Du 11 au 17 mars 2024 a lieu la 26e édition de la Semaine du Cerveau, organisée par la Société des Neurosciences. Cette manifestation de portée internationale a pour objectif de sensibiliser le grand public à la recherche sur le cerveau. Les neurosciences étudient le système nerveux du point de vue de sa structure (cellules, moelle épinière, nerfs…) et de son fonctionnement. Les nombreuses recherches passées et en cours nous permettent de mieux comprendre le développement normal du cerveau, mais aussi ses dysfonctionnements. Ainsi, les chercheurs tentent d’identifier les mécanismes des troubles et des maladies cognitives afin de développer de nouvelles approches pour les diagnostiquer et les traiter.
Pour en apprendre davantage sur les neurosciences et ses apports dans le développement de l’enfant et les apprentissages, retrouvez un dossier complet, regroupant tous nos articles sur le sujet.
Neurosciences et éducation
L’éducation au regard des neurosciences affectives
Les évolutions des pratiques éducatives et pédagogiques doivent beaucoup aux neurosciences. En effet, les neurosciences affectives et sociales portent sur l’activité du cerveau lorsque nous éprouvons des émotions ou sommes en relation avec autrui. Elles ont permis de mettre en lumière la corrélation entre cerveau et émotions et de démontrer que l’empathie et la bienveillance étaient majeures pour le développement et les capacités d’apprentissage de l’enfant. C’est donc une découverte majeure qui nous a permis de faire évoluer nos pratiques éducatives et les méthodes d’enseignement.
Ainsi, un enfant compris et soutenu sera motivé, et s’épanouira dans son milieu familial comme à l’école. Le volume de son hippocampe, partie du cerveau qui gère notamment la mémoire, s’ouvre alors et lui offre une meilleure capacité d’apprentissage. Être empathique ne signifie pas être laxiste et ne poser aucune limite à son enfant. Il s’agit de construire une relation bienveillante, avec un cadre qui est expliqué et compris par l’enfant.
>> Lire l’article : l’éducation au regard des neurosciences affectives
Neurosciences : ce qu’elles nous apprennent sur les enfants
L’avancée des recherches neuroscientifiques permet de mieux comprendre le développement des enfants. Suite à ces découvertes, plusieurs hypothèses et recommandations ont été émises par des pédiatres et des pédagogues afin de mieux comprendre les enfants et savoir comment agir avec eux pour être en cohérence et en harmonie avec leur développement naturel.
Les neurosciences ont mis en évidence 3 grands mécanismes d’apprentissage chez les jeunes enfants. Ces 3 mécanismes permettent le développement global de l’intelligence et il ne faut en aucun cas les freiner. Pour en savoir plus sur ces 3 mécanismes et savoir comment les mettre en pratique, découvrez notre article complet.
>> À lire : neurosciences, ce qu’elles nous apprennent sur les enfants.
Neurosciences et apprentissages
Les 4 piliers de l’apprentissage
Les neurosciences cognitives étudient le cerveau en tant qu’outil de traitement de l’information. Les recherches dans ce domaine ont permis d’identifier 4 facteurs principaux de réussite dans les apprentissages : l’attention, l’engagement actif, le retour d’information et la consolidation.
L’attention est ce qui nous permet de filtrer les informations qui nous semblent importantes, de les sélectionner et d’en moduler le traitement. Le défi des parents et des enseignants est donc d‘attirer et de canaliser l’attention sur la bonne information.
L‘engagement actif, c’est la participation. Il est important que l’enfant fasse, essaie et s’investisse dans son apprentissage. Le tâtonnement est une phase très importante. Elle lui permettra de se questionner, de découvrir et de mettre en pratique ses capacités.
Le feedback, c’est l’apprentissage par l’expérimentation. En s’engageant, l’enfant tâtonne et fera nécessairement des erreurs. Elles sont au cœur de son apprentissage dans la mesure où il comprend ce qui ne fonctionne pas. C’est pourquoi il est important que l’enfant développe un rapport sain à l’erreur. Cela ne doit pas être une source de stress, mais un moyen de rebondir et de se questionner.
Consolider ce que l’on a appris, c’est s’entraîner, pratiquer jusqu’à ce que le cerveau parvienne à l’automatiser. L’apprentissage devient acquis lorsqu’il ne demande plus d’efforts.
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Mieux apprendre grâce aux neurosciences
Depuis plusieurs années, les découvertes des neurosciences sur le cerveau et ses mécanismes amènent à interroger la meilleure manière d’apprendre et donc la meilleure manière d’enseigner. Mais pour comprendre ce que peuvent apporter les neurosciences à l’éducation, il faut d’abord comprendre un peu (mieux) comment fonctionne le cerveau. Découvrez des éléments de réponse dans cet article. Ils sont issus de la conférence donnée par Olivier Houdé, Professeur en psychologie.
>> Mieux apprendre grâce aux neurosciences
Apprendre plus efficacement grâce aux neurosciences
Vous avez l’impression que ce dont votre enfant aurait surtout besoin serait d’apprendre à apprendre ? Pour que tout ce temps passé sur ses leçons, ses apprentissages, soit plus fructueux ? Vous vous interrogez sur les outils que vous pourriez mettre à sa disposition pour l’aider à être plus efficace dans ses apprentissages, lors de ses devoirs ou pour préparer ses examens ? Hélène Peteau, ergothérapeute spécialisée dans les troubles d’apprentissage, vous conseille ici 10 outils et méthodes éprouvés, et basés sur les recherches en neurosciences, pour optimiser l’incroyable potentiel du cerveau de votre enfant ! Et lui apprendre à apprendre !
>> Retrouvez nos 10 conseils pour apprendre à apprendre
Et pour aller plus loin, téléchargez gratuitement notre infographie « 10 conseils pour favoriser les apprentissages ». Répartition du temps d’apprentissage, importance du sommeil, diversifier les approches sensorielles ou encore favoriser l’apprentissage par le jeu… Ces conseils peuvent sembler évidents, mais il peut être utile, pour votre enfant comme pour vous, de les avoir sous les yeux !
>> Téléchargez nos 10 conseils pour favoriser les apprentissages
Neurosciences et langage
L’apprentissage du langage est quelque chose qui émerveille les parents puisque 12 mois après la naissance, leur bébé commence à dire ses premiers mots, et à deux ans, l’enfant est capable de faire des petites phrases. Du point de vue des neurosciences, que se passe-t-il dans le cerveau de bébé ? Le langage est un système extrêmement complexe, mais grâce à la recherche, nous sommes désormais capables d’en comprendre le fonctionnement et l’acquisition. De plus, nous pouvons également mieux comprendre, diagnostiquer et traiter les troubles du langage.
>> Lire l’article : neurosciences, comment se développe le langage
Lors des conférences TED, de nombreux experts et scientifiques en sciences cognitives se sont exprimés sur les neurosciences en lien avec le langage. Comment les bébés apprennent-ils si rapidement ? Comment la langue façonne-t-elle notre manière de penser ? Et quels sont les avantages d’un cerveau multilingue ? Découvrez, dans cet article, 10 vidéos de conférences qui pourront répondre à ces questions et bien d’autres.
>> Langage et neurosciences : 10 conférences à découvrir.
Neurosciences et troubles cognitifs
Troubles de l’attention
L’étude des neurosciences cognitives permet de grandes avancées sur le plan pédagogique. Les enfants qui présentent des troubles de l’apprentissage, notamment de l’attention, sont au cœur du projet ATOLE (Attentif, à l’École). Ce projet a pour but de développer des compétences attentionnelles dans le milieu scolaire.
Aujourd’hui, notre cerveau est mis à rude épreuve lorsqu’il s’agit de rester concentré sur une tâche. Que ce soit au travail ou à la maison, nous sommes constamment sollicités par une multitude de stimuli qui vont nous éloigner de notre but. L’objectif du projet Atole est d’apprendre la concentration aux enfants. C’est-à-dire comprendre son fonctionnement et apprendre à repérer l’instant où ils perdent la concentration, pour réajuster leur comportement. Ainsi, en opérant cette gymnastique cognitive, ils s’améliorent et développent une meilleure résistance à l’évasion de la pensée.
>> Tout savoir sur le projet Atole
L’orthopédagogie en classe
L’orthopédagogie est un domaine de connaissances et d’intervention qui vise l’évaluation, la prévention, la remédiation des difficultés d’apprentissage, que celles-ci soient ou non liées à des troubles. L’orthopédagogie permet à chacun de surmonter ses obstacles et de développer au mieux son potentiel. Cette pratique prend appui sur la recherche en sciences de l’éducation (pédagogie, didactique…) et en sciences cognitives (parmi lesquelles les neurosciences). De nombreux enseignants se forment aussi à l’orthopédagogie, afin de modifier leurs pratiques de classe. Christelle Coronet est enseignante-orthopédagogue en CE1-CE2 et Vice-présidente de l’UOF ; Virginie Galière est directrice d’école et enseignante-orthopédagogue en CM1-CM2. Toutes deux nous font part de leur expérience de l’orthopédagogie en classe et de ses apports dans l’accompagnement des élèves.
>> Retrouvez l’interview de Christelle et Virginie sur l’orthopédagogie en classe
Neurosciences et fonctions exécutives
Les fonctions exécutives sont des habilités du cerveau qui permettent l’adaptation à des situations nouvelles, « non-routinières ». Elles reposent sur l’attention, la mémoire de travail, la planification et la flexibilité mentale.
Lorsqu’un enfant présente des anomalies dans ses fonctions exécutives, que l’on appelle troubles des fonctions exécutives, il peut être gêné et présenter des difficultés scolaires. Les dysfonctions exécutives fatiguent l’enfant qui doit fournir des efforts supplémentaires pour combler ses difficultés. Elles diminuent la capacité d’attention en classe, augmentent la difficulté à réaliser des problèmes et à s’adapter aux exigences du milieu scolaire. Découvrez dans cet article toutes les explications ainsi que des solutions pour renforcer ces fonctions exécutives.
>> Neurosciences et fonctions exécutives
La maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est une maladie dégénérative entraînant une perte progressive de la mémoire et des fonctions exécutives. Malheureusement, on ne sait pas encore guérir cette maladie. Mais grâce à la recherche neuroscientifique, notre connaissance de cette maladie évolue rapidement depuis quelques années. On ne connaît pas encore les causes précises de la maladie d’Alzheimer : elle n’est pas une cause normale du vieillissement et dans 99 % des cas, l’origine n’est pas héréditaire. Pour autant, les chercheurs ont identifié plusieurs mesures qui pourraient aboutir à une prévention efficace.
>> À lire : maladie d’Alzheimer, les bases pour comprendre
Semaine du cerveau
La semaine du cerveau est organisée chaque année depuis 1999 par la Société des Neurosciences. Cette année, vous pouvez retrouver de nombreux événements en ligne : conférences, ateliers, expositions, débats, etc. Ainsi, durant une semaine, le grand public aura l’opportunité d’aller à la rencontre des chercheurs et de s’informer sur l’actualité des neurosciences.
Pour participer à ces manifestations, rendez-vous sur le site de la Semaine du Cerveau.