Le sommeil est un élément clé du développement et du bien-être de l’enfant. Pourtant, il peut rapidement devenir un défi pour de nombreux parents. Les troubles du sommeil n’ont pas d’âge et peuvent être difficiles à gérer en particulier lorsque leur origine et incertaine. Comment identifier les causes des réveils nocturnes ? Quelles solutions tester pour améliorer la qualité du sommeil de votre enfant ? Dans cet article, avec l’aide d’Elodie Grégoire, nous faisons le point sur les facteurs pouvant perturber le sommeil et on vous donne des conseils concrets pour accompagner votre enfant vers des nuits plus paisibles.
Les réveils nocturnes : une situation fréquente
Il est 4 heures du matin. Un petit cri retentit dans la chambre voisine. Votre enfant vous appelle. A-t-il faim ? Besoin d’un câlin pour se rassurer ? Ou simplement d’aide pour retrouver sa tétine ? Fatigué, vous vous levez et traversez le couloir comme un zombie pour répondre à son appel.
Si cette scène vous est familière, sachez que vous n’êtes pas seul. De nombreux parents font face à ces réveils nocturnes. Le sommeil de l’enfant est un sujet fréquent de consultation médicale, mais il est important de se rappeler que les troubles du sommeil font partie du quotidien de nombreuses familles.
Pour les enfants en situation de handicap, qu’il soit visible ou invisible, les trouble du sommeil peuvent être plus fréquent. Selon une étude réalisée par le réseau Lucioles en partenariat avec le CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie) et le groupe APICIL, 94 % seraient confrontés à des problèmes de sommeil.
Parmi les facteurs pouvant perturber leur sommeil, on retrouve :
- Une faiblesse musculaire pouvant rendre certaines positions inconfortables
- L’usage d’appareillages spécifiques
- Des douleurs chroniques
- Des traitements médicamenteux
- Des troubles respiratoires ou des mouvements incontrôlés
Mais rassurez-vous, il existe des solutions pour améliorer le sommeil de votre enfant et l’aider à trouver un rythme plus serein.
L’évolution du sommeil chez l’enfant
De la naissance jusqu’à l’adolescence, le sommeil de votre enfant évolue progressivement. Il passe par différentes phases d’apprentissage, de régulation des cycles et de réduction des siestes. Toutefois, à tout âge, des troubles du sommeil peuvent survenir.
L’American Academy of Sleep Medicine a établie une grille indicative d’heures de sommeil minimum. Cependant, chaque enfant est unique : certains auront besoin de plus de sommeil que d’autres. Tant qu’il est en forme durant la journée, pas d’inquiétude ! C’est qu’il a son quota de sommeil !
>> À télécharger aussi : » De combien d’heures de sommeil avons-nous besoin ? ».
Nouveau-né
À la naissance, votre loulou dormira en moyenne 16 heures par jour. Ces phases de repos vont permettre la maturation de son cerveau. Le sommeil est donc indispensable au bon développement de votre bébé. À cette période-là, il dort tellement qu’il peut confondre le jour et la nuit. Une période difficile pour les parents, dont la fatigue s’accumule. Les cycles de sommeil des nourrissons sont d’environ 50 minutes. Après une phase d’endormissement, ils enchaînent les phases de sommeil agité et calme. Pour les enfants en situation de handicap, les troubles du rythme circadien (l’horloge interne de votre enfant) peuvent être plus compliqués à gérer. Ce dysfonctionnement entraîne une difficulté à se caler sur l’alternance jour et nuit. Il peut donc se retrouver complètement décalé.
Il est alors important d’accompagner votre bébé à différencier le jour et la nuit par des petites astuces :
- Alternez les phases de repos et d’activités
- Exposez-le à la lumière naturelle du soleil durant la journée
- Réalisez des activités calmes le soir : massages par exemple.
À partir de 4 mois : l’âge du sevrage nocturne
À partir de 4 mois, bébé réduit progressivement son temps de sommeil quotidien. Il dort en moyenne entre 14 et 17 heures par jour. Il est maintenant suffisamment grand pour ne plus manger la nuit. Certains parents apprécient de retrouver des nuits un peu plus paisibles.
Pour d’autres, les réveils sont toujours aussi nombreux. La raison ? Bébé n’a pas encore trouvé les clés pour se rendormir seul et continue de pleurer entre deux cycles. Ne désespérez pas. Chaque enfant est différent et avance à son rythme. Pour certains, se rendormir seul relève d’un sacré défi !
Notre conseil :
- Rassurez-le
- Faites-lui de petites caresses
- Chantez-lui sa berceuse préférée en chuchotant, tout en le laissant dans son lit.
À partir du 4e mois, les cycles de bébé durent environ 70 minutes, alternant entre le sommeil paradoxal et les phases de sommeil lent profond. C’est pendant le sommeil paradoxal que le cerveau de votre bébé est plus actif, presque autant que pendant la journée, et que les rêves se produisent.
De 6 à 24 mois : les cycles s’allongent
Les cycles de sommeil de bébé s’allongent, passant de 90 à 120 minutes. A cet âge, bébé conserve généralement 3 siestes : le matin, d’but d’après-midi et en soirée, avec une durée totale de sommeil de 11 à 14 heures par jour.
>> À lire aussi : » Préservez votre sommeil avec ces outils innovants ! ».
Entre 3 et 6 ans : la fin des siestes
À partir de 3 ans, les enfants dorment environ 12 heures par jour. Les siestes, plus courtes (environ 2 heures), disparaissent progressivement, mais certains enfants continuent à en avoir besoin. Il est important de ne pas laisser l’enfant dormir après 16 h, pour ne pas perturber son sommeil nocturne.
À partir de 6 ans : des nuits plus courtes et des phases de sommeil plus profond
Votre enfant a fait son entrée à l’école élémentaire. C’est un grand ! À 6 ans, il va réduire la longueur de ses nuits, mais allonger son temps d’endormissement. Les phases de son sommeil lent profond sont plus importantes. Par conséquent, certains troubles peuvent faire leur grand retour, comme les terreurs nocturnes ou encore l’énurésie. La durée de sommeil pendant la nuit dure environ 9 heures.
>> À télécharger aussi : » Infographie : les bénéfices du sommeil ».
Pourquoi le sommeil est-il si important pour un enfant ?
Le sommeil joue un rôle essentiel dans le bien-être physique et mental de votre enfant. Il favorise la croissance et le développement cérébral, en particulier dans les premières années de vie.
Permettre de grandir
Un bon sommeil régule l’hormone de croissance et de cortisol et d’insuline chez votre enfant. Son taux de cortisol, également appelé l’hormone du stress, va diminuer et être présent en quantité normale dans son organisme.
Aider à développer les fonctions cognitives
Le sommeil aide à renforcer la mémoire et la concentration. Les recherches indiquent que le cerveau réactive les informations apprises durant la journée, ce qui améliore la mémorisation.
Des nuits réparatrices permettent donc à tous les enfants d’apprendre plus facilement et de mettre en mémoire les apprentissages de la journée.
Réduire l’irritabilité et l’anxiété
Un manque de sommeil peut accroître l’irritabilité, l’anxiété et l’impulsivité. En assurant un sommeil suffisant, votre enfant peut arriver à mieux réguler ses émotions.
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Manque de sommeil : un défi pour toute la famille
Une étude menée par la Brigham Young Université, dans l’Utah, affirme que les nuits compliquées de bébé engendreraient du stress parental. Ce dernier augmenterait de 90 % chez les parents d’enfants qui ont des troubles du sommeil.
L’arrivée d’un tout petit est un véritable raz de marée au sein d’une famille. Il chamboule tout un équilibre quotidien. Fratrie et parents doivent retrouver leur place avec ce nouveau-né qui demande beaucoup d’attention. Cela peut provoquer des tensions et des crises au sein du couple ou de la famille. Le manque de sommeil dû à des nuits entrecoupées est propice à la nervosité, à un manque de patience et peuvent par conséquent entraîner un baby clash.
Une étude menée par la revue Sleep en 2019, les parents doivent en moyenne attendre les 6 ans de l’enfant avant de retrouver un sommeil de bonne qualité. Six ans c’est très long ! C’est pourquoi il convient de parler, de trouver des relais et de se faire aider. La privation de sommeil est épuisante. Rassurez-vous, cette situation ne durera pas. Elle va progressivement s’estomper, pour ensuite s‘arrêter.
Selon une étude canadienne, 41 % des parents dormiraient moins de 7 heures par nuit, pendant les premières années de leurs enfants. Ce qui est le minimum sachant que la durée de sommeil idéale pour un adulte varie entre 7 et 10 heures par nuit.
Nos conseils concrets pour améliorer le sommeil
Il existe des solutions pour améliorer l’endormissement de votre enfant.
Gérer les terreurs nocturnes
Bien qu’elles ne présentent aucun danger, les crises pendant les terreurs nocturnes peuvent perturber le sommeil de votre enfant et affecter son bien-être.
Pour apaiser votre enfant durant ces épisodes, une veilleuse musicale peut s’avérer utile. Elle diffuse une lumière douce, crée une atmosphère sécurisante et apaise les enfants grâce à des mélodies calmantes. Une veilleuse avec projections d’étoiles sur le plafond peut aussi captiver son attention, en créant une ambiance rassurante et en détournant l’esprit de ses angoisses.
Favoriser l’autonomie dans l’endormissement
De nombreux enfants de 1 à 3 ans se réveillent plusieurs fois par nuit et ont besoin de l’aide de leurs parents pour se rendormir. Bien que cela soit normal, il est important d’encourager l’autonomie de l’enfant pour qu’il apprenne à s’endormir seul.
Vous pouvez par exemple, proposer une routine du soir qui soit toujours la même afin que votre enfant comprenne ce qu’il va se passer. Par exemple, cela peut-être le bain, le repas, l’histoire du soir, les dents et au lit. Vous pouvez également proposer un générateur de bruits blancs.
>> À lire aussi : « Troubles du sommeil, comment l’aider ? »
Respecter l’heure du coucher
Un enfant met en moyenne 30 minutes pour s’endormir. Si cette phase d’endormissement est plus longue, votre enfant a peut-être loupé son train du sommeil. Pour ne pas le rater, il est important de coucher bébé dès les premiers signes de fatigue (se frotter les yeux, bailler…).
Pour maintenir des horaires de coucher réguliers, vous pouvez mettre en place une routine prévisible et rassurante. Le Time Timer peut permettre à l’enfant de se repérer visuellement sur les différentes « actions » à réaliser avant le coucher.
>> À lire aussi : » Time Timer et notion du temps pour les tout-petits ».
Réduire l’impact des écrans sur le sommeil
Les écrans, en particulier la lumière bleue qu’ils émettent, peuvent perturber la production de mélatonine, l’hormone qui favorise l’endormissement. Il est donc conseillé de limiter l’utilisation des écrans avant le coucher.
Vous pouvez remplacer les écrans par des activités apaisantes comme la lecture d’un livre ou l’utilisation d’une boîte à histoires. Ces alternatives permettent de préparer l’enfant au sommeil de manière plus douce et naturelle.
Gérer la peur du noir
La peur du noir est courante chez les jeunes enfants, souvent liée à leur imagination en pleine expansion. Ces peurs peuvent rendre le coucher plus difficile et entraîner des réveils nocturnes fréquents.
Vous pouvez alors proposer une veilleuse douce et apaisante, lire un livre sur le sujet ou encore se remémorer les moments positifs de la journée pour s’endormir avec « des pensées positives ».
Nos solutions pour un sommeil plus serein
Et vous, votre enfant est-il concerné par des troubles du sommeil ? Comment gérez-vous ces difficultés ? N’hésitez pas à partager avec nous votre expérience et vos astuces.
Elodie Grégoire Heurtault
Cette maman se passionne pour le domaine de la maternité et de la parentalité depuis la naissance de ses deux enfants. Elle décide alors de vivre de cette passion. Après une expérience de 3 ans en tant que content manager dans ce domaine, elle décide de voler de ses propres ailes. On la décrit souvent comme bienveillante, tolérante et sensible. Elle met un point d’honneur à déculpabiliser les jeunes parents et à donner un grand coup de pied dans les préjugés. Elle est également sensibilisée très jeune au monde du handicap avec l’arrivée d’une petite sœur touchée par une maladie orpheline rare. Ce quotidien l’aînée d’une fratrie extraordinaire sera un plus pour aborder le sujet de la différence sous toutes ses formes.
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