter leurs apprentissages » résume le chercheur, avant de conclure :
(…) la recherche en sciences affectives encourage à considérer sérieusement les fonctions des émotions au sein de la salle de classe : lorsque leur présence est perturbatrice il faut réfléchir aux meilleurs stratégies de régulation interpersonnelle ou intrapersonnelle à mettre en place et lorsque leur présence peut être facilitatrice, il faut réfléchir aux meilleures stratégies pour les déclencher et les entretenir.
Gérer son temps
La gestion du temps peut également être un facteur de stress important. Certains élèves ayant du mal à le maîtriser et, de fait, à être « prêts » aux dizaines de transitions qu’ils ont à faire au cours d’une journée (d’une séance à l’autre, des maths au français, d’un travail à oral collectif à un exercice individuel écrit, du retour de la récré…) peuvent ainsi se trouver décontenancés, perdre leurs moyens et par la même une bonne dose de confiance ! En Europe du nord, presque toutes les classes sont équipées d’un Time Timer. Ce petit outil tout simple offre à l’enfant une représentation claire et concrète, du temps, à consacrer à une tâche par exemple, libérant son esprit de cette préoccupation et lui permettant ainsi d’être totalement mobilisé sur la consigne.
Coopérer
Outre le fait que bâtir une société basée sur l’empathie et la bienveillance ne pourra que passer par une éducation à la coopération et donc à l’altruisme (ce qui est déjà une bonne raison en soi), la pédagogie coopérative est ce qui pourra permettre aux enseignants de répondre à leur double mission : gérer un collectif tout en mettant en place une enseignement différencié, condition sine qua non d’une école véritablement inclusive.
D’un point de vue purement pédagogique, Sylvain Connac, docteur en Sciences de l’Éducation, enseignant chercheur, chargé de cours à l’Université Paul Valéry de Montpellier explique par ailleurs que grâce à la coopération « on augmente le temps d’exposition aux apprentissages ; les élèves s’ennuient moins, sont beaucoup plus en activité et le temps scolaire est beaucoup moins subi. Des élèves qui ne s’ennuient pas, des élèves qui prennent plaisir dans ce qu’ils font en termes d’activités scolaires ont beaucoup moins envie de dégrader ce qui s’y passe. »
Autre avantage – « et non le moindre » souligne Sylvain Connac :
on donne la possibilité aux élèves d’être valorisés dans leurs progrès, leurs réussites, par la promotion de ce qui devrait être le propre de toutes les institutions d’une Nation : la promotion de l’altruisme. Ce que je sais c’est intéressant pour moi, mais ça l’est encore plus pour les autres. (…) On apprend ainsi progressivement ce qui est un des principes de base de l’altruisme qui est que l’Autre, dans toute sa différence, quelque soit la nature de sa différence, est au moins aussi important que moi.
Mais développer la coopération explique aussi Sylvain Connac, c’est prendre le risque qu’il y ait davantage de bruit parce que les élèves se déplacent, parce que les élèves parlent et donc que cela nuise au climat de classe. Pour que la coopération porte vraiment ses fruits, il faut donc que les enseignants y soient formés et qu’ils disposent d’un matériel adapté, du matériel pouvant favoriser le travail autonome, par atelier, etc.
Bien sûr la coopération c’est aussi et peut-être avant tout le rejet catégorique du harcèlement, de la moquerie. L’échec scolaire s’accompagne bien souvent d’une phobie scolaire. L’éducation à la diversité contribue aussi à créer un climat d’empathie, de confiance qui est naturellement plus propice aux apprentissages.
Des apprentissages plus adaptés
Apprendre selon son profil
Nous n’apprenons pas tous de la même façon, nous n’avons pas tous le même profil sensoriel. Connaître les différents profils d’apprentissage et surtout savoir lequel est le plus développé chez un élève pourra permettre de lui proposer une pédagogie plus adaptée. On distingue trois profils sensoriels de compréhension : visuel, auditif et kinesthésique. Ils permettent de savoir par quel canal, par quel sens les informations vont être le mieux véhiculées et mémorisées. Ces profils de compréhension montrent une dominante, un canal sensoriel à privilégier. En avoir conscience, diversifier ses méthodes d’enseignement en fonction, ses supports, ne pas toujours tous miser sur l’auditif, quand chez beaucoup le visuel et la manipulation sont essentiels pour comprendre est une démarche indispensable pour viser la réussite de tous les élèves.
Les profils sensoriels de compréhension
Infographie au format A4 sur les différents profils de compréhension dans l'apprentissage
>> Retrouvez nos conseils pour choisir le matériel adapté au profil d’apprentissage de l’enfant
Mieux apprendre grâce aux neurosciences
Variété des stratégies cognitives, principe d’inhibition, importance de la métacognition… comme nous l’expliquons dans notre article Mieux apprendre grâce aux neurosciences, « les sciences cognitives apportent une description de plus en plus détaillée des mécanismes de l’apprentissage et des troubles qui leur sont associés ». Elles permettent d’établir des lois générales d’apprentissage, « de valider plusieurs hypothèses sur la meilleure façon d’apprendre à lire, à compter ou raisonner ». (La recherche, Pédagogie et neurosciences, septembre 2018)
Le psychologue et chercheur Olivier Houdé explique : un défaut d’inhibition, [autrement appelé « résistance cognitive » (c’est à dire le fait d’avoir conscience de nos automatismes, pour mieux s’en détacher et parvenir à la réflexion)] peut expliquer des difficultés d’apprentissage (erreurs, biais de raisonnement, etc.) et d’adaptation, tant cognitive que sociale. »
Des pédagogies sont actuellement étudiées qui démontreraient que lorsque les professeurs enseignent à leurs élèves comment certains automatismes les conduisent à se tromper systématiquement, les élèves parviennent plus facilement à ne plus commettre ces erreurs.
S’appuyer sur les 4 piliers de l’apprentissage
Pour Stanislas Dehaene, titulaire de la Chaire de psychologie cognitive expérimentale au Collège de France, président du Conseil scientifique de l’Education nationale, la métacognition, le fait de comprendre comment on apprend – ici de comment on se trompe – rejoint l’un des 4 piliers de l’apprentissage : le retour sur erreur. 4 grandes règles essentielles à l’apprentissage ont en effet été mises en lumière grâce aux neurosciences : l’attention, l’engagement actif, le retour sur erreur et la consolidation. Face aux difficultés d’apprentissage de certains enfants, il conviendra d’abord de se demander si ces piliers sont bien mis en place.
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- L’attention : attention aux écrans !
Il y a 10 ans, le journal Le Monde avait mené une enquête demandant à des enseignants les raisons qui pouvaient à leurs yeux expliquer l’échec scolaire. Voici l’une des réponses qui fut adressée par une enseignante (il y a donc 10 ans déjà !) : « Je suis professeure des écoles (…) chaque année je constate une dégradation de la capacité de réflexion et de concentration des élèves. (…) Soit on ne change rien à la société d’aujourd’hui et, dans ce cas, il faut alléger les effectifs de manière à avoir des classes de 17 à 20 élèves ; soit il faut prendre conscience de la nuisance que sont les écrans. […] Le jeu vidéo empêche le jeu d’imitation, la performance se substitue à l’imagination, le virtuel ne permet pas à l’enfant d’expérimenter. »
Si aucune étude scientifique n’a réellement pu prouver le rôle néfaste des écrans sur les apprentissages, si tout est, comme toujours question de dosage et de bonne pratique, on ne peut néanmoins que constater que l’écran se substitue à d’autres formes d’apprentissages (à commencer par la lecture et donc, le vocabulaire) et découvertes sensorielles. Comme le dit l’ergothérapeute et formatrice en intégration neuro-sensorielle Isabelle Babington :
On ne peut pas/plus supprimer les écrans de nos vies, mais il faut se souvenir qu’à chaque fois qu’un enfant passe du temps devant, il ne se fournit pas en informations sensori-motrices organisatrices de son cerveau.
- L’engagement actif
Le cours magistral est moins efficace que les pédagogies obligeant l’enfant à réfléchir par lui-même, explique Stanislas Dehaene. Un enfant qui ne fait pas n’apprend pas. Mettre l’enfant en position de chercheur, c’est augmenter sa curiosité et donc son plaisir : 2 excellents leviers d’apprentissage. C’est le rassurer dans un premier temps en lui permettant de manipuler pour comprendre, se s’appuyer sur du concret avant de parvenir à l’abstraction. C’est aussi le valoriser en faisant appel à sa réflexion et en lui montrant qu’il est capable d’apprendre par lui-même. La méthode de Singapour en mathématiques, qui se base justement notamment sur la manipulation semble d’ailleurs corroborer cette importance de l’engagement actif de l’enfant dans la réussite des apprentissages.
- Le retour sur erreur
Le retour sur erreur, c’est à dire le fait de « signaler aux enfants précisément où ils se sont trompés » est essentiel selon Stanislas Dehaene. Mais s’il est indispensable à l’apprentissage, il a « un effet évaluatif que l’enfant prend pour lui (« Je me trompe tout le temps, donc je ne suis pas bon en maths »). La punition, génératrice de stress est d’ailleurs un inhibiteur d’apprentissage qui doit être banni. Le retour sur erreur doit au contraire s’accompagner d’une métacognition qui va permettre à l’enfant de comprendre comment fonctionne son esprit et de dédramatiser l’erreur.
« Ils prennent conscience que l’erreur est naturelle et qu’ils vont forcément progresser. »
- La consolidation
Un point capital de l’apprentissage est aussi de parvenir à passer d’un traitement conscient de certaines tâches, nécessitant beaucoup d’efforts à un traitement automatisé, inconscient. C’est le passage du déchiffrage à la lecture-compréhension par exemple. Ce passage de « l’explicite vers l’implicite » va libérer de la ressource intellectuelle. Cette automatisation passe donc nécessairement par la répétition et l’entrainement. Et à cet égard, les neurosciences nous enseignent aussi quelles stratégies de mémorisation sont les plus efficaces : alterner les périodes de révision et les périodes de tests.
Le sommeil joue aussi un rôle déterminant dans cette phase de consolidation. Il permet, explique Stanislas Dehaene, d’améliorer la mémoire, la généralisation, la découverte de régularités. L’amélioration du sommeil peut donc être une intervention très efficace pour remédier à des troubles de l’apprentissage. (source Apprendre à éduquer.fr)
Infographie sur le sommeil à imprimer
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Savoir répondre aux besoins spécifiques
Nous conclurons ces recommandations sur les stratégies d’apprentissage et de remédiation à mettre en place pour lutter contre « l’échec scolaire » avec un autre témoignage publié par le journal Le Monde en 2008, l’appel d’une professeur de lettres :
Je ne comprends pas que les enseignants ne soient pas sensibilisés à la problématique des troubles d’apprentissage. Pourtant ce trouble touche 5 à 10 % d’une classe. » C’est pourtant ce qui pourrait « permettre à l’enfant de poursuivre une scolarité harmonieuse et surtout sans humiliation et sans souffrance,poursuit-elle.
Si l’on ne peut pas dire aujourd’hui que les enseignants ne sont pas sensibilisés et attentifs à défaut d’y être véritablement formés, aux troubles des apprentissages, aux besoins spécifiques de certains élèves, la question des moyens qui leur sont donnés pour mettre en place des méthodes d’apprentissage optimales est toujours cruellement d’actualité.
Sources :
La coopération à l’école : les leviers pour améliorer le climat scolaire, réseau Canopé
Comment lutter contre l’échec scolaire ?article interactif, Le Monde, 25 septembre 2008