Plongez dans les coulisses du stimming en compagnie de nos créateurs neuroA ! Dans cet article, découvrez les témoignages authentiques de personnes neurodivergentes qui se livrent sur cette pratique courante. Le stimming, ou autostimulation sensorielle, se caractérise par des mouvements ou des actions répétitives visant à réguler les sensibilités sensorielles et émotionnelles. Nos créateurs vous dévoilent comment le stimming est intégré dans leur quotidien. Mais aussi comment ils s’en servent et le perçoivent !

Le stimming, qu’est-ce que c’est ?

Le stimming est un comportement fréquent chez certaines personnes, notamment celles avec un diagnostic TSA. Il se caractérise par des actions répétitives comme se ronger les ongles ou se tirer les cheveux.

Ce besoin de stimming émerge dans des situations stressantes, servant de mécanisme de régulation sensorielle. Par exemple, en présence de bruits intenses, le stimming peut aider à gérer le stress ou l’anxiété.

Il peut aussi jouer un rôle dans la gestion de l’hyperactivité du système nerveux. Le stimming peut également accroître la conscience corporelle, offrant un certain contrôle sur l’environnement. Découvrons maintenant comment cette pratique se manifeste chez différentes personnes à travers leurs témoignages personnels.

Une femme mâche un bijou à mordiller

Le stimming selon vous

Atypik-girl nous raconte sa réalité stimming

Atypik-girl, alias Cécile, est une jeune femme de 30 ans partageant ouvertement son expérience sur l’autisme et les astuces qu’elle a mises en place pour faciliter sa vie quotidienne avec sa compagne, avec qui elle partage sa vie depuis plus de 5 ans. On lui a demandé de nous parler de son expérience du stimming. Elle nous raconte !

Le stimming m’apporte une sensation de bien-être et de libération d’un trop plein d’émotions, positives comme négatives, ou de surcharges sensorielles. Elles peuvent sortir soit par des gestes répétitifs (papillon avec les doigts devant les yeux, me frotter les mains les unes contre les autres), soit en utilisant un stimtoy pour m’aider à me réguler. J’aime aussi pouvoir sauter sur un ballon, cela m’apaise bien.

J’ai toujours un stimtoy sur moi en cas de besoin, soit dans une poche de veste, pantalon et dans mon sac à dos »de survie ». N’importe où, lieu privé comme en public. Le stimming m’aide énormément au moment des courses car ce sont des moments et lieux très anxiogènes (foule, bruits, lumières…). Le stimtoy va m’aider à focaliser mon esprit. J’ai une colonne à bulles dans mon espace sensoriel et j’aime beaucoup me balancer devant. Je réapprends en tant qu’adulte à redécouvrir et m’autoriser le stimming qui m’a été interdit toute mon enfance alors que cela fait partie de mon bien-être quotidien et que, lorsque l’on connait son fonctionnement et ses besoins, cela n’est pas envahissant mais libérateur.

Vivre.avec.un.tsa nous raconte en images !

Je m’appelle Elise Couval. Gosse, j’écrivais et j’illustrais déjà des histoires qu’il y avait dans ma tête, des cow-boys, des dragons et des histoires de bestioles. J’ai continué en grandissant, en testant moult styles et techniques artistiques. C’est comme ça que j’ai compris que les techniques artistiques en plus des oiseaux étaient l’un de mes intérêts spécifiques.

J’ai eu envie de partager un peu mon quotidien de personne ayant un TSA, un TDA-H et un TAG par le dessin donc, en rendant visible mon petit monde invisible. J’ai très à cœur que mes livres et mon univers puissent sensibiliser afin de développer la tolérance envers la différence. Mais aussi parce que j’ai été diagnostiqué officiellement en 2018, à l’âge de 27 ans, et que j’ai dû parcourir un long chemin de réconciliation avec moi pour accepter cette nouvelle réalité. Aujourd’hui, j’aimerais partager ma connaissance de soi et vous aider à mieux me comprendre, à mieux vous comprendre.

Petite, on me disait toujours d’arrêter de me gratter la tête ou de gratter mes boutons. Bien entendu, ça n’a pas marché. Je continue encore aujourd’hui, en plus de grignoter mes lèvres. J’ai fini par comprendre que c’était du stimming et que cela m’apaisait énormément au quotidien de le faire. Je remplace de plus en plus ce geste au quotidien par des fidgets, plus doux et moins destructeurs, parce que me gratter et me grignoter, c’est vrai que ça laisse des traces. Je me rends compte que je fais beaucoup de stimming, sauter et frapper dans les mains quand j’ai trop de joie pour réguler mes émotions, répéter les bruits quand je suis anxieuse dans un échange social, triturer les objets pour m’apaiser et me stimuler…

 

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Une publication partagée par Elise Couval (@vivre.avec.un.tsa)

Le stimming selon Mélanie !

Mélanie, âgée de 32 ans, a reçu son diagnostic de TSA à l’âge de 26 ans. En tant que créatrice du compte Instagram officiel « La différence est une force_ off », elle partage son expérience quotidienne avec le stimming.

Le « stimming », ou autostimulation sensorielle, est une réalité pour de nombreuses personnes neuroatypiques, telles que Mélanie. Cela peut se manifester par des difficultés à exprimer les émotions, à se sentir en décalage ou incompris, ou encore à communiquer des opinions dans certaines situations.

Chaque personne vivant avec un TSA a ses propres défis. Par exemple, il arrive parfois à Mélanie de ne pas pouvoir expliquer à son médecin traitant ses symptômes, ce qui peut conduire à des diagnostics erronés, parfois attribués à son stimming.

Les personnes autistes peuvent également être sensibles aux stimuli sensoriels, comme la lumière, les odeurs et le bruit, ce qui peut entraîner une fatigue accrue.

Ses conseils

Pour mieux gérer son quotidien, Mélanie a développé des rituels et des stratégies, comme l’utilisation d’une check-list pour organiser sa journée et réduire le stress. Ces rituels font partie intégrante de son fonctionnement, bien que certains puissent ne pas les comprendre.

Chez les personnes TSA, les besoins vitaux peuvent varier, mais incluent souvent la nécessité de s’isoler lorsqu’elles sont confrontées à une surcharge sensorielle ou émotionnelle. Malheureusement, les aides spécifiques pour les adultes vivant avec un TSA sont souvent limitées.

Malgré ces défis, il est essentiel de reconnaître que les personnes neuroatypiques ont aussi besoin de se sociabiliser, même si cela peut différer des attentes pour une personne neurotypique.

Comprendre le processus d’apprentissage et d’interaction des personnes TSA peut prendre du temps. Personnellement, Mélanie a dû apprendre à interagir avec les autres et à décoder les subtilités sociales, ce qui reste un défi constant.

En partageant son expérience, Mélanie espère sensibiliser davantage au TSA et promouvoir une meilleure compréhension et acceptation de la neurodiversité.

Pensée

Le stimming selon @aspacegirlneurodivergent !

Depuis aussi longtemps que je puisse me souvenir, je m’autostimule. Par exemple je balance mon buste d’avant en arrière, je tourniquote inlassablement la même mèche de cheveux, je mords les peaux de mes joues, et j’en passe. J’ai pas mal de stim, qui ont toujours été jugés comme étant « étrange », « bizarre », par les gens qui me voyaient les faire. En raison de ces remarques, je me suis fait violence pour ne plus le faire en public pour ne plus avoir à les entendre, malgré le fait que ces stim soit nécessaires pour mon bon fonctionnement.

Le stim est un moyen quand on est autiste de se détendre, d’évacuer toute la pression causé par la surcharge sensorielle, pour évacuer le stress, pour se concentrer, etc. Il y a une réelle nécessité dans le fait de stimmer, ce n’est pas un geste vain qu’on ferait pour aucune raison. C’est un réel moyen pour nous de nous canaliser, de nous apaiser.

Ses conseils !

Le premier conseil que je pourrais donner à propos du stimming et à la destination des allistes. Ce serait de  ne surtout pas dire aux autistes qui s’autostimulent qu’ils sont étranges et qu’ils feraient mieux d’arrêter ça. Premièrement, parce que c’est douloureux à entendre, et deuxièmement, parce que, comme je l’ai déjà dit, c’est un moyen pour nous d’évacuer une surcharge sensorielle et émotionnelle. Ce serait comme trouver bizarre le fait que quelqu’un qui a mal à la tête cherche à calmer sa douleur en prenant un Doliprane. Ça n’aurait pas vraiment de sens.

Les conseils que j’aimerais adresser aux autistes sont multiples. Tout d’abord, si un de vos stim est dangereux, je vous conseillerais d’essayer de remplacer celui-ci par un autre. Par exemple, au lieu de me mordre les joues, je vais mâcher du chewing-gum. Ensuite, vous avez la possibilité d’utiliser des stimtoys pour remplacer un stim potentiellement dangereux. Pour ce qui est du regard des gens, dites-vous simplement que TOUS les humains s’autostimulent, que c’est quelque chose de tout à fait naturel, qui n’a pas besoin d’être corrigé. Après, je reconnais que c’est plus facile à dire qu’à faire.

 

Et vous ? Vous avez l’habitude de stimmer ? Vous avez d’autres conseil à donner ? Partagez nous tout ça en commentaire !

Aude Habert est chargée de communication et d'événementiel chez Hop'Toys.

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