Pour certains enfants, le moment du repas peut devenir une épreuve et se transformer en tour de force pour les parents. Il y a les enfants qui ne supportent pas le poisson de peur des arrêtes, ceux qui veulent du tout mixé jusqu’à développer une phobie des textures et d’autres encore qui doivent suivre des règles très précises avant d’accepter de se nourrir.
Il refuse les morceaux
Entre 1 et 2 ans et en dehors de toute pathologie, un enfant commence généralement à s’alimenter avec de petits morceaux. Cependant, il n’est pas rare qu’un enfant rechigne et fasse un blocage face à ce changement.
Si l’enfant a été nourri avec des petits pots du commerce, il aura pris l’habitude d’aliments au goût assez standardisé avec une texture très pulvérisée.
Les morceaux peuvent lui faire peur, notamment si lors d’une première expérience, il a avalé de travers. Il peut également avoir des difficultés de déglutition qui rendent la mastication et l’ingestion des morceaux difficiles.
Que faire ? Surtout ne pas forcer l’enfant ! Privilégiez une approche graduelle en lui proposant régulièrement des produits en morceaux en petites quantités. Si l’enfant a peur d’ingérer ces morceaux, utilisez un outil comme le Nibbler, une poche en filet que l’enfant pourra porter à la bouche afin d’apprendre à mastiquer sans toutefois craindre d’avaler des morceaux. Le Nibbler permet d’avoir une étape intermédiaire entre les aliments très finement mixés des petits pots et une alimentation en morceaux, tout en faisant découvrir en l’enfant de nouveaux goûts, plus marqués.
Si l’enfant présente des troubles de la mastication, il existe des outils tels que les Chewy Tubes qui permettent une
rééducation ciblée en complément à la maison. Nous vous conseillons alors de vous rapprocher d’une orthophoniste qui connait bien ce genre d’outils et pourra accompagner votre enfant.
De manière générale, des troubles moteurs peuvent avoir des répercussions sur les habitudes alimentaires d’un enfant. Vérifiez qu’il n’y ait pas de trouble de la coordination, notamment s’il a du mal à porter la cuillère à sa bouche. Facilitez-lui la vie en stabilisant les assiettes sur des sets de table anti-glisse ou avec les assiettes avec des bases « ventouses ».
Le set de table anti-glisse DYCEM
Il est très sélectif
Certains enfants ont une sensibilité gustative exacerbée : leurs sensations sont décuplées et ils réagissent très fortement à certains aliments qui peuvent réellement les incommoder par leur texture, leur odeur, leur présentation (couleur, forme…). Ce sont des hypergoûteurs. Par exemple, ils réagiront très fortement aux goûts de fruits amers. Lorsque l’enfant est porteur de troubles autistiques, ces hypersensibilités sont très fréquentes. Ces enfants, très sélectifs dans le choix des aliments qu’ils mangent, préférons des produits au goût neutre comme les pâtes, le riz, les pommes de terre, le poulet…
Ici encore, il est préférable d’avoir une approche très progressive dans l’introduction de nouveaux aliments et surtout ne jamais forcer l’enfant à manger quelque chose qu’il ne veut pas goûter. Rien de sert non plus de feinter en « cachant » des aliments dans des plats afin de volontairement tromper l’enfant. L’enfant pourrait alors développer un sentiment de défiance envers la nourriture et une perte de confiance envers le parent. Optez pour approche graduelle, en privilégiant si possible l’introduction de nouveaux goûts en dehors des repas.
Exemple d’approche graduelle dans l’introduction d’un nouvel aliment (source participate !) :
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Il a des habitudes alimentaires spécifiques
Une perception accrue des détails peut avoir des répercussions sur les habitudes alimentaires. Ainsi, un enfant peut avoir une telle obsession des détails qu’un changement infime dans ses habitudes peut légitimer un refus de manger : une autre assiette, d’autres couverts, une autre forme de pain, une autre marque de nourriture… La manière dont les aliments sont disposés dans l’assiette peut aussi être un élément déterminant. Certains enfants ne supportent en effet pas que les différents aliments se touchent. Vous pouvez alors fournir à l’école des assiettes compartimentées qui permettent une séparation des aliments. Un enfant peut également généraliser une expérience malheureuse. Il n’aime pas les épinards ? Peut-être ne voudra-t-il plus manger d’aliment vert…
Certains enfants, notamment ceux porteurs de troubles autistiques, peuvent avoir un besoin extrême de routine et de sécurité. Manger varié est un véritable challenge pour eux du fait de leur rigidité au changement. Vous pouvez utiliser un support visuel que vous afficherez dans la cuisine pour le préparer au repas du lendemain. Ce support permet de visualiser le aliment constituant le menu de la semaine et rend prévisible chaque repas.
Une idée trouvée sur le site Participate !:«Vous trouverez beaucoup de matériel utile sur internet et plus particulièrement sur les sites des supermarchés qui proposent des photos de presque toutes les boissons et aliments. Pratique lorsque l’enfant ne mange que certains produits de certaines marques !» |