Mélanie Bodelet est kinésithérapeute, mais pas que : elle a ouvert un centre d’équithérapie « Kiné à l’étrier » en 2012, alliant ainsi son métier à sa passion : l’équitation.
Quel est votre parcours ?
J’ai toujours été attirée par le monde du cheval, et ce depuis toute petite. Lorsque j’ai débuté mes études je m’étais renseigné sur comment rattrapé le monde du cheval par la suite, et j’ai donc trouvé cette formation en équithérapie qui existait. J’ai été diplômée en kinésithérapie en 2009, et l’année suivante, je débutai ma formation en équithérapie !
Pourquoi avoir choisi l’équithérapie ?
Cela permettait d’allier mon métier à ma passion, l’équitation est pour moi une véritable passion de petite fille. J’ai toujours rêvé de faire de l’équitation, j’en ai parlé très longtemps à mes parents avant qu’ils acceptent. Nous habitions alors en région parisienne, et ce n’était pas un « sport » commun. Avec force de persuasion, je les ai convaincu et ai pu commencer l’équitation à l’âge de 16 ans.
J’ai acheté une ferme il y a un an et demi aux alentours de Pujols, dans le Lot et Garonne, où durant deux après-midi par semaine, je propose des séances d’équithérapie.
Qui peut bénéficier de l’équithérapie ?
Des patients aussi bien enfants et adultes. Etant donné que je suis kiné, je m’occupe principalement de patients ayant des troubles moteurs. Actuellement, j’ai une petite fille de 4 ans, Lola, porteuse d’un handicap moteur et cérébral et qui a commencé les séances lorsqu’elle avait tout juste deux ans. Les progrès sont impressionnants.
Les patients ont souvent une lourde pathologie, et les soins en salle sont assez restreints. Lorsque ce sont des prises en charges régulières, quasi-quotidienne, on arrive vite au bout du travail en salle. En équithérapie, nous sommes en extérieur, on travaille avec un animal, les patients n’ont pas l’impression de venir en séance, bien au contraire : ils viennent prendre du plaisir avec l’animal, ils viennent s’occuper d’un animal, le rapport est vraiment différent. On arrive à faire faire des choses aux patients qu’ils ne pourraient pas faire en salle.
Le fait d’être assis sur un cheval stimule tous les muscles du corps et permet d’avoir une certaine posture, d’étirer les muscles, de mobiliser la colonne vertébrale d’une façon dont le corps n’a pas l’habitude. Cela permet également de gérer et trouver l’équilibre mais aussi de connaitre ses limites.
Pour reprendre l’exemple de Lola, qui a 4 ans, en salle j’ai du mal à lui faire ouvrir les mains, à travailler la préhension, à attraper des objets, alors qu’en séance d’équithérapie, je lui demande d’attraper la brosse pour brosser le poney, de lever le bras pour lui brosser le dos, c’est un petit poney, mais vu qu’elle est petite, il faut vraiment qu’elle tende le bras. Ce sont vraiment des efforts qu’elle fait lors de ses séances d’équithérapie, efforts qu’elle ne ferait pas en salle, dans un cursus de soins classiques.
Pourquoi le cheval dans la thérapie, qu’apporte-t-il de plus par rapport à la zoothérapie classique ?
Il existe de nombreuses thérapies par l’animal, la dolphinothérapie, la zoothérapie (par le chien)… Après le cheval cela reste un symbole, symbole de puissance et de liberté. Ces symboles sont très importants, peut-être pas sur une petite fille de 4 ans, mais dès que l’on commence à entrer sur une prise en charge adulte, réussir à maitriser un cheval ça redonne confiance, ça donne une estime de soi supérieure. Derrière, il y a tout un penchant psychique. Lorsqu’on monte un cheval il y a la sensation de portage qui est aussi recréée, le patient se laisse bercer par le cheval, cela nous renvoie à notre enfance, et c’est pour cela que l’équithérapie est aussi utilisée en psychologie, versant que je n’utilise pas de mon côté.
Bonjour, ou avez vous fait votre spécialisation en hipotherapie e comment vous l’avez fait?