Les aéroports sont des endroits stressants par nature, et encore plus pour les enfants avec un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA). Les étapes sont nombreuses avant de prendre place dans l’avion et décoller pour sa destination préférée. Pour vous aider à préparer votre voyage et à gérer au mieux ce moment, nous sommes allés voir comment ça se passe dans nos aéroports et nous nous sommes inspirés des initiatives réalisées par nos voisins anglais, très en avance sur la question. Découvrez nos 7 conseils pour voyager sereinement avec un enfant TSA. 

Le cadre réglementaire

En France, et partout en Europe, les aéroports ont mis en place des mesures pour faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite. En effet, depuis 2006, ils sont soumis à une réglementation européenne qui établit les règles relatives à « la protection et à l’assistance en faveur des personnes handicapées et des personnes à mobilité réduite qui font des voyages aériens, afin de les protéger contre la discrimination et de garantir qu’elles reçoivent une assistance¹« . Mais, qu’en est-il pour les handicaps invisibles, et les personnes avec autisme en particulier ?

De manière générale, la règle principale pour les passagers ayant une déficience intellectuelle ou comportementale, (DPNA dans le jargon des compagnies aériennes), c’est d’être accompagné. De ce fait, des services d’assistance sont proposés pour accompagner les passagers.

>> À lire : « Accessibilité : qu’est-ce que c’est ? »

L’exemple de l’aéroport de Nice

Nous avons contacté les services de communication de l’aéroport de Nice, qui nous ont gentiment expliqué comment se déroulait la prise en charge des passagers avec TSA au sein de leur aéroport :

• Le personnel responsable de la prise en charge des voyageurs nécessitant une assistance est formé à l’accompagnement des personnes avec autisme, notamment des enfants. Un premier échange avec l’accompagnant est prévu pour identifier les points d’attention de l’enfant.

La prise en charge se fait généralement au niveau d’une borne PMR (Personne à Mobilité Réduite). En fonction de l’aéroport, le point de rencontre peut se trouver à l’intérieur de l’aérogare mais aussi l’extérieur, sur le parking ou à l’arrêt de bus ou de taxi. À Nice, le point de rencontre est placé sur le parking.

• La personne est accompagnée à l’enregistrement avec un accès prioritaire
• Le passage des contrôles se fait sur une file dédiée
• L’attente en salle d’embarquement est passée dans une zone à faible population
• Un accès en salle de repos, avant la zone d’embarquement, peut être envisagé en cas de vol retardé.

Nos conseils

Les files d’attente, les contrôles de sécurité, les annonces, le bruit, la luminosité, la foule, sont autant d’éléments qui peuvent être angoissants pour la majorité des enfants avec un TSA.

Conseil n° 1 : Préparer le voyage bien à l’avance

L’enfant avec un Trouble du Spectre de l’Autisme supporte, en général, difficilement le changement. C’est pourquoi il est important que votre enfant puisse intégrer cet événement. Pour vous aider, il existe plusieurs outils. Utilisez par exemple un calendrier pour lui permettre de visualiser les moments clés. Vous pourrez également vous aider de pictogrammes, qu’il pourra emporter avec lui. Visionner ensemble des vidéos et expliquez-lui comment les choses vont se dérouler. Vous trouverez une petite vidéo, assez ludique, réalisée par l’Union des Aéroports français : « Aéroport et parcours du passager ». Ce film, animé et réalisé dans un format original, est composé d’illustrations et de rares visages humains. Il peut constituer une bonne base de sensibilisation. Et si vous en avez la possibilité, choisissez un aéroport régional, moins grand et certainement un peu moins peuplé.

>> À lire : « Été et séparation  : 5 clés pour accompagner l’enfant »

Conseil n° 2 : choisir le bon moment

Il existe évidemment des périodes d’affluence, et les vacances d’été en font partie. Éviter autant que possible de réserver vos billets pendant les pics d’affluence. Les vols matinaux ou tardifs sont souvent moins fréquentés. La durée du vol est également un élément à prendre en compte. Essayer de choisir votre destination avec des temps de vol directs et courts. Le Time Timer se révèle être un bon outil pour visualiser et prendre conscience du temps restant. En fonction de l’âge de votre enfant, la version montre du Time Timer apporte une touche fraîche et moderne et permet de s’autoréguler partout et à tout moment.

Conseil n°3 : contacter les services d’assistance

De manière générale, un délai minimum est requis pour communiquer à l’aéroport les services et besoins du futur voyageur. Il est nécessaire de prendre contact avec l’aéroport ou la compagnie aérienne suffisamment en avance, afin de garantir une prise en charge et un accompagnement adapté aux besoins spécifiques de votre enfant. Ne pas hésiter à préparer vos questions à l’avance et à noter les particularités propres à votre enfant.

Conseil n°4 : visibiliser son handicap

L’autisme est un handicap invisible. De ce fait, il est important d’y sensibiliser l’entourage. Vous pouvez, par exemple, vous inspirer du Life Cover, créé par Véronique, la maman d’un enfant avec autisme. À l’origine, ce dispositif est conçu à l’attention des services de secours. Une pochette, facile à attacher à son sac, qui contient des informations essentielles (nature du handicap, données médicales, précautions à prendre, coordonnées…) pour aider le travail des secouristes. Mais il peut tout à fait trouver sa place si votre enfant voyage seul, par exemple.

>> En savoir plus sur Life Cover

Conseil n°5 : organiser une visite

Certains aéroport anglais organisent des visites guidées pour aider les personnes avec un TSA à se familiariser avec l’environnement. Alors pourquoi ne pas envisager de vous rendre à l’aéroport le plus proche, pour une sortie d’un autre genre ? Le port d’un casque ou de bouchons d’oreilles peut être très utile pour se protéger des bruits environnants et éviter une surcharge sensorielle. Le passage des portiques de sécurité est plus compliqué à aborder. En effet, il faudra sûrement traverser sans casque ou bouchons d’oreilles. Ce passage obligé est souvent très mal vécu par les enfants avec un TSA. Il vous faudra donc sensibiliser votre enfant à cette expérience.

Lire aussi : « Que sont les scénarios sociaux ? »

Conseils n°6 : préparer de la distraction

Prévoyez de quoi le distraire. Pensez à des activités à faire avec lui, prévoyez des fidgets et emportez les objets qui le rassurent. Sa peluche favorite, son doudou et/ou sa console de jeux portable. Téléchargez ses films ou programmes favoris sur un appareil mobile. Il pourra ainsi les regarder dans les files d’attente ou pendant le vol. Ces petits repères serviront à détourner son attention de tous les stimuli environnants, avant, pendant et après le voyage. Vous pouvez aussi choisir de vous munir d’un Sensori bag, qui comporte un casque antibruit, une balle à modeler, un tangle, un tapis lesté et un éventail du bruit. Une solution pratique pour voyager sereinement.

Conseil n°7 : prévoir du temps

On le sait, un voyage, ça se prépare ! Même en étant très organisé, il peut arriver que les choses ne se déroulent pas comme prévu. Un bouchon sur la route, un vol retardé, un incident quelconque et tout peut s’emballer. Prévoyez donc suffisamment de temps pour arriver sereinement à l’aéroport et pour passer toutes étapes de l’embarquement dans le calme.

Témoignage

Suite à la publication de notre article sur les réseaux sociaux, nous avons pu recueillir le témoignage d’Audrey, maman d’un adolescent de 17 ans. Elle a eu, plusieurs fois, recours au service d’assistance, pour elle-même, en tant que personne à mobilité réduite et pour son fils, TDAH. Elle a fait l’expérience d’un service de minibus spécialement réservé aux personnes avec des besoins spécifiques, évitant ainsi un transfert contraignant, en compagnie de l’ensemble des passagers. Une prise en charge individualisée a pu être mise en place et permettre de s’installer dans l’avion avant tous les autres. De la même façon, une sortie en dernier est organisée à l’arrivée du vol. Alors, n’hésitez pas à prendre contact avec le service d’assistance de l’aéroport ou de la compagnie aérienne avec laquelle vous souhaitez voyager.

Une infographie et un calendrier de voyage à télécharger

Vous pourrez, évidemment, adapter ces conseils à un voyage en train par exemple. Comment envisagez-vous ces prochains départs en vacances ? Avez-vous des astuces à nous partager pour voyager sereinement avec un enfant TSA ?

^{Publié le 05 juillet 2022, mis à jour le 20 juillet 2023}

^{1 Source : https://eur-lex.europa.eu/legal-content}

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