L’étude des neurosciences cognitives permet de grandes avancées sur le plan pédagogique. Les enfants qui présentent des troubles de l’apprentissage, notamment de l’attention, sont au cœur du projet ATOLE (Attentif, à l’École). Ce projet a pour but de développer des compétences attentionnelles dans le milieu scolaire.
Un cerveau qui effectue une tâche à la fois
La capacité d’attention des élèves est touchée par notre société hyper connectée. L’objectif d’un instituteur, d’un professeur est d’obtenir “un peu silence, un peu de concentration”. L’attention pure et parfaite de l’élève modèle est particulièrement difficile à obtenir. Est-elle naturelle ? En réalité, on est constamment attentif à quelque chose. Ce qui est difficile est la stabilité de cette attention sur une partie des informations de notre environnement. À l’école, les élèves arrivent en croyant que les professeurs demandent une attention parfaite tout au long de la journée, ou du cours. En réalité, les enseignants attendent une synchronisation des attentions à certains points clefs du cours. Et si les élèves avaient conscience de cela, il serait plus simple pour eux de répondre à cette attente.
Quand on étudie, quand on lit, quand on est concentré, il peut arriver qu’on se laisse distraire, et cela nous fait culpabiliser. D’après Jean-Philippe Lachaux, c’est tout à fait normal et naturel. Il parle du “mythe de l’attention parfaite”, ancré dans notre société. Notre cerveau est assailli de stimuli auxquels il va donner ou non une priorité au niveau attentionnel. L’objectif de J-P. Lachaux est de faire comprendre aux jeunes qu’il est possible de gérer son cerveau de manière souple grâce à une gymnastique de l’attention. Il compare cela à un marin qui apprend à naviguer en fonction du vent et des courants.
Jean-Philippe Lachaux est chercheur en neurosciences cognitives et directeur de recherche (Dynamique cérébrale et cognition) à l’INSERM de Lyon. Dans ce talk, il introduit la mise en place du projet ATOLE en abordant les stimulations de notre cerveau à l’heure de l’hyperconnexion.
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Atole, des conseils pour une vraie connexion
Aujourd’hui, notre cerveau est mis à rude épreuve lorsqu’il s’agit de rester concentré sur une tâche. Que ce soit au travail ou à la maison, nous sommes constamment sollicité par une multitude de stimuli qui vont nous éloigner de notre objectif. Au travail, on veut réaliser plusieurs tâches en même temps, on doit réagir vite et répondre à de nombreux impératifs. À la maison, qui n’a jamais consulter Facebook, ses messages, etc. tout en regardant un film ou une série ? Pour booster les capacités attentionnelles des futurs citoyens de notre société, J-P. Lachaux utilise l’école pour apprendre à faire attention. L’école est un lieu intéressant pour apprendre à faire attention puisqu’elle accueille des enfants avant leur exposition aux nouvelles technologies de l’information.
Au fur et à mesure des activités scolaires, et en s’appuyant sur la métacognition (la prise de conscience de son propre état mental), on va apprendre aux enfants ce qu’est la concentration et comment cela fonctionne. L’objectif du projet ATOLE est donc d’apprendre aux jeunes à repérer l’instant où ils perdent la concentration, pour réajuster leur comportement. Ainsi, en opérant cette gymnastique cognitive, ils s’améliorent et développent une meilleure résistance à l’évasion de la pensée.
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Comment travailler les compétences attentionnelles ?
Cette gymnastique repose sur un cycle simple à appréhender : Perception > Intention > Manière d’agir (PIM). Concrètement, lorsque nous avons un objectif, nous nous concentrons sur une perception (l’objet en question perçu par nos sens). Nous avons une intention qui est de réaliser une action, cet objectif. Enfin, nous mettons en place une manière d’agir pour influencer l’objet dans la direction choisie. Tout simplement, il s’agit de garder en tête l’objectif que nous avons, pour réajuster nos actions afin de l’atteindre notamment lorsque nous sommes sujets à des stimuli “déconcentrant”.
L’attention hyper focalisée n’est pas la meilleure manière de donner son attention puisque parfois elle nous aveugle. Par exemple, suite à un crash d’avion, la boîte noire révèle parfois que l’alarme retentissait pour prévenir le pilote d’une dysfonction de l’appareil. Trop concentré sur autre chose, il n’a pas entendu cette alarme. Un autre exemple est celui du film du gorille. Dans une vidéo, deux équipes se font des passes de ballon (une équipe en blanc, une équipe en noir). On demande aux spectateurs de compter les passes de l’équipe en blanc. Durant la vidéo, une personne déguisée en gorille traverse la pièce, et aucun spectateur ne la voit…
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L’intention est la clef de l’attention. En gardant en tête notre intention, nous sélectionnons mieux les informations perçues et agissons mieux pour répondre à notre objectif. Le projet ATOLE, mené par J-P. Lachaux, doit donc apprendre aux jeunes à être concentré efficacement, dès leur plus jeune âge dans le milieu scolaire. L’objectif est de développer les capacités attentionnelles avant d’être exposé aux outils numériques qui dissipent un peu plus notre attention.
Les solutions Hop’Toys pour les troubles de l’attention
Time-Timer : Un outil très simple d’utilisation qui permet de matérialiser le temps par une représentation visuelle. Il faut tourner le disque rouge jusqu’à l’intervalle de temps désiré. La partie visible du disque diminue au fur et à mesure que le temps s’écoule jusqu’à disparaître. Un bip sonore prévient que le temps imparti est écoulé.
Busylegz : Le Busylegz est l’outil indispensable pour les enfants ayant la bougeotte ! Placé sous une table, l’enfant positionne ses pieds de chaque côté et exerce des mouvements en toute discrétion. Idéal pour les enfants TDAH et présentant des troubles de l’attention.
Coussin Dynair Premium : Ce coussin ergonomique se place sur une chaise pour créer une assise dynamique et confortable. Une face est munie de picots pour une stimulation tactile, l’autre face est lisse.
Barrière Pop-up : Facile à installer, elle permet de créer instantanément un espace de travail délimité, facilitant ainsi la capacité de concentration en éliminant du champ de vision les stimuli « parasites ».
Sources :
Cortex Mag, « Apprendre aux élèves à maîtriser l’attention »
Agence Nationale pour la Recherche, « Attentif à l’école », 2013
Sciences Humaines, « L’attention, ça s’enseigne ! Rencontre avec Jean-Philippe Lachaux », Sophie Viguier-Vinson, Avril 2016
France Culture, « Les vertus scolaires : attention à l’école », Louise Tourret, 7 décembre 2016