Les enfants grandissent de plus en plus éloignés de la nature. Qu’ils vivent en ville (où c’est, bien sûr, encore plus vrai) ou à la campagne, ils passent quoi qu’il en soit beaucoup moins de temps à l’extérieur que leurs grands-parents et arrière-grands-parents. L’urbanisation, les nouvelles technologies, le fait que nous craignions aujourd’hui de les laisser crapahuter seuls dehors expliquent notamment cette évolution de nos sociétés… Mais le cerveau a besoin de nature, de stimulations sensori-motrices variées pour se développer. Alors, comment combler ce que d’aucuns nomment désormais un « déficit de nature » ?
Méline Dutriévoz-Boyer, directrice de crèche également à l’origine du concept de Slow pédagogie, nous proposait en 2018 une petite sélection d’outils pour permettre aux enfants de renouer avec la nature, mais aussi avec eux-mêmes. Nous l’avions complétée avec quelques outils « nature ».
Le bac de découverte : « le support à univers »
En tant que professionnelle de la petite enfance, Méline sait qu’il est essentiel de donner du réel aux explorations de l’enfant, surtout avant trois ans. Dans la crèche de Méline, on travaille « à fond avec la nature ». C’est l’état d’esprit de toute l’équipe. Il ne s’agit pas de « recréer la nature », mais de la faire entrer dans la crèche. Et pour cela, Méline a un produit phare : le grand bac d’exploration, autrement appelé dans sa crèche : « le support à univers ». On peut tout y mettre en scène : ferme, désert, mare aux grenouilles, banquise… en utilisant de la paille, du sable, de la glace… et même en recouvrant son fond de tapioca cuit !
L’enfant appréhende le monde par ses sens, bien sûr. De ce fait, à chaque fois que Méline et son équipe créent des ateliers avec de la paille, de l’eau, de la glace (même si elle sait bien que cela induit le risque de mouiller les jouets qu’elles y auront disposés), elle remarque que l’enfant – le petit enfant en particulier – investit beaucoup mieux son atelier.
C’est justement ce que vont permettre ces grands bacs, qui peuvent d’ailleurs être utilisés à l’intérieur ou à l’extérieur : patouiller, toucher des matières naturelles, pouvoir regarder la glace fondre, les végétaux se transformer, etc. Ils ont juste le rebord qu’il faut, juge Méline, pour pouvoir y disposer des matières, sans empêcher les tout-petits d’y accéder.
Sur le site slow-pedagogie, Méline propose de nombreuses possibilités d’exploitations du bac de découverte dans lequel elle recommande de disposer, notamment des :
- figurines, véhicules
- matières naturelles (herbes, cailloux, sable, terre, eau, écorces, rondins de bois, etc.)
- matières alimentaires (farine, semoule, lentilles, colorant alimentaire, etc.)
- objets permettant des manipulations (cuillères profondes, tuyaux en cartons, en PVC)
>> Lire aussi : La slow pédagogie ou comment apprendre à son rythme
Mettre en scène son bac d’exploration
Bac d’exploration : Un bac d’exploration aux multiples utilisations ! Avec le décor choisi, l’enfant peut s’amuser en créant plein de scénarios possibles : la forêt, la savane, la ferme…
Planche décor corail : Une planche décor sur le thème de l’océan : l’enfant peut le rendre plus réaliste en utilisant des coquillages et des figurines de poissons, du sable et même de l’eau !
Pas beaucoup de place à la maison pour un bac aussi grand ? Pas de problème. Les bacs de découverte existent aussi en plus petit format, mais toujours avec un rebord suffisamment haut pour pouvoir y cacher des éléments, des figurines, etc.
Bac à sable : Ce bac en plastique avec de hauts rebords permet de limiter la zone de jeu lorsqu’un enfant utilise de la pâte à modeler ou du sable et de créer ainsi un espace dédié au jeu.
Des éléments naturels
Mine de rien, en ville, il n’est pas évident de trouver sable, coquillages ou rochers. Si vous n’avez pas la possibilité d’en ramasser dans la nature, vous pouvez aussi en trouver chez Hop’Toys.
Cercles bambou : 500 gr de cercles en bambou naturel pour créer de belles mandalas mais aussi pour le plaisir de la manipulation. À mélanger avec des pierres naturelles pour des activités de type Reggio.
Maxi panier d’exploration nature : Un kit de démarrage indispensable pour tous ceux qui souhaitent mettre en place des activités de découverte et d’exploration sensorielle avec des produits naturels ! Contient des galets de rivière, des pierres polies de couleurs assorties, des petits et des gros coquillages, des pommes de pin, etc.
Lot de 5 gros coquillages : 5 gros coquillages de formes et de textures différentes, qui favoriseront la stimulation tactile et visuelle de votre enfant.
Des jouets pour la nature
Se rapprocher de la nature, c’est aussi apprendre à la protéger, à comprendre sa vulnérabilité, à l’observer. Pour cela, on pourra notamment inviter les enfants à prendre soin des oiseaux de leur jardin l’hiver venu. En construisant très simplement une cabane et une mangeoire à oiseaux avec ces petits kits, les enfants auront la fierté d’avoir réalisé, personnellement ou avec leur entourage, ces éléments indispensables au bien-être des oiseaux. Ils auront aussi le plaisir de pouvoir les observer au plus près pendant tout l’hiver.
Le jeu de construction cabane à oiseaux : Les pièces de cette cabane peuvent facilement être assemblées et démontées. Idéal pour préserver ou éveiller les capacités de travail manuel !
Se reconnecter avec la nature, c’est aussi appréhender son environnement en sollicitant des sens trop peu utilisés… à commencer par l’odorat ! Chez Hop’Toys, les boîtes à odeurs et set de tubes sensoriels permettent de « réveiller le nez » des enfants en les remplissant d’éléments naturels. Rien de tel que l’odeur des bois après l’orage pour se sentir en communion avec la nature !
Tubes à trésors transparents : Trouvez des bibelots, des matériaux naturels et des objets sensoriels à collectionner dans ces tubes à trésors en bois empilables. Idéal pour l’exploration des couleurs et des sons mais aussi pour développer le sens de l’observation.
Se reconnecter à soi en s’enveloppant
Pour Méline Dutriévoz-Boyer, le fait d’être enveloppé par un tissu qui nous fait sentir les limites de notre schéma corporel est un très bon moyen de se reconnecter à soi et aux autres. Il est en effet important de pouvoir disposer d’un petit espace qu’on « privatise », de pouvoir se créer un espace personnel dans l’espace collectif. Méline est ainsi une grande adepte des hamacs. La deuxième fois que sa crèche a participé à la Semaine Nationale de la Petite Enfance, sur le thème de la nature, Méline et son équipe ont ainsi conçu un hamac-observatoire pour proposer à l’enfant une rencontre avec la nature. C’est d’ailleurs avec ce projet que la crèche Crapa’hutte avait remporté la Girafe d’or.
En lien avec la nature, [le hamac] est également en phase avec le développement de l’enfant.
Dans un hamac, l’enfant utilise ses cinq sens, son agilité motrice et l’échange avec l’autre pour combler sa curiosité naturelle et comprendre son environnement. Les enveloppes sensorielles ou sacs de danse vont quant à eux permettre à l’enfant de s’apaiser en se sentant contenu, vont constituer pour lui un refuge.
Chaise hamac vert : Détendez-vous confortablement dans cette chaise hamac aux belles rayures vertes. Un espace pour se relaxer, lire ou rêver.
Nid hamac joki : Ce nid hamac est un refuge pour les enfants qui ont envie d’un temps calme.
Sac de danse extensible : Bougez à l’intérieur de cette enveloppe sensorielle pour développer la conscience spatiale et corporelle ! Ce sac offre une pression profonde apaisante et permet de créer un espace privé.
>> À lire : Semaine nationale de la petite enfance, c’est parti !
« Je rêve d’une crèche pleine de petits igloos. »
En termes d’architecture, ces quinze dernières années, on s’est mis à faire des crèches « un peu loft » : des grands espaces circulants, qui sont aussi un peu déroutants, explique Méline Dutriévoz-Boyer. Pour pouvoir se poser, se reconnecter, il faut qu’il y ait de petits espaces permis par des matériels de type igloo.
Igloo temps calme – petit : Cet espace, fabriqué entièrement en mousse, permet d’offrir un lieu calme et sans danger aux enfants ayant besoin de se calmer ou de gérer un trop-plein de sollicitations sensorielles.
S’envelopper de lumière
La lumière est aussi une sorte d’enveloppe, une enveloppe ambiante. À ce titre, elle s’avère également très propice pour permettre aux tout-petits de se recentrer sur eux, sur le moment qu’ils sont en train de vivre. L’enfant investit beaucoup mieux un atelier de transvasement, d’eau ou de sable par exemple, lorsqu’on lui propose de le faire sur une table lumineuse, note Méline. La lumière qui sublime les couleurs, révèle les volumes, accentue les contrastes atténue également les stimuli extérieurs et permet à l’enfant d’être beaucoup plus investi dans ce qu’il fait.
Table magic light : Une table lumineuse légère conçue pour les jeux, l’art, les découvertes et la thérapie ! Vous pourrez laisser libre cours à votre imagination et créer de fabuleuses mises en scène !
Bac d’exploration pour sable et eau : Vous pouvez y verser de l’eau, positionner des jouets et des coquillages, former des îlots de sable et regarder l’eau clignoter de différentes couleurs après l’avoir placé sur la table Magic Light illuminée.
Alors, on n’hésite pas à privilégier les éléments naturels pour être en phase avec soi.
Méline Dutriévoz-Boyer est directrice de la micro-crèche Crapa’hutte de Grenoble, structure récompensée à plusieurs reprises par les Girafes Awards (dont la Girafe d’Or en 2015). Forte de cette expérience et de ces succès, Méline est devenue présidente du jury des Girafes Awards. À l’origine du concept de « Slow pédagogie », approche pédagogique autour de laquelle elle propose des formations, elle est aussi l’auteure, avec Mylène River, du livre Trésors ludiques pour jeunes enfants.
Article publié le 13 février 2020, mis à jour le 19 juillet 2021.