Contrairement aux idées reçues, stimulation ne rime pas avec excitation. Les routines sensorielles sont propices à la découverte. Et là encore, la découverte est bien loin de faire barrage à la détente. Dans cet article, Agathe Richard, assistante maternelle, éducatrice de jeunes enfants et maman, vous propose 5 pistes pour une routine sensorielle qui facilite le coucher. 

La stimulation multisensorielle est définie comme englobant l’ensemble des approches, dispositifs et exercices qui permettent, au travers de stimuli, d’activer deux ou plusieurs sens en même temps. Stimuler un, ou plusieurs sens, se révèlent être très bénéfique lorsqu’il s’agit de faciliter le coucher d’un bébé. L’intérêt de la routine sensorielle ne réside pas dans la proposition isolée mais bien dans la répétition. Bien qu’elle présente toujours un intérêt, les premières instaurations du rituel peuvent ne pas avoir tout de suite l’effet escompté. Elle pourront même susciter un peu d’excitation. Ces dernières ne seront pourtant pas représentatives des séances suivantes. L’éveil sensoriel n’est pas aux antipodes de l’accompagnement au sommeil, pas de secret, persévérer et reproposer reste la clé.

Avoir une routine simple, calme et relaxante pour le coucher peut véritablement faciliter l’accompagnement du tout petit sur le chemin du lit. Il est intéressant de la proposer 15 à 20 minutes au minima avant le coucher pour que la transition se fasse de la façon la plus douce possible. 

Les temps d’éveil sensoriels, possèdent bon nombre de bénéfices. Ils accompagnent l’enfant, encore incapable de s’autoréguler, vers une aspiration au calme et à la sérénité. Il a notamment été reconnu qu’ils contribuent à la réduction du stress et de l’anxiété. 

Les pistes sensorielles peuvent se proposer de façon isolée, ou bien combinée. Il s’agit avant tout d’essayer et de s’adapter, sans oublier de toujours verbaliser. 

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1 – La création d’un petit cocon

De la création d’une cabane à base de draps, à une jolie grotte confortable dans un grand dressing… Ou encore dans une tente ou dans un tipi, tout est à essayer pourvu que l’on puisse créer un petit cocon douillé. Et oui, c’est parfois dans la simplicité que se trouve l’endroit idéal pour dormir, comme pour s’y préparer. Elle peut s’agrémenter de tapis et d’oreiller, de couvertures lestées,  et pourquoi pas même d’une balançoire cocon ou de proprioception. Ou encore d’un d’un hamac pour se balancer et se relaxer. Les lits à baldaquin ou le lit du bas d’un lit superposé peuvent également être utilisés pourvu que l’on fasse preuve d’un peu de créativité.

Les enfants aiment ces espaces définis et confortables. Tout cela peut être réalisé avec du matériel maison, tel que des oreillers, tant qu’ils sont utilisés en toute sécurité, et toujours sous la surveillance d’un adulte pour les accompagner.

Chambre nid douillet

2 – La température de la pièce, la température ambiante

Pour favoriser le sommeil d’un bébé ou d’un enfant, et contrairement aux idées reçues il est important que sa température corporelle ne soit pas trop élevée avant d’aller se coucher. Pour cela, il est important que la stimulation sensorielle ne rime ni avec excitation, ni avec surprotection. Inutile ainsi de trop les couvrir, ou de surchauffer la pièce de sommeil, ou celle dans laquelle vous allez instaurer le rituel. Car la température de la pièce, à elle aussi son rôle : pour rappel, elle doit être à maximum 20 degrés, et 18 en moyenne. 

Dans la continuité du cocon sensoriel, la chaleur de la pièce ne se résume pas seulement à la température. La chaleur que peut procurer un tapis douillet ou celle apportée par une ambiance lumineuse telles que les lumières chaudes comme le orange, le jaune et le rouge (en veillant à éviter les lumières bleues) ou encore la chaleur des bras d’un adulte par le biais d’un câlin sont des éléments propices au sommeil. Quant à la posture de l’adulte, elle implique d’être disponible physiquement et psychiquement. Il s’agit d’un temps de rencontre de l’enfant avec l’adulte, avec le monde qui l’entoure, et il est important d’être ouvert à l’enfant, chaleureux et souriant. Plus l’adulte est disponible, plus l’enfant sera enclin à trouver le sommeil.

3 – Le toucher

Le toucher, par l’acupression, les libres explorations dans les mouvements, les massages directement au contact des mains, ou par le biais d’outils (ex : les balles sensorielles), représentent autant de techniques de communications sensorielles que de façons de transmettre. Elles ont la particularité d’impacter l’enfant sur le plan émotionnel et de permettre l’apaisement, et la détente, idéal pour trouver le sommeil. Par exemple, masser les pieds de bébé stimule la sécrétion d’ocytocine (une hormone sécrétée par l’hypothalamus produite lors de toutes relations affectueuses). L’essayer, c’est l’adopter !

Voici un autre exemple de routine autour du toucher, extrait du livre « 50 clés pour aider un enfant qui ne veut pas dormir » de Nadège Petrel. Ce massage permet de détendre le visage, et de passer un agréable moment avec l’enfant.  Après lui avoir proposé, vous pouvez installer l’enfant sur le dos. 

Avec votre index, vous allez faire le tour de la maison (= de son visage) :  

  • Commencez par son front, puis tournez-vous en passant sur ses joues et son menton. Dessinez un cercle. 
  • Tournez la clé : tournez doucement son petit nez dans un sens. 
  • Ouvrez la porte : ouvrez sa bouche puis fermez-la 
  • Montez les escaliers : alternez index et majeur sur sa joue en partant de sa bouche jusqu’à ses yeux. Comme un bonhomme qui monte les marches.
  • Fermez les volets : fermez-lui délicatement les yeux 
  • Puis allez vous coucher : posez votre main sur sa joue. 

Ce jeu de doigts s’accompagne du texte à l’oral, ce qui peut donner : « Je fais le tour de ma maison. Je tourne la clé, j’ouvre la porte, j’entre et la referme. Je monte l’escalier, je ferme mes volets et je vais me coucher. » N’hésitez pas à vous l’approprier en ajoutant des gestes et en modifiant l’histoire.  

maman et enfant visage

4- La stimulation visuelle

Elle permet au cerveau du jeune enfant ou du bébé de recevoir des stimuli nécessaires à son développement. Pace que cette capacité est stimulée dès la naissance. En effet, leurs compétences cognitives futures dépendront des expériences sensorielles que nous leur offrons. Ainsi, l’idée de la stimulation visuelle comme rituel de sommeil est d’accompagner l’enfant par le biais d’objets lumineux et/ou apaisants tout en ayant au préalable diminué la luminosité ambiante. Il s’agit d’une période durant laquelle, la présence de l’adulte et son regard soutenant et bienveillant permet à l’enfant de conquérir son environnement en développant sa capacité physique, mais aussi émotionnelle.  

Un rituel sensoriel peut aussi passer par le livre

Prenons l’exemple de l’ouvrage « jeu de lumière » de H. Tullet. Proposer d’observer des bulles de savon,  sabliers sensoriels, ou colonnes à bulles amènent la plupart du temps à s’apaiser, et se tranquilliser. Il est intéressant de proposer un environnement faiblement lumineux au minima 15 minutes avant une sieste dans la journée, et une heure avant s’il s’agit de l’endormissement du soir.

Lecture avant le coucher

5 – La création d’une ambiance sonore

La stimulation auditive consiste essentiellement à parler au bébé. Mais aussi à lui présenter des sons différents et lui décrire de quoi il s’agit. Une stimulation auditive appropriée aidera l’enfant à reconnaître les sons de l’environnement et à y répondre correctement. Pour la mise en place d’un rituel sensoriel serein, assurez-vous que la pièce est exempte de distractions. Il ne doit pas avoir trop de lumière ou être trop encombrée. Proposer des bruits blancs ou de la musique instrumentale douce est une très bonne idée, mais également un excellent outil . Proposez des sons de la nature, une chanson ou de la relaxation pendant au moins 15 minutes avant le coucher, à condition que le volume soit adapté. Veillez à ce que l’écoute soit pendant le rituel et non pendant la période d’endormissement en elle-même.

La lecture pour la stimulation des sens à elle aussi toute son importance : car la voix est la meilleure des stimulations pour l’oreille et le cerveau d’un bébé. Peu importe qu’il ne comprenne pas encore ce qui lui est raconté.  

Il n’est jamais trop tôt pour proposer une routine sensorielle

Parler est aussi une bonne façon d’accompagner et d’apaiser. Verbaliser toujours avec un ton calme, clair et adapté, en veillant à toujours bien articuler c’est être porteur d’exemple afin d’éviter l’excitation et la sur-stimulation. L’échange permet aussi la familiarisation avec l’environnement sensoriel. Le cerveau d’un bébé double de taille au cours des douze premiers mois de sa vie. Des études démontrent la capacité d’apprentissage du tout-petit comme étant optimale au cours de ses trois premiers mois. C’’est pourquoi, il n’est jamais trop tôt pour proposer une routine sensorielle. 

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L’instauration d’une routine sensorielle, permet de structurer la journée. Celle-ci est ainsi composée de temps d’éveil et de jeu, de routines sensorielles pré-endormissement, périodes de sommeil et de réveils. C’est offrir à l’enfant ou au bébé une parenthèse de détente, idéale pour se reposer avant d’aller se coucher, lui permettant de bien l’anticiper au cours des journées ô combien passionnantes, mais stimulantes.  

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Agathe Richard

Bio

Agathe Richard est assistante maternelle et éducatrice de jeunes enfants. Elle est titulaire du diplôme d’État d’Auxiliaire de Puériculture, puis d’Éducateur de Jeune Enfants. Agathe a découvert, très tôt, le milieu de la petite enfance, d’une part, via son expérience personnelle atypique, maman à l’âge de 15 ans, puis 12 ans plus tard, à 27 ans. D’autre part, à travers son expérience professionnelle, dans différents types d’EAJE. Elle a observé, cheminé, et ouvert les yeux sur l’importance d’un accueil le plus individualisé possible, notion qu’elle a rapidement placé comme fil conducteur de sa pratique. Après l’arrivée de sa seconde fille, en décembre dernier, sa vie a pris un nouveau tournant et elle a décidé de se lancer dans l’aventure extra-ordinnaire qu’est l’exercice de la profession d’assistante maternelle agréée. Elle y trouve désormais un juste équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.

Pour la suivre sur les réseaux sociaux : sur Instagram  @agathe_assmat

Chargée de projet digital

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