.La rentrée se profile à l’horizon. Aurélie est enseignante en CP, à l’école de La Condamine à Beaucaire, dans le Gard, situé en REP+ (Réseau d’Enseignement Prioritaire). Lors de cette entrevue, son école accueillait onze classes et deux classes ULIS (Unité localisée pour l’inclusion scolaire). Comment prépare-t-elle la rentrée lorsqu’elle sait qu’il y aura un enfant avec des besoins spécifiques dans sa classe ?
En tant que professeure des écoles, avez-vous connaissance en amont des enfants à besoins spécifiques que vous allez avoir dans votre classe à la rentrée ?
Nous préparons nos classes dès le mois de juin lors d’un conseil de cycle. Lors de ces conseils, nous veillons à la continuité éducative. Je suis informée des besoins spécifiques pour chaque élève.
Comment vous préparez-vous à accueillir les enfants en situation de handicap ? Proposez-vous des modalités d’inclusion ajustées à leurs besoins ?
Il s’agit là des élèves bénéficiant d’une scolarisation en classe ULIS, dont le handicap ne permet pas la scolarisation dans une classe ordinaire. Nous travaillons en lien avec l’enseignant coordonnateur chargé de la classe ULIS pour organiser le travail des élèves en fonction des indications des projets personnalisés de scolarisation (PPS). L’objectif est de pouvoir développer des compétences sociales et scolaires en lien avec des élèves du même âge. C’est un mode ouvert qui s’adapte aux besoins et à l’ évolution des enfants concernés. Plusieurs adaptations pédagogiques spécifiques peuvent être élaborées : le tutorat, le travail en groupes, en ateliers, l’étayage de l’enseignant (dictée à l’adulte, travail à l’oral), l’utilisation d’un matériel adapté (étiquettes, textes à trous), l’utilisation de l’ordinateur.
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Est-ce que ces adaptations sont également utiles pour d’autres enfants n’ayant pas de besoins spécifiques dans la classe ?
Toutes ces adaptations sont utiles et bénéfiques. Elles aident tous les élèves en fonction des besoins constatés face à une difficulté d’apprentissage. La présence d’un élève en situation de handicap est également l’occasion de développer le tutorat entre enfants. Cela permet de les responsabiliser et les aider à grandir.
De quelle manière travaillez-vous en coordination avec l’AESH ?
Les élèves en situation de handicap scolarisés en classe ordinaire peuvent bénéficier d’un AESH individuelle (AESH-i). Je travaille en binôme avec l’AESH. Les interventions de l’AESH en classe nécessitent une concertation étroite avec l’enseignant. C’est une aide pour l’enfant et l’enseignant. L’AESH aide l’enfant à entrer dans les apprentissages par la manipulation d’un matériel qui lui est adapté, aide au développement de son autonomie, aide également aux déplacements et à l’installation du matériel scolaire en classe, favorise sa concentration.
Dans mon travail, l’AESH m’apporte des informations complémentaires sur les difficultés de l’enfant, sa fatigabilité, sa concentration ou son comportement. Grâce à ces observations, il est plus facile de :
- Trouver l’adaptation qui l’aide à entrer dans les apprentissages,
- Et lui permettre ainsi de progresser.
Par exemple, lorsqu’un enfant ne parvient pas à réaliser un travail donné, je propose le même travail sous une forme différente (travail agrandi, en couleur, surligné, réduit). L’AESH me permet alors de m’informer sur l’adaptation qui convient le mieux à l’enfant.
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De quelle manière travaillez-vous avec le RASED ?
Nous travaillons également avec le RASED (Réseau d’Aides Spécialisées aux Élèves en Difficulté) qui rassemble des psychologues scolaires et des professeurs des écoles spécialisés, maître E et maître G. Tous les élèves qui ont des difficultés scolaires peuvent en bénéficier à tout moment pendant leur scolarité. C’est un travail complémentaire à celui de l’enseignant. Ils interviennent sur les heures de classes pour aider les élèves en difficulté d’apprentissage (le maître E) ou de comportement (le maître G).
Si vous aviez une baguette magique, que proposeriez-vous pour que les enfants avec des besoins spécifiques puissent intégrer plus facilement les écoles ordinaires ?
Si j’avais une baguette magique, j’en laisserais l’utilisation à mes élèves qui ont bien plus d’imagination ! Je pense qu’il n’y a rien de nouveau ou d’utopique à proposer. Cependant, il est selon moi indispensable de mieux former les enseignants. Pourquoi ? Pour mieux détecter et accompagner nos élèves avec des besoins spécifiques. Et également de créer davantage de classes ULIS et de sauvegarder les RASED.
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Article publié le 23 août 2019. Mis à jour le 24 août 2023.