Lorsqu’on est une personne avec le trouble du spectre de l’autisme (TSA), les fêtes de fins d’années peuvent s’avérer difficiles. Les personnes autistes, aussi bien les enfants autistes que les adultes, ont en effet parfois du mal à gérer leurs émotions en cette période pas de tout repos. Dans cet article, nous explorons toutes les facettes de Noël pour expliquer les difficultés que les personnes avec un TSA peuvent rencontrer, et surtout nous vous donnons des pistes concrètes pour rendre Noël plus inclusif pour tout le monde ! Voici un article conseil spécial Noël avec un TSA.

Les raisons pour lesquelles Noël et les fins d’années peuvent mettre les nerfs d’une personne TSA à rude épreuve

Chaque personne sur le spectre de l’autisme possède des particularités qui lui sont propres. Elle peut ainsi être plus moins sensible à certains éléments, ce qui peut rendre l’expérience des fêtes plus compliquées. Ici, nous vous donnons quelques clefs pour mieux comprendre votre proche TSA, ainsi que des idées de solutions à mettre en œuvre pour lui offrir un Noël serein.

Noël avec un TSA, le casse-tête des cadeaux et la course dans les magasins

Si offrir des cadeaux vous paraît simple, cela n’a en réalité rien d’anodin. En effet, les personnes avec un TSA éprouvent souvent des difficultés à comprendre les codes sociaux et l’implicite. 

Dans la tête d’une personne autiste, les questions fusent. Faut-il demander explicitement ce que veut la personne ou au contraire lui faire la surprise ? Quel budget allouer aux cadeaux ? Quel cadeau est approprié pour un enfant, un adolescent, un adulte ou une personne âgée ?

C’est sans compter la course effrénée aux cadeaux dans les magasins. 

En période de fêtes, les magasins sont très bruyants, il y a des lumières qui clignotent, des animations commerciales, de la musique. Ces espaces bondés représentent un défi pour de nombreuses personnes autistes en raison de la surcharge sensorielle qu’ils éprouvent face à tous ces stimuli.

Certains enfants autistes font ainsi des crises dans les magasins (ou d’autres lieux publics). Ils pleurent, crient, s’agitent. Les personnes qui assistent à la scène croient qu’ils font un caprice alors qu’il s’agit en réalité de l’expression d’une réelle souffrance. Cela donne lieu à des situations gênantes ou délicates.

Noël avec TSA : le shopping et les cadeaux

>> À lire aussi :  » Pour un Noël inclusif en harmonie familiale ».

Nos solutions pour un Noël inclusif

Pour éviter la surcharge sensorielle et le stress occasionnés, nous avons quelques conseils à vous partager :

  • Fixez de façon collective des règles concernant les cadeaux afin de faciliter la vie de chacun : un budget, un type de cadeau identique pour chacun ;
  • Si vous rendre en magasin est compliqué, vous pouvez acheter l’essentiel des cadeaux en ligne ou dans des petits magasins locaux. Ces derniers sont souvent moins fréquentés que les grandes enseignes ;
  • Privilégiez les courses de Noël un jour de semaine, lorsque les gens travaillent. Vous serez plus au calme pour acheter vos cadeaux ;
  • Certains magasins, à l’instar de Carrefour, ont mis en place des heures silencieuses pendant lesquelles l’intensité des lumières est réduite. Il n’y a pas de musique dans les allées. Malheureusement, tous les magasins ne proposent pas ces créneaux adaptés aux personnes autistes ou handicapées. Le mieux reste de vous renseigner auprès de vos commerces de proximité.

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Noël, les relations et la famille

Noël est une fête familiale. On se déplace, on va chez les uns et les autres, on discute avec des personnes qu’on ne fréquente parfois pas le reste de l’année.

Pour une personne neurotypique, les interactions sociales sont naturelles. Elle le fait sans y penser alors qu’une personne autiste doit coordonner ses gestes et ses paroles pour contrôler à la fois sa communication verbale et sa communication non verbale de façon consciente. Cela s’avère fatiguant et stressant. 

De plus, échanger en groupe est très énergivore, car il faut rester concentré sur la conversation, prendre en compte les paroles, mais aussi les gestes, les expressions et les émotions de l’ensemble du groupe pour y répondre de façon adéquate.

On comprend pourquoi les réunions de familles peuvent être stressantes, surtout que tout le monde ne connaît pas bien l’autisme. Il peut être délicat d’évoquer son handicap avec la famille éloignée.

Nos solutions pour des festivités apaisées en compagnie d’un proche sur le spectre

Heureusement, nous avons quelques astuces pour apaiser les relations et permettre de mieux gérer les relations sociales au moment de Noël : 

  • Prévenez votre proche TSA à l’avance concernant l’organisation des trajets et des repas prévus. Cela lui permet de se préparer aux fêtes ;
  • N’hésitez pas à demander à la personne ce dont elle a besoin pour se sentir détendue. Vous pouvez par exemple mettre une pièce calme à disposition afin de lui permettre de s’isoler si elle en ressent le besoin ;

Acceptez que la personne TSA ne fasse pas comme tout le monde. Ne faites aucune remarque si vous la voyez stimmer (avoir des gestes répétitifs qu’on appelle des stéréotypies), mettre un casque antibruit, se lever pour bouger. Nous avons tous des mécanismes pour nous aider à gérer nos émotions et notre environnement. Les stéréotypies servent aux enfants autistes et aux adultes autistes à s’autoréguler.

>> À lire aussi : « 15 bonnes idées de cadeaux pour un adulte avec TSA ».

Noël avec un TSA, la nourriture et les traditions

Partager un repas est une activité sociale très importante dans de nombreuses cultures, encore plus lors d’événements particuliers comme Noël.

Les personnes autistes présentent souvent des rigidités alimentaires : elles peuvent adorer certains aliments particuliers en raison de leur goût, de leur texture ou de leur odeur. D’autres, au contraire, peuvent être impossibles à manger. 

Nous avions interviewé l’ergothérapeute Marie Ruffier-Bourdet pour en savoir plus sur les troubles de l’alimentation dans l’autisme.

Pour en revenir aux fêtes de fin d’années, du côté de la personne autiste, il est délicat de demander un plat différent ou de devoir expliquer pourquoi il est impossible de manger le repas de Noël. 

Ces problèmes alimentaires peuvent mener à des tensions voire à des conflits avec les proches durant les fêtes de Noël, car les repas s’accompagnent de traditions et de rituels sociaux. Toucher au repas, c’est aussi remettre en question ces traditions et rituels. Alors autant proposer un repas adapté à tous !

Noël avec TSA : repas de famille

Nos conseils spécial Noël pour un repas de fêtes adaptés  tous

Voici quelques conseils simples pour dédramatiser le moment du repas et faire en sorte que chacun profite du moment :

  • Ouvrez la discussion lors des préparatifs afin de savoir ce qu’il est possible de faire (ou non) ensemble. Cela permettra de trouver un terrain d’entente entre tous les invités. Certaines personnes autistes préfèreront apporter leur repas ou envoyer en amont une liste de plats et d’ingrédients qui conviennent pour que la famille puisse s’organiser ;
  • Si les régimes alimentaires des uns et des autres ne sont pas compatibles, vous pouvez proposer plusieurs plats ;
  • Pourquoi ne pas faire évoluer le repas de Noël en organisant un buffet où chacun apporte des plats à partager ? Cela laissera plus de liberté individuelle et permettra à tous les goûts de s’y retrouver. Une autre solution peut être de commander auprès d’un traiteur ou de passer les Fêtes au restaurant.

Vous l’aurez compris, avec quelques aménagements vous pouvez passer un Noël plus inclusif en famille !

Alexandra Valette, Cheffe de projet communication et influence.

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