Appelé « coaching parental » ou encore « coaching familial « , le métier n’en finit pas de croître depuis l’apparition d’une Nanny bien célèbre sur les écrans télévisuels. Que ce soit pour régler des conflits, pour améliorer la relation parent-enfant, ou simplement pour avoir des conseils éducatifs, le coaching parental a le vent en poupe. Mais au delà de l’effet « mode », c’est une véritable prise de conscience des parents qui essayent de comprendre quelles attitudes induisent les émotions et réactions parfois extrêmes de leur enfants. Intervenant également dans le milieu du handicap, Vanina Galvez-Giacinti, coach parentale, nous aide à y voir plus clair sur cette profession.
Quel est le concept du coaching parental ? On pense tout de suite à Super Nanny lorqu’on parle de coach éducatif !
Le coaching parental, c’est avant tout donner les outils qui permettront à la famille de pouvoir vivre ensemble plus sereinement. J’ai beaucoup d’enfants qui m’ont appelé Super Nanny ! Mais personnellement, je suis pas fan de ce programme… Disons que je suis une sorte de Super Nanny, mais bienveillante…!
Comment intervenez vous auprès des familles ?
Je consulte à domicile dans l’Hérault, intervenir sur le lieu de vie est très enrichissant, parfois même, une structuration de l’environnement de vie permet une amélioration des comportements.
J’interviens également via téléphone ou visio-conférence avec les parents. Dans ces cas la, je les remotive et les aide à voir quelques situations d’un autre point de vue, je leur propose des alternatives aux punitions, aux fessées, au chantage, etc…
Je fais la même chose qu’à domicile, sauf qu’à domicile je suis en lien direct avec l’enfant.
Quels sont les parents qui s’adressent à vous ?
Ce sont des parents qui n’arrivent plus à comprendre leur enfant, qui sont en pleine séparation, des parents qui veulent arrêter la violence éducative ordinaire (fessées, punitions, chantage…), ou bien des parents qui ne supportent plus le climat familial. J’ai également des parents dont leur enfant a un retard de développement, un TDAH (Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité) ou qui est atteint d’autisme.
Comment abordez-vous le coaching familial avec un enfant porteur de handicap ? Notamment présentant un retard de développement, un TDAH ou de l’autisme ?
Je me suis spécialisée dans le handicap, enfin on va dire que c’est un domaine qui me tient énormément à cœur. J’ai été bénévole pendant plus de 3 ans pour un petit garçon autiste. J’ai appris différentes méthodes : l’analyse du comportement appliquée (ABA), la méthode PECS (système de communication par échange d’images), et aussi celle des 3i (Intensive, Individuelle, Interactive) sur laquelle j’ai pu former des bénévoles. Maintenant je suis plutôt tournée vers d’autres méthodes, celle de Denver par exemple, qui est une méthode d’apprentissage intensive précoce pour les enfants de 12 à 36 mois.
Pour les enfants TDAH, un soutien parental est important car c’est difficile pour eux également. Ce n’est pas tous les jours facile… Je leur enseigne différentes manières de se relaxer, et je l’enseigne également à l’enfant. La gestion des émotions chez l’enfant TDAH est un point d’honneur. Ils ont besoin de routines. J’apprends aux enfants (ou aux parents pour qu’ils leur apprennent) à comprendre leur colère, leurs sentiments et à les maîtriser avant qu’ils n’explosent.
Le coaching familial est en plein essor. C’est en fait une véritable prise de conscience des parents. Avant, dès que l’enfant avait un quelconque souci (notamment de comportement, ou scolaire) on l’envoyait chez le psy : le problème venait forcément de l’enfant. Désormais, les parents semblent bien plus impliqués, et comprennent que la source de ces problématiques peut être éducative. Que pensez vous de cet essor vers le coaching parental ?
Oui effectivement, avec les nouvelles découvertes notamment sur le cerveau de l’enfant, on se rend compte que ces techniques usuelles comme le 5-10-15 qui prône le laisser pleurer sont en fait néfastes pour le développement du cerveau. L’enfant produit du cortisol qui empêche un bon développement ; évidement je parle ici de laisser pleurer seul sans accompagner l’enfant par la parole.
On élève plus un enfant aujourd’hui comme on le faisait autrefois. Je pense que la bienveillance peut régler de nombreux soucis de comportement et je le remarque chaque jour dans ma pratique. Par contre attention, le coach parental n’a pas vocation de remplacer un psychologue, et il est nécessaire de consulter si l’enfant exprime un mal être important.
Le coaching est quelque chose de plus attrayant car il sollicite les parents. En fait, je permets juste aux parents de prendre confiance en leur capacités éducatives. Le coaching étant sur une courte période (sur un mois en 5 séances), cela est plus facile d’accès pour les parents.
Quelle lecture conseillerez-vous en amont aux parents qui souhaite faire appel à un coach parental ?
Pour les parents qui aiment lire, je leur conseille « Au cœur des émotions de l’enfant », d’Isabelle Filliozat, et « J’ai tout essayé » de la même auteure. Dans une communication bienveillante, Isabelle Flilliozat développe au travers de situations du quotidien, des réponses et des solutions pratiques, pour désamorcer les problèmes avec l’enfant, en le comprenant davantage.
Pour les dernières découvertes scientifiques sur le développement et le fonctionnement du cerveau chez l’enfant, il y a « Pour une enfance heureuse » de Catherine Gueguen, mais plus complexe a lire.
Auriez vous des conseils à donner aux parents pour choisir un bon coach parental ?
Pour choisir un bon coach, je pense que le feeling est très important. Il ne faut pas oublier aussi de vérifier dans son parcours si il a bien des formations, diplômes ou expériences qualifiantes pour légitimer l’exercice de cette profession.
Vanina Galvez-Giacinti : Après avoir obtenu le diplôme de puériculture en 2005 en Belgique, Vanina Galvez-Giacinti obtient une Licence en psychologie de l’enfant à Metz, souhaitant s’intéresser de plus près au développement psychique de celui ci. Elle passe en suite une Maîtrise à Montpellier, dans un cursus spécialisé dans la détection précoce des troubles s’intitulant « psychologie du développement, éducation et handicap » qui lui permet d’avoir un large choix d’intervention, centré sur l’enfant. Elle va alors exercer dans des instituts médico-éducatif, des espaces rencontres, des instituts pour enfants autistes mais aussi en tant que psychologue en milieu scolaire. Afin de pouvoir exercer dans le domaine qui lui tenait à cœur, elle s’est lancé dans le coaching familial, forte des diverses expériences et parcours qu’elle a pu rencontrer. Elle aide les familles à retrouver une harmonie, en leur donnant des outils bienveillants. Son champs d’intervention s’étend de l’aide à la périnatalité au retard de développement.
Retrouvez Vanina sur Facebook : Coaching Familial et de Réussite Scolaire
C’est vrai qu’on ne connait pas encore bien le coaching parental. Personnellement j’ai suivi la formation de la Haute école de coaching (https://www.haute-ecole-coaching.com/fr/ – si ça intéresse…) qui s’attache à savoir se faire respecter, résoudre un conflit, mettre en place une autorité naturelle, communiquer sans violence, désamorcer le sentiment de culpabilité… J’ai été très satisfaite du résultat.
Excellent article. Je pense effectivement que le feeling est un point très important pour la réussite du coaching. La confiance est la base de la réussite du couple coaché/coach.
Ces conseils sont très intéressants.
Merci pour votre gentil mot Clémence, effectivement, le feeling est essentiel 🙂
Bonjour.
Il y a aussi cette école de coaching http://www.coach-academie.fr/devenir-coach qui apprend à se poser les bonnes questions pour mieux y répondre et enfin à les communiquer aux autres de telle façon qu’ils ne pourront qu’être réceptifs.
C’est il me semble le même principe pour les enfants puisqu’il s’agit de communication sans violence ni chantage, juste du bon sens à transmettre et la fessée ou autres violences ne font pas partie du tout de la démarche.
Bonjour Emilie,
Merci pour cette adresse !
Belle journée,
C.