Dans ses dernières recommandations, la HAS (la Haute Autorité de Santé) présente plusieurs solutions pour améliorer le diagnostic et la prise en charge du TDA/H (Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité). Vous pouvez d’ailleurs retrouver les 6 points clés de ces recommandations dans un article décryptage (et en bonus, une infographie qui simplifie toutes les informations !). Dans les thématiques abordées, on retrouve des pistes non médicamenteuses, à favoriser avant de se pencher sur la solution médicament. C’est justement ici, que la HAS propose de s’orienter vers la psychoéducation. Mais de quoi parle-t-on ? Qu’est-ce que l’approche psychoéducative ? Quelle est la différence avec une thérapie en psychologie ? On fait le tour de cette solution douce, qui permet de renforcer l’autonomie !

Mais c’est quoi, la HAS ?

La HAS, ou la Haute Autorité de Santé, c’est l’organisme français indépendant dont le rôle est d’évaluer les produits de santé, les pratiques professionnelles et les organismes de soin. Principalement, sa mission est d’améliorer la qualité des soins, en fournissant des recommandations, basées sur des preuves scientifiques. Par son activité, la HAS contribue aussi à l’élaboration des politiques de santé en France.

Psychoéducation : définition

La psychoéducation, comme son nom l’indique, c’est un domaine qui combine à la fois la psychologie et l’éducation. Cette alliance permet d’aider les personnes à mieux comprendre et mieux gérer leurs émotions, leurs comportements ou leurs difficultés psychologiques. L’objectif principal, c’est d’informer et d’outiller les personnes, pour qu’elles puissent être en mesure de faire face à des situations difficiles à gérer, qu’elles soient liées à la santé mentale ou à la vie quotidienne. L’approche de la psychoéducation est donc centrée sur l’apprentissage, permettant de comprendre comment fonctionne une difficulté particulière, pour acquérir les outils pour mieux la gérer.

Les éléments clés de la psychoéducation

  • Apprendre et comprendre
    La psychoéducation permet de développer ses connaissances sur des sujets liés à sa santé mentale (par exemple sur de l’anxiété, un trouble du comportement, un TDA/H…). Cette acquisition de connaissances permet de mieux comprendre ce que la personne concernée est en train de vivre. Pour reprendre l’exemple de l’anxiété, la psychoéducation permettra d’apprendre ce que c’est, d’où elle vient et comment ça affecte le corps et l’esprit.
  • Développer des compétences
    Une fois qu’une situation est comprise, il est question de la gérer. Pour ça, le ou la psychoéducateur·rice ne se contente pas de donner des faits, mais va enseigner des techniques. Ça peut être des stratégies de gestion du stress, ou des méthodes pour réguler ses émotions par exemple.
  • Travailler la pratique
    En séance, les psychoéducatrices ou psychoéducateurs utilisent des activités et des techniques concrètes. Cette pratique permet d’aider les personnes à développer leurs compétences sociales, émotionnelles et cognitives, en se basant sur du réel.
  • Inclure les familles
    Lorsque la situation s’y prête ou quand c’est nécessaire, une séance de psychoéducation peut comprendre un travail avec la famille. Ça permet de lui fournir les outils nécessaires pour accompagner leur(s) proche(s).
  • Collaboration interdisciplinaire
    La plupart du temps, les psychoéducateurs·rices travaillent en collaboration avec d’autres professionnel·les, comme les psychologues ou encore les enseignant·es. Cet entourage pluridisciplinaire permet de proposer un soutien complet aux personnes concernées.

Séance de psychoéducation en groupe

L’approche psychoéducative

Nous l’avons vu, la psychoéducation se centre sur l’apprentissage et la compréhension, en proposant des stratégies concrètes. C’est donc une approche didactique, mais aussi préventive. Elle ne cherche pas seulement à résoudre des difficultés, mais cherche aussi à anticiper de futurs besoins. En développant des connaissances et des compétences adaptées, et grâce à des outils pour naviguer dans son environnement de façon proactive, l’approche psychoéducative permet alors de renforcer les capacités d’autorégulation et d’autonomie !

Comment la psychoéducation peut accompagner le TDA/H ?

Puisqu’elle propose des outils pour mieux comprendre et gérer ses difficultés, la psychoéducation peut, en effet, tenir un rôle plutôt important dans l’accompagnement des personnes avec un TDA/H. Elle peut être tout à fait appropriée pour plusieurs raisons :

  • Pour (se) comprendre : c’est le premier objectif de la psychoéducation. Le TDA/H est propre à chacun et à chacune, alors le premier pas, c’est de comprendre le sien. Cette phase peut donc inclure la compréhension ses symptômes, les impacts sur sa vie quotidienne, d’éventuels facteurs biologiques, … Une meilleure compréhension diminue nécessairement une potentielle confusion sur son propre comportement, ou une frustration même, parfois.
  • Pour une meilleure gestion : les psychoéducateur·rices peuvent enseigner des stratégies concrètes pour gérer les difficultés que peuvent rencontrer les personnes avec un TDA/H. Ça peut être des techniques d’organisation (comme l’utilisation de listes, la mise en place de rappels, …), des méthodes pour améliorer la concentration (avec la réduction des distractions par exemple), ou encore des stratégies de régulation des émotions. Ces stratégies peuvent aussi inclure des conseils pour mieux gérer l’impulsivité, l’hyperactivité ou la procrastination, en fonction des besoins de chacune et chacun.
  • Pour améliorer ses compétences sociales : vivre avec un TDA/H, ça peut comprendre des difficultés dans les interactions sociales. Dans ce cas, la psychoéducation peut aider pour développer des compétences en communication ou des outils pour améliorer ses relations interpersonnelles.
  • Pour renforcer l’estime de soi : les difficultés que peuvent rencontrer certaines personnes avec un TDA/H (mais aussi avec d’autres spécificités), amènent parfois à une diminution de l’estime de soi. Et pour ça, la psychoéducation aide à reconnaître les forces associées au TDA/H, comme l’énergie ou la créativité par exemple, pour nourrir une image de soi plus positive, en se focalisant sur les succès et les progrès, comme les petites victoires !

>> À lire aussi : TDA/H à l’école : que dit la Haute Autorité de Santé ?

Petite fille en séance de psychoéducation

Psychoéducation et psychologie : quelles différences ?

Le travail en psychoéducation et en psychologie ont deux approches qui peuvent être complémentaires. En revanche, elles présentent des distinctions, qui vont se faire sur l’objectif, la méthode, le ou la professionnel·le vers qui s’orienter et la durée de la thérapie.

Contrairement à la psychoéducation, l’objectif, en séance avec un·e psychologue, c’est d’explorer puis de traiter les causes profondes des difficultés émotionnelles ou psychologiques. La psychologie est sollicitée pour aider les personnes à explorer leurs pensées, leurs émotions, leurs expériences passées, pour pouvoir mettre le doigt sur l’origine d’un problème ou d’une difficulté. C’est plutôt introspectif, tandis que la psychoéducation est plutôt pédagogique

En terme de méthode, les séances avec un·e psychologue sont centrées sur l’écoute, pour aider les personnes à explorer leurs pensées et leurs émotions en profondeur. Pour ça, les psychologues utilisent différentes méthodes, qui peuvent compléter des séances en psychoéducation, comme la thérapie cognitivo-comportementale ou la thérapie systémique. C’est un travail qui se fait sur le long terme, qui implique de raconter des faits lointains, personnels et/ou traumatiques.

Pour ce qui est de la durée, nous venons de l’évoquer, en psychologie le travail sera plus long (parfois, ce travail s’étale sur plusieurs années), puisqu’il implique d’aller en profondeur. En psychoéducation, la durée des séances peut être plus courtes, parce qu’elles sont plus structurées avec des besoins précis à travailler.

Pour le ou la professionnel·le vers qui s’orienter, la psychoéducation est généralement réalisée par un psychoéducateur ou une psychoéducatrice (une profession qui est reconnue au Canada par exemple). D’autres professionnel·les peuvent être amené à la pratiquer, quand une formation adéquate a été suivi. Pour la psychologie, ce sont les psychologues qui vont pouvoir accompagner les personnes qui le souhaitent. Ils et elles bénéficient d’une expertise sur la santé mentale, peuvent poser des diagnostics et faire des évaluations psychologiques.

 

En résumé

  • La psychoéducation cherche à informer et à donner des outils concrets, pour permettre à chacun·e de comprendre et de gérer ses difficultés. Contrairement à la psychologie, en psychoéducation, on est moins dans l’analyse, pour être davantage dans le partage d’information.
  • L’approche psychoéducative peut tout à fait compléter d’autres approches thérapeutiques comme les séances avec un·e psychologue ou les thérapies cognitivo-comportementale (TCC), pour se construire un accompagnement complet et global.
  • La psychoéducation propose des solutions d’adaptation concrètes, en tenant compte de la diversité des situations vécues, notamment par les personnes en situation de handicap.
  • En valorisant le potentiel de chacun·e, la psychoéducation tient un rôle clé pour une inclusion durable et véritable au sein de la société.

 

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