Ce lundi 23 septembre, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié ses nouvelles recommandations de bonnes pratiques concernant le diagnostic et la prise en charge du TDA/H. Il s’agit de propositions basées sur les avancées scientifiques, et développées méthodiquement pour faciliter ou améliorer la recherche des soins les plus appropriés à une situation clinique. L’objectif : améliorer l’accès aux soins et enrichir les pratiques professionnelles vis-à-vis de ce Trouble du Déficit de l’Attention, avec ou sans hyperactivité. Pour permettre une compréhension plus fluide des avancées mises en avant par la HAS, l’équipe a passé en revue les points clés. On vous explique tout dans cet article, et pour les plus visuels, grâce à une infographie !

Mais c’est quoi, la HAS ?

La HAS, ou la Haute Autorité de Santé, c’est l’organisme français indépendant dont le rôle est d’évaluer les produits de santé, les pratiques professionnelles et les organismes de soin. Principalement, sa mission est d’améliorer la qualité des soins, en fournissant des recommandations, basées sur des preuves scientifiques. Par son activité, la HAS contribue aussi à l’élaboration des politiques de santé en France.

Les 6 points clés des recommandations de la HAS

1. Diagnostic

Le diagnostic du TDA/H repose sur une évaluation complète du développement de l’enfant ou adolescent·e. C’est-à-dire qu’il concerne les dimensions neurologiques, émotionnelles et psychomotrices. Le diagnostic se fait à travers des entretiens avec la personne concernée et sa famille, et comprend un examen de l’environnement de l’enfant, familial ou scolaire par exemple.

2. Interventions thérapeutiques

La Haute Autorité de Santé recommande de privilégier les interventions non médicamenteuses, comme la psychoéducation par exemple. Celle-ci consiste à fournir des informations structurées sur le TDA/H, pour aider l’enfant ou l’adolescent·e et ses parents à comprendre et à gérer ce trouble. Dans ce contexte, des aménagements scolaires spécifiques sont aussi suggérés.

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3. Médicaments

Dans le cas où l’enfant ou adolescent·e vit avec une forme sévère de TDA/H, ou si les interventions non médicamenteuses ne sont pas la solution appropriée, un traitement médicamenteux peut alors être envisagé. C’est un choix qui se fait en collaboration avec la famille, pour garantir une adhésion au projet thérapeutique.

4. Amélioration de l’accès aux soins

En France, nous faisons face à une pénurie de professionnel·les capables de diagnostiquer et de prendre en charge le TDA/H. Ça allonge les délais, et ça peut rendre la phase de diagnostic difficile à vivre. Actuellement, il n’y a que les pédiatres, les psychiatres et les neurologues pour enfants qui peuvent poser un diagnostic, et prescrire des médicaments si c’est le moyen thérapeutique envisagé. La HAS recommande alors d’étendre ces compétences aux médecins généralistes, après avoir suivi une formation spécialisée.

5. Télémédecine

La Haute Autorité de Santé affirme qu’elle soutient l’utilisation de la télémédecine, ce qui permettrait de pallier les inégalités d’accès aux spécialistes. Même si au moins une consultation physique est nécessaire pour pouvoir poser un diagnostic, la télémédecine peut être appropriée pour le suivi, en étant parallèlement accompagné d’un ou d’une professionnel·le de santé plus accessible au niveau local.

6. Formation des professionnels

Pour réduire les délais de diagnostic, la HAS met l’accent sur la nécessité de former plus de professionnel·les de santé, notamment dans le secteur des soins primaires, comme les médecins généralistes. Ça permettrait de mieux reconnaître le TDA/H, pour mieux le prendre en charge.

>> Pour en savoir plus : TDAH de l’enfant et adolescent : former plus de professionnels pour réduire les délais de prise en charge

Une infographie pour y voir plus clair !

Dernières recommandations pour le TDA/H par l’HAS (Haute Autorité de Santé)


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On récapitule

Dans l’ensemble, la Haute Autorité de Santé porte une importance sur la prise en charge globale et précoce des enfants et adolescent·es diagnostiqué·es avec un TDA/H. Ce diagnostic repose sur un examen clinique et rigoureux, et comporte des entretiens avec la personne concernée, ses parents, et des informations recueillies auprès de l’entourage, comme l’école ou la famille. C’est une démarche qui a pour objectif d’identifier l’impact des symptômes sur les apprentissages scolaires et sur la vie quotidienne.

La prise en charge recommandée se base donc sur des approches non médicamenteuses, comme la psychoéducation qui vise à informer la personne concernée et ses parents sur le TDA/H, pour mieux comprendre ce trouble et mieux le gérer. Ce qui est aussi préconisé, ce sont les aménagements spécifiques à l’école. Généralement, ces aménagements concernent des ajustements de l’environnement d’apprentissage, comme du temps supplémentaire pour les devoirs, une place stratégique en classe, ou encore des supports visuels.

Ces recommandations représentent une avancée importante pour l’amélioration de la prise en charge du TDA/H en France. Elles sont importantes parce qu’elles ciblent à la fois les lacunes en formations professionnelles, et le besoin d’un meilleur accès aux soins, qui peut notamment se faire grâce à la télémédecine et l’extension des compétences en diagnostic !

>> Trouble du neurodéveloppement / TDAH : Diagnostic et interventions thérapeutiques auprès des enfants et adolescents 

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