Nous en avons déjà parlé par ici, la Haute Autorité de Santé a publié ce lundi 23 septembre ses dernières recommandations concernant la prise en charge du TDA/H. Et parmi elles, la HAS ne manque pas de conseiller certaines interventions thérapeutiques, pour accompagner les personnes avec un TDA/H. On fait le tour de ces solutions non médicamenteuses, qui ont déjà montré des résultats prometteurs !

Le TDA/H, ou Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité, fait partie de la famille des troubles du neuro-développement (TND). Les TND touchent aux fonctionnements cognitif, émotionnel, moteur ou encore sensoriel, dirigés par le cerveau. Pour le TDA/H, ce sont les systèmes émotionnel et attentionnel qui peuvent être influencés par un déséquilibre.

À l’échelle mondiale, c’est environ 6 % des enfants et 3 % des adultes qui sont concernés. Le TDA/H a longtemps été considéré comme un trouble se manifestant uniquement pendant l’enfance, mais on sait maintenant que ce trouble ne s’en va pas nécessairement à l’âge adulte. En revanche, les spécificités du TDA/H évoluent au même rythme que les étapes de la vie. Par exemple, l’hyperactivité motrice peut avoir tendance à diminuer, pendant que les difficultés d’attention peuvent persister. Alors comment être accompagné à chaque étape de la vie ? On parcourt ensemble les pistes concrètes préconisées par la HAS !

Mais c’est quoi, la HAS ?

La HAS, ou la Haute Autorité de Santé, c’est un organisme français indépendant. Son rôle est d’évaluer les produits de santé, les pratiques professionnelles et les organismes de soin. Principalement, sa mission est d’améliorer la qualité des soins, en fournissant des recommandations, basées sur des preuves scientifiques. Par son activité, la HAS contribue aussi à l’élaboration des politiques de santé en France.

Des accompagnements thérapeutiques pour chaque étape de la vie

Petit garçon avec un TDA/H en séance

Enfance

Pour l’étape de l’enfance, la HAS insiste sur une orientation thérapeutique non médicamenteuse en première intention. Ces solutions peuvent être :

  • La psychoéducation : Elle permet d’informer l’enfant et la famille sur le TDA/H, et d’enseigner des outils pour mieux (auto)gérer ses spécificités. 
  • La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : La TCC peut aider l’enfant à mieux gérer l’inattention, l’impulsivité et l’hyperactivité. Elle permet notamment de renforcer les compétences sociales et d’améliorer la gestion des émotions. 
  • L’aménagement pédagogique : À l’école, il est recommandé d’aménager les espaces. Il s’agit de structurer l’environnement par exemple, d’utiliser des supports visuels, et de mettre en place des pauses régulières. 

Et si ces interventions sont insuffisantes, alors un traitement médicamenteux pourra être envisagé. Pour ça, il est nécessaire d’être entouré par une équipe pluridisciplinaire (médecin généraliste, psychologue, …). Généralement, les traitements prescrits sont du méthylphénidate (Ritaline®, Concerta®), et ils sont à utiliser en complément d’autres approches, qui permettent de répondre à des besoins de façon durable.

>> À lire aussi : Psychoéducation : qu’est-ce que c’est ?

Adolescence

  • Continuité des interventions non médicamenteuses : L’adolescence est une période de changements émotionnels et sociaux importants. Les thérapies comportementales restent alors une base fondamentale d’accompagnement. À ce moment là, le suivi psychologique se concentre sur les compétences sociales, la gestion des relations, et la régulation des émotions. 
  • Approche familiale : L’implication des parents reste cruciale, mais l’adolescent·e est également accompagné·e pour développer son autonomie dans la gestion de son TDA/H. 

Comme pour les enfants, les traitements médicamenteux peuvent être envisagés si les interventions thérapeutiques seules ne suffisent pas. 

Âge adulte

  • Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : Elles restent recommandées pour aider la gestion des spécificités du TDA/H à l’âge adulte, avec un accent mis sur l’organisation, la gestion du temps, et la réduction des comportements impulsifs. La thérapie aide à développer des stratégies d’adaptation, pour les environnements professionnel et personnel. 
  • Accompagnement psycho-social : Des aides sont proposées pour soutenir l’insertion professionnelle et la gestion des relations interpersonnelles, qui peuvent être affectées par le TDA/H. 
  • Traitements médicamenteux : Les médicaments, comme le méthylphénidate, peuvent être indiqués à l’âge adulte. Ils nécessitent un suivi régulier, pour pouvoir ajuster les doses et évaluer l’efficacité du traitement. 

Ces recommandations reflètent la nécessité d’une prise en charge personnalisée et adaptée à chacun·e, tenant compte de l’évolution des besoins et des contextes de vie, à chaque étape du développement​. 

Adolescente qui procrastine

La thérapie cognitivo-comportementale pour le TDA/H ?

Selon les nouvelles recommandations de la HAS, la TCC est l’une des solutions thérapeutiques qui est privilégiée pour l’accompagnement des personnes avec un TDA/H, à tout âge de la vie.

En quoi consiste ce type de thérapie ?

La TCC se base sur la relation entre les pensées, les émotions et les comportements. Elle vise à faire évoluer positivement les pensées et les croyances irrationnelles (comme « je ne vais jamais réussir à faire ça »), qui contribuent à des difficultés comportementales (comme le découragement ou la procrastination). La thérapie cognitivo-comportementale permet alors de travailler sur :

  • La restructuration cognitive : reconstruire les pensées négatives ou automatiques.
  • Le conditionnement comportemental : apprendre à récompenser les comportements positifs, pour éviter ceux qui peuvent être inadaptés ou inappropriés à une situation.
  • L’exposition graduée : s’exposer progressivement à des situations difficiles, pour réussir à les gérer.

Qu’apporte la TCC aux personnes avec un TDA/H ?

La thérapie cognitivo-comportementale a pour objectif de faire évoluer positivement les schémas de pensées et les comportements qui entraînent des difficultés. Pour le TDA/H, ça peut être des comportements d’inattention, d’impulsivité ou d’hyperactivité par exemple. Pour ce faire, plusieurs axes peuvent être travaillés :

  • La gestion du temps et l’organisation

    • Objectif : Aider les enfants, adolescent·es ou adultes à organiser leur quotidien, à planifier des tâches et à améliorer la gestion du temps.
    • Méthode : Développement de techniques comme la segmentation des tâches en petites étapes, utilisation de rappels visuels ou de la mise en place de Time Timers, et la mise en place d’une routine structurée.
  • La gestion de l’impulsivité et des émotions

    • Objectif : Enseigner des techniques pour réguler les impulsions et mieux gérer les émotions intenses.
    • Méthode : Exercices de respiration et de relaxation, et développement de techniques pour prendre du recul avant de réagir à une situation. Les personnes apprennent à identifier les déclencheurs de leurs comportements impulsifs, et à trouver des moyens pour éviter les réactions immédiates.
  • L’amélioration des compétences sociales

    • Objectif : Aider à développer des interactions sociales plus positives, en travaillant des comportements appropriés à la vie en société.
    • Méthode : Exercices ludiques, sous forme de jeu de rôle par exemple, pour simuler des situations sociales, mais aussi l’enseignement de techniques de communication et de gestion de conflits.
  • L’auto-surveillance et l’évolution des habitudes

    • Objectif : Encourager les personnes à observer et à comprendre leurs propres comportements, pensées et émotions, pour les faire évoluer de façon progressive.
    • Méthode : Utilisation d’un journal de bord, développement de techniques pour analyser des situations difficiles, et réflexions sur des techniques d’adaptation. Ça peut être utile pour, par exemple, réussir à reconnaître les moments où l’inattention surgit et apprendre à se recentrer.

Adulte TDA/H en séance thérapeutique

Qui conduit les TCC ?

Les professionnel·les de santé généralement formé·es pour conduire des TCC sont généralement :

  • Les psychologues : spécialisation dans l’accompagnement des troubles comportementaux et émotionnels.
  • Les psychiatres : capacités à prescrire des traitements médicamenteux, souvent relatifs à des formes sévères de TDA/H.
  • Les neuropsychologues : capacités à évaluer les troubles cognitifs associés au TDA/H, et proposer des adaptations spécifiques.

La plupart du temps, les séances sont individuelles, mais il est possible de faire des séances de groupe, notamment pour les compétences sociales. Cette thérapie est souvent complémentaire à d’autres solutions comme la psychoéducation ou les adaptations pédagogiques.

>> À lire aussi : TDA/H : nouvelles recommandations de la Haute Autorité de Santé 

En conclusion

Des solutions thérapeutiques, non médicamenteuse, peuvent accompagner les personnes avec un TDA/H pendant toutes les étapes de la vie. La Haute Autorité de Santé recommande alors des approches comme la psychoéducation, la thérapie cognitivo-comportementale ou l’aménagement pédagogique. Adaptées à chaque étape du développement, ces approches permettent d’améliorer les capacités d’attention et de concentration, de travailler sur l’impulsivité et la gestion des émotions. L’avantage, c’est qu’elles permettent de favoriser l’autonomie et l’autorégulation des personnes concernées.

Pour en savoir plus : Trouble du neurodéveloppement/ TDAH : Diagnostic et interventions thérapeutiques auprès des enfants et adolescents

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