Charline Le Lay est praticienne en Thérapie Comportementale et Cognitive (TCC). Dans cet article, elle partage des pistes pour bien accompagner un enfant ayant un TDAH (Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) dans votre milieu professionnel. L’objectif est de vous apporter de l’information, vous les professionnels de l’enfance, qui êtes parfois amenés à accompagner un enfant ayant un TDAH sans y être forcément formés.
Le TDA/H c’est quoi ?
Le Trouble De l’Attention avec ou sans Hyperactivité est un trouble neurodéveloppemental qui touche les adultes et les enfants.
Voici les symptômes qui prédominent : de l’agitation, des difficultés à être attentif, à se concentrer, le fait de parler beaucoup, de couper la parole, de faire preuve d’impulsivité, d’oublier…
Cela est indépendant de la volonté des enfants concernés qui sont les premiers à subir ces conséquences.
Les médicaments peuvent être un soutien pour ces enfants mais ne sont pas forcément indispensables. Seul un professionnel de santé spécialisé peut établir un diagnostic et valider ou non la prise d’un traitement. On ne demande pas à son boulanger comment il répare sa voiture même s’il est doué en mécanique et bien c’est pareil.
De plus, chaque enfant est différent, même s’ils ont le même trouble.
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1. Éviter la stigmatisation du trouble
Afin de pouvoir éviter que l’enfant soit mis à l’écart ou marginalisé, il est important de lutter contre ces difficultés qui mettent à mal l’enfant en premier lieu, et les apprentissages des autres élèves.
Il est important de pouvoir mettre des mots sur les maux.
Le livre « La petite casserole d’Anatole » par exemple permet d’appréhender le handicap dans sa généralité, de parler d’inclusion. Les autres enfants se sentiront plus concernés et cela permet d’ouvrir l’esprit des nouvelles générations sur la différence et son acceptation.
L’enfant ayant un TDA/H a parfois l’handicap le plus visible de la classe, mais il est rarement le seul (dyslexie, dyspraxie, limitations visuelles ou auditives…) et les enfants connaissent d’autres formes de handicap en dehors de l’école.
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2. Accompagner l’enfant dans ces apprentissages
- Favoriser le contact visuel, la répétition des consignes à l’oral en s’assurant que celles-ci ont été comprises (demander à l’enfant de l’expliquer avec ses propres mots), surligner les informations les plus importantes.
- Aider l’enfant à être dans l’instant présent et attentif : ritualiser, utiliser le calendrier, un journal d’activités, établir des horaires pour aider l’enfant à se situer dans le temps, utiliser un Time Timer, un casque antibruit pour les exercices…
Il est encore plus efficace de le faire en partenariat avec les parents, en mettant en place les mêmes protocoles qu’à la maison. Par exemple pour les tâches familiales, l’accès aux écrans, les devoirs.
- Accepter vos limites dans la compréhension des troubles de l’enfant sans le blâmer et travailler étroitement avec la famille.
3. Limiter les troubles du comportement
- Placer l’enfant à côté d’un enfant calme, proche de votre bureau afin de limiter les stimuli extérieurs.
- Faire de la différenciation. Par exemple en permettant à l’enfant de faire des pauses ou de réaliser l’activité en plusieurs fois.
- Établir des routines au maximum afin que l’enfant puisse se reposer sur les habitudes mises en place, que ce soit pour le rangement de ses affaires, la mise au travail, le besoin de bouger, de s’isoler afin de faire redescendre la tension qui est en lui.
- Ignorer les comportements inadaptés dans la mesure du possible pour ne pas attirer l’attention dessus et les renforcer. Impliquer les parents et les autres professionnels en cas de débordement.
- Rester ferme sur les règles de la classes. L’enfant ne peut se soustraire aux règles de l’école et de la classe. Cela peut être sous forme de tableau qui précise les droits et les devoirs des enfants mais aussi les conséquences d’enfreindre ces règles (à destination de tous les élèves et non pas uniquement de l’enfant ayant le trouble).
- L’enfant ayant un TDA/H est avant tout un enfant ! Il n’est pas utile de faire un tableau pour ses émotions ou un cahier de comportement spécifique. Le cahier de liaison est un outil indispensable pour travailler en partenariat avec la famille, que ce soit pour réduire les comportements inadaptés ou valoriser les réussites des élèves.
>> À télécharger : Infographie des stratégies d’autorégulation
4. Adopter le renforcement positif
Les enfants ayant un TDA/H ne sont parfois plus réduits qu’à ce trouble malheureusement, car il peut être très envahissant.
Afin de limiter cela, il est important de valoriser les comportements adaptés de l’enfant pour les renforcer.
Cela peut être sous forme de gratifications, de félicitations verbales, de jetons ou autres (dans le meilleurs des cas en partenariat avec les parents), de façon individuelle mais aussi collective.
Chaque membre de l’équipe éducative et municipale (périscolaire, cantine) doit être informé du trouble pour mieux le comprendre. Car, ne l’oublions pas : celui qui est le plus en difficulté est l’enfant lui-même et ils ont parfois une estime d’eux-mêmes dégradée.
Lui permettre d’exprimer verbalement ses émotions dans un lieu calme peut l’aider à faire redescendre ces dernières et donc à réduire les comportements inadaptés qui sont notamment liés à ces émotions.
Avez-vous d’autres conseils pour accompagner un enfant ayant un TDAH ?
Charline Le Lay est éducatrice spécialisée, formée à la méthode ABA et praticienne en Thérapie Cognitive et Comportementale. Elle est maman d’une jeune fille de 11 ans. Charline a été diagnostiquée HPI à la fin de son adolescence. Son compagnon et son beau-fils sont tous deux TDA/H. Elle accompagne entre autres des enfants ayant un TND et leurs familles dans le cadre de guidance parentale. Voici mon site internet : Charline Le Lay Retrouvez-moi sur Facebook : Danser sous la pluie et Danser sous la pluie coaching