Vous vous rongez les ongles ? Vous mâchouillez votre stylo ? Peut-être bougez-vous nerveusement votre jambe quand vous êtes assis ? Ou jouez-vous avec vos cheveux ou votre barbe ? Alors vous connaissez le stimming ! Ce terme signifie en anglais « Self Stimulatory Behavior » et correspond à l’autostimulation en français. Si l’autostimulation concerne l’ensemble de la population, elle peut s’avérer plus importante et envahissante chez d’autres personnes, notamment chez les personnes avec autisme.
L’autostimulation chez les personnes avec autisme
L’autostimulation chez les personnes avec autisme est plus «contraignante» dans le sens où la plupart des personnes ont appris à rendre leur stéréotypie (autre nom donné à l’autostimulation) «socialement acceptable». Chez les personnes avec autisme, l’autostimulation peut prendre la forme de répétitions de certains comportements comme le battement des mains, les balancements, la récitation de phrases…
Le stimming peut avoir différentes origines : signifier une incompréhension, exprimer un bien-être, se procurer du plaisir sensoriel, dire un mécontentement/une gêne (une lumière trop intense ou des bruits trop forts…), exprimer une douleur physique ou encore un ennui.
Le véritable enjeu sera d’une part de donner sens à ce langage et d’autre part, de trouver des alternatives à certains gestes, le tout en collaboration avec les équipes de santé, notamment pour déterminer ce qui est de l’ordre des douleurs physiques. L’objectif ne sera pas d’arrêter définitivement ces comportements de langage, mais d’introduire petit à petit des alternatives afin de l’aider à se réguler.
Pourquoi l’autostimulation est-elle un besoin chez l’homme ?
L’autostimulation fait partie de la nature humaine. Elle est nécessaire à la régulation sensorielle. Chez l’ensemble des personnes, l’autostimulation permet de gérer le stress, l’anxiété, la peur ou peut également aider à se concentrer… C’est la même chose pour les personnes avec autisme, mais il y a également d’autres raisons :
- Faire face à une hyperactivité du système nerveux
- Se protéger des situations anxiogènes et angoissantes
- Prendre conscience du corps dans l’espace. En effet, certaines personnes sur le spectre de l’autisme n’ont parfois pas la conscience de leur corps, c’est pour cela que les produits lestés sont pour eux une source d’apaisement et d’autorégulation.
Comment agir en cas d’autostimulation?
L’autostimulation est nécessaire pour les personnes avec autisme. En effet, si celle-ci est importante pour une personne neurotypique, elle l’est encore plus pour des personnes qui n’ont pas de contrôle sur leurs cinq sens, sur leur proprioception ou leur sens vestibulaire. Il faut donc savoir laisser à la personne avec autisme du temps pour stimmer.
Cependant, si la stéréotypie devient dangereuse pour la personne elle-même, il faut essayer d’arrêter le comportement. Une des manières d’interrompre la stéréotypie est le jeu ou une activité sensorielle. En détournant l’attention et en l’invitant à faire autre chose, on constate une interruption de l’autostimulation. On peut également apprendre au fil des années l’autorégulation. C’est-à-dire que les enfants peuvent toujours faire de l’autostimulation, mais avec des objets ou des activités sensorielles qu’on leur aura montrés auparavant et qui leur conviennent.
>> À télécharger : Notre infographie sur le stimming
Voici quelques conseils :
- N’empêchez pas physiquement l’enfant de faire de l’autostimulation, à moins bien sûr qu’il y ait un danger immédiat.
- Ne mettez pas les personnes mal à l’aise ou ne les faites pas se sentir coupable de leur comportement. Comme dit plus haut, l’autostimulation est un besoin.
- Ne laissez pas l’enfant faire de l’autostimulation durant de longues périodes.
Des idées pour réaliser une redirection :
- Avec de la musique, qui permet de stimuler plusieurs sens : l’ouïe, la vue, le système vestibulaire…
- Des idées d’activités vestibulaires à réaliser à la maison comme la balançoire, les jeux avec du sable…
- Utiliser des produits lestés pour stimuler la proprioception
- Les bijoux à mordiller
Découvrez notre sélection « Apprendre à s’autoréguler »
Article publié le 16 février 2017, mis à jour le 18 octobre 2023.
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