Qui n’a jamais entendu un enfant dire : « Non, c’est moi tout seul ! » ? Pour se construire et se développer,  les enfants ont besoin de devenir autonome et de réaliser des tâches par eux-mêmes. Maria Montessori l’avait bien compris et en a fait l’essence de sa pédagogie : elle conseille aux parents et à l’ensemble des professionnels de l’enfance de ne pas diriger les enfants, mais de plutôt les accompagner dans leurs apprentissages et dans le chemin pour devenir des adultes heureux. Or, il est parfois difficile de savoir comment s’y prendre. Comment, en pratique, apprend-on à un enfant « à faire seul » ? Comment l’accompagner ? Nous vous donnons dans cet article des pistes de réponses.

Observer les enfants

La première étape est l’observation attentive de son enfant. Grâce à celle-ci, vous pourrez déceler les différentes « périodes sensibles » dans lesquelles se situe votre enfant. Dans la pédagogie Montessori, les périodes sensibles correspondent aux moments où l’enfant est particulièrement intrigué par un aspect particulier de son environnement. Ce sera notamment :

  • Le mouvement
  • Le langage
  • L’ordre
  • La musique
  • La propreté
  • La lecture
  • Les petits objets
  • La politesse et la courtoisie
  • Les sens
  • L’écriture
  • La relation spatiale
  • Les mathématiques

En observant les enfants, nous pouvons déceler la période sensible dans laquelle ils se situent et ainsi leur apporter un meilleur accompagnement et des stimulations adaptées au bon moment afin qu’ils puissent apprendre de façon quasi inconsciente. Le moment compte considérablement, car chaque période sensible a une fin. Les compétences peuvent toujours être acquises plus tard, mais demanderont beaucoup plus de travail. Nous pouvons prendre l’exemple de l’apprentissage des langues, qui est une période sensible chez le jeune enfant. Plus il apprendra de langues différentes durant cette période sensible, plus il aura de facilité à s’exprimer dans ces langues. Au contraire, nous voyons comme il est parfois laborieux quand nous grandissons d’apprendre et de comprendre une nouvelle langue.

Enfant qui s'amuse avec ses mains à empiler

Nous avons dit que l’observation était indispensable pour appréhender les intérêts et les préférences du moment de l’enfant, mais sur quoi la faire reposer ? On s’intéressera particulièrement aux aspects suivants : 

  • Quels jouets sont utilisés ?
  • Comment ces jouets sont-ils utilisés ?
  • Est-ce que l’enfant à tendance à jouer seul ou avec d’autres enfants ?
  • Est-ce que l’enfant préfère une pièce en particulier dans la maison ? Qu’est-ce qui semble l’attirer dans cette pièce ?

Il ne doit pas y avoir intervention de l’adulte durant cette phase d’observation. Votre objectif ici est d’apprendre de lui en le regardant faire. C’est grâce à cette observation que vous pourrez lui proposer des activités en lien avec ses intérêts et préférences afin de développer ses compétences et son autonomie.

Montrer en détail et les laisser s’exercer

Selon Maria Montessori « l’autonomie, c’est être capable de faire quelque chose soi-même. Faire l’expérience de l’autonomie n’est pas seulement un jeu. C’est aussi un travail que l’enfant doit accomplir pour grandir ». On voit bien ici l’idée d’accompagnement. Mais pour accompagner, il faut d’abord montrer puis laisser s’exercer. Comme le dit le proverbe, c’est en forgeant que l’on devient forgeron !

exemple de la méthode Montessori

Les enfants ont d’abord besoin qu’on leur montre exactement ce qu’il faut faire, lentement, avec des gestes simples qu’ils peuvent comprendre et reproduire. L’étape suivante consistera à leur donner l’occasion de s’exercer. De les laisser faire leurs propres erreurs et se corriger eux-mêmes. En leur montrant de manière précise et en fixant les limites, vous pouvez les laisser apprendre à faire seul. Lorsqu’ils parviendront à réaliser la tâche, ils gagneront en confiance et en estime de soi. Et c’est prouvé, lorsqu’on a confiance en soi, on se sent mieux et on réussit mieux ! 

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Encourager et traiter avec respect

L’enfant que l’on traite avec respect et que l’on encourage à essayer de faire des gestes nouveaux apprend plus facilement à faire les choses de sa propre initiative. En tant qu’adulte, il faut donc aborder l’enfant comme un individu capable. Les enfants qui se sentent respectés et capables sont d’ailleurs plus rassurés et sereins sur le plan affectif que ceux qui sont trop couvés.

N’hésitez pas à encourager les enfants sans les infantiliser. Faites leur confiance, ils vous le rendront bien en retour. Leur donner des responsabilités par exemple (mettre la table, aider à la cuisine, ranger la maison…) leur permet de prendre confiance et d’agir. En les encourageant, vous les motiverez, leur donnerez du courage et les inciterez à persévérer.

Comme le disait Rudolf Dreikurs, « l’encouragement est à l’enfant ce que l’eau est à la plante ».

>> Encouragement ou compliment ?

Pour aider les enfants à atteindre leur plein potentiel, nous devons essayer de comprendre leurs motivations et leurs besoins intérieurs afin de leur offrir le meilleur soutien qui fondera leur personnalité. Montessori a vu que seuls les enfants peuvent réaliser leur propre auto-construction. À nous, adultes, parents, enseignants de les assister dans cette étape.

Article publié le 18 février 2020, mis à jour le 15 juin 2022.

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